Accord sur le nucléaire iranien : après plus d'un an de discussions, un texte final mis sur la table

Depuis quatre jours, la Russie, la Chine, la France, le Royaume-Uni, l'Allemagne et, bien sûr, l'Iran ont entamé d'énièmes pourparlers pour tenter de sauver l'accord de 2015 sur le nucléaire iranien, torpillé en 2018 par le retrait des Etats-Unis. Des pourparlers qui ont aboutit, ce lundi, à un texte final. De son côté, Téhéran a répondu examiner le document de 25 pages.
L'Iran n'a pas encore donné son accord au texte final mis sur la table ce lundi à l'issue de plus d'un an de discussions.
L'Iran n'a pas encore donné son accord au texte final mis sur la table ce lundi à l'issue de plus d'un an de discussions. (Crédits : Reuters)

C'est une étape de franchie, mais du chemin reste à parcourir avant que l'accord de 2015 sur le nucléaire iranien ne reprenne vie. Signé après douze ans de crise et 21 mois de négociations acharnées, il avait été torpillé par le retrait unilatéral en 2018 des Etats-Unis sous l'impulsion de Donald Trump et le rétablissement des sanctions américaines. Suite à cela, Téhéran s'est progressivement affranchi de ses obligations.

Le pacte connu sous son acronyme anglais JCPOA vise à garantir le caractère civil du programme nucléaire iranien, accusé de chercher à se doter de l'arme atomique malgré ses démentis.

Un long processus de négociations

C'est début avril 2021 que les discussions pour sauver l'accord ont démarrées. Le 5 août, le nouveau président iranien, l'ultraconservateur Ebrahim Raïssi, a affirmé être ouvert à « tout plan diplomatique » pour une levée des sanctions, précisant toutefois qu'il ne céderait pas devant la « pression ». Après plusieurs mois de suspension, les pourparlers ont repris fin novembre avant d'être de nouveau ralentis en février dernier après l'invasion de l'Ukraine par la Russie alors que des déclarations optimistes faisaient espérer un accord. Un nouveau blocage est ensuite intervenu en mars, Américains et Iraniens s'accusant mutuellement de les bloquer. Le 30 mars, Washington a, en effet, imposé des sanctions financières à des fournisseurs du programme de missiles balistiques iranien, un « nouveau signe de malveillance » pour Téhéran. Nouvelle tentative d'apaiser l'opposition entre Washington et Téhéran, de nouveaux pourparlers indirects entre les deux pays ont commencé le 28 juin au Qatar, avec la médiation de l'Union européenne avant de s'interrompre au bout de deux jours sans percée.

Mais les parties prenantes, la Russie, la Chine, la France, le Royaume-Uni, l'Allemagne et, bien sûr, l'Iran ne s'avouent pas vaincues. Le 26 juillet, le chef de la diplomatie européenne Josep Borrell a soumis un projet de compromis et mis en garde contre « une crise nucléaire dangereuse » en cas de rejet. Enfin, les diplomates de chacun de ses pays se sont retrouvés jeudi dernier à Vienne pour une énième tentative de sauver l'accord moribond, sous l'égide de l'Union européenne. Des négociations auxquelles les Etats-Unis participent de manière indirecte, Joe Biden ayant dit vouloir réintégrer le pacte.

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Elles ont abouti à un texte final, mis sur la table par l'UE, ce lundi. « Aujourd'hui, le texte est sur la table des hauts représentants », a déclaré un responsable européen à la presse sous couvert d'anonymat, espérant une conclusion « dans les prochaines semaines »« La négociation est finie, c'est le texte final (...) et il ne sera pas renégocié », a-t-il insisté, avec la volonté d'aller vite après déjà plus d'un an de discussions et un blocage de plusieurs mois. « Maintenant, la balle est dans le camp des capitales et on va voir ce qui va se passer », a ajouté le responsable européen. « Personne ne reste à Vienne ». Insistant sur la « qualité du texte », il a dit « espérer vivement qu'il soit accepté » et qu'un accord intervienne « dans quelques semaines ».

La question des sites non déclarés encore en suspens

Car l'Iran n'a pas encore donné son aval. Le pays a dit examiner le document de 25 pages. « Dès que nous avons reçu ces idées, nous avons fait part de notre réponse initiale et nos réflexions (...) mais naturellement les clauses nécessitent un examen global et nous transmettrons nos vues et nos remarques » à l'UE et « aux autres parties », a indiqué un responsable des Affaires étrangères, cité par l'agence Irna, sans plus de détails. Et pour cause. Il reste un obstacle de taille à la conclusion d'un accord : l'Iran réclame à l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA) la clôture de la question des sites non déclarés, où des traces d'uranium enrichi avaient été retrouvées. « Cela n'a rien à voir avec le JCPOA. En même temps, l'Iran dit que c'est fondamental. J'espère que l'Iran et l'AIEA auront un accord parce que cela facilitera beaucoup de choses », a déclaré le responsable européen. « L'agence devrait complètement régler la question (...) par la voie technique, et s'éloigner des questions politiques non pertinentes et non constructives », avait averti dimanche le ministre iranien des Affaires étrangères Hossein Amir-Abdollahian.

Kelsey Davenport, experte de l'Arms Control Association, a cependant mis en garde contre l'abandon par l'AIEA de l'enquête dans le but de parvenir à une entente sur la JCPOA. « Ce serait une erreur », a-t-elle écrit sur Twitter. « Si les Etats-Unis et les autres Etats parties à l'accord ne soutiennent pas l'instance onusienne, cela fragiliserait sa mission et les objectifs plus large de non-prolifération ».

Commentaires 2
à écrit le 09/08/2022 à 8:20
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Comment une civilisation aussi brillante que la perse a pu mettre au pouvoir des obscurantistes islamistes … tous mes mollah sont détenteurs de inters du «  bazar » comprendre qu ils contrôlent toutes les stes d imports … donc pas près de lâcher le p...

à écrit le 08/08/2022 à 20:47
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Pour éviter que l'Iran se dote de l'arme nucléaire une seule méthode, la méthode Israélienne.

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