Après le texte à 1.200 milliards de dollars, Joe Biden espère un accord sur volet social et écologique

Le président des Etats-Unis, après avoir ratifié hier son grand plan d'investissements portant sur les infrastructures, espère désormais trouver un accord pour le volet social et écologique de ce programme, dont le montant pourrait atteindre 1.750 milliards de dollars. Mais le couloir politique est très étroit.
Joe Biden, hier à la Maison Blanche, qui promulgue le plan pour les infrastructures.
Joe Biden, hier à la Maison Blanche, qui promulgue le plan pour les infrastructures. (Crédits : JONATHAN ERNST)

Cette fois, c'est acté. Après des semaines de farouches négociations entre républicains et démocrates - et même entre les différentes sensibilités des démocrates - le plan géant d'investissement promis par le président des Etats-Unis, Joe Biden, a été définitivement ratifié à la Maison Blanche, hier. Il y a 10 jours, les élus s'étaient enfin entendus sur un compromis. Montant total de l'investissement visant à rénover ponts, routes et infrastructures du pays, comme le développement des bornes de recharge électriques : 1.200 milliards de dollars. Le texte vise également à rattraper les retards dans l'internet à haut débit.

Des effets rapides attendus

"Voilà mon message aux Américains : l'Amérique va de nouveau aller de l'avant et votre vie va changer pour le meilleur", a déclaré Joe Biden, devant de nombreuses personnalités réunies à la Maison Blanche. Ce plan mettra l'Amérique en position de "gagner la compétition" face à la Chine a également expliqué le président.

"A tous ceux qui, chez vous, se sentent abandonnés et laissés-pour-compte dans une économie qui change si rapidement: cette loi est pour vous", avait lancé Joe Biden le 6 novembre, au lendemain du vote au Congrès, vantant un "plan pour les cols bleus" porteur de "milliers d'emplois" qui "ne nécessiteront pas de diplôme universitaire". Selon lui, les effets concrets commenceront à se faire sentir sur le terrain "d'ici deux ou trois mois".

Le texte avait récolté des voix de l'opposition républicaine, au grand dam de Donald Trump - le milliardaire voulait lui aussi lancer un grand programme d'infrastructures, qui n'a jamais vu le jour. L'ancien président a fustigé les 13 élus républicains qui ont voté en faveur du texte à la Chambre des représentants. L'une de ses fidèles, Marjorie Taylor Greene, les a même qualifiés de "traîtres", et a fait circuler les numéros de téléphone de leurs bureaux.

Nouvelles luttes politiques

Mais pour le président Biden, la ratification de ce texte n'est que le premier volet de son massif plan d'investissement visant à réveiller l'Amérique. Après celui sur les infrastructures, le locataire de la Maison Blanche veut faire voter le "Build Back Better" (BBB), ou "reconstruire en mieux" dont l'objectif est d'instaurer un nouvel Etat-providence outre-Atlantique. Ce plan social et écologique prévoit notamment l'école maternelle pour tous, une profonde amélioration de la couverture maladie et des investissements significatifs pour réduire les émissions de gaz à effet de serre.

Joe Biden n'a pas encore convaincu une poignée d'élus modérés de son camp de voter les 1.750 milliards de dollars alors que ce texte doit arriver cette semaine par la Chambre des représentants, puis être voté par le Sénat. Là, impossible de compter sur un soutien des républicains, dont certains crient au "socialisme", le pire épouvantail possible dans l'imaginaire politique américain. Il faudra convaincre les sénateurs démocrates les plus au centre, et en particulier Joe Manchin (Virginie occidentale) et Kyrsten Sinema (Arizona), tous deux présents à la cérémonie lundi.

1.750 milliards de dollars espérés (et déjà en-dessous des promesses)

Le président américain a déjà fait de lourdes concessions pour le "BBB". En effet, alors que le montant de ce plan social et écologique était initialement envisagé pour un montant record de 3.500 milliards de dollars, il a été sabré à 1.750 milliards. De nombreux élus ont fait pression pour revoir à la baisse ce projet d'investissement, menaçant de ne pas voter le plan d'infrastructure. Une coupe en règle qui n'avait pas manqué de faire réagir l'aile gauche du parti démocrate. Le sénateur progressiste indépendant Bernie Sanders a dénoncé les "failles importantes" du plan, notamment sur les soins de santé.

Quoi qu'il en soit l'adoption de grand plan d'infrastructures, d'un montant de 1.200 milliards de dollars, devrait permettre de maintenir la machine économique des USA après une reprise intensive poste crise sanitaire. La période est désormais marquée par une inflation galopante et des problèmes liés à l'approvisionnement de matières premières. Les créations d'emplois sont toutefois reparties de plus belle en octobre, atteignant 531.000 contre 450.000 prévues, soit presque le double comparé à septembre. Mais la pénurie de main d'œuvre demeure et les employeurs peinent toujours à recruter, notamment à cause du mouvement de "grandes démissions" dans lequel les salariés exigent une hausse des salaires.

(avec AFP)

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