
Le géant chinois des télécoms n'est plus le bienvenu au pays de l'Oncle Sam. Ce mardi, la Commission fédérale des communications (FCC), le régulateur américain des télécoms, a décidé de retirer à China Mobile sa licence aux Etats-Unis. Sa filiale China Mobile America dispose ainsi de 60 jours pour cesser toutes ses activités dans le pays. Un rude coup pour cet opérateur, leader dans la téléphonie fixe en Chine. Celui-ci travaillait depuis plus de 20 ans aux Etats-Unis.
La FCC a estimé que China Telecom constituait un risque pour la sécurité nationale, arguant que le groupe était sous la coupe de Pékin. « Le fait que China Telecom America soit détenue et contrôlée par le gouvernement chinois pose des risques significatifs pour la sécurité nationale et l'application de la loi », justifie le régulateur dans un communiqué.
La commission a argué qu'à travers China Telecom, Pékin était en mesure d'« accéder, de stocker, d'interrompre ou de détourner les communications américaines, ce qui leur permet de perpétrer des actes d'espionnage et d'autres activités nuisant aux Etats-Unis ».
Biden reste méfiant à l'égard de Pékin
Cette petite musique est désormais bien connue. Elle n'est pas sans rappeler l'exclusion d'un autre mastodonte chinois des télécoms, à savoir l'équipementier Huawei. Sous la présidence de Donald Trump, ce champion de la 5G et des smartphones a été chassé du marché américain. Washington estimait que ses infrastructures mobiles pouvaient servie de cheval de Troie à Pékin pour espionner les communications. Ce que Huawei a toujours démenti. Un autre équipementier chinois, ZTE, a également, il y a quelques années, été poussé vers la sortie.
Cette épisode démontre que Joe Biden poursuit la même doctrine que Donald Trump à l'égard de la Chine. Il se montre particulièrement méfiant à l'égard de l'empire du Milieu, dont il redoute plus que tout l'essor économique et technologique. Rappelons que China Telecom avait d'ailleurs été contraint de quitter Wall Street en janvier, tout comme ses compatriotes China Mobile et China Unicom. Cela faisait suite à un décret de Donald Trump interdisant à tout citoyen américain d'investir dans des entreprises accusées d'être liées à l'armée chinoise.
Le bras de fer se poursuit
Washington démontre ainsi que la libération de Meng Wanzhou, la directrice financière de Huawei, le mois dernier, n'était qu'une parenthèse vite refermée. Il n'est pas question, aujourd'hui, de réchauffement diplomatique entre les deux superpuissances. L'exclusion de China Telecom en témoigne.
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