Les primaires des élections présidentielles argentines qui se tenaient ce dimanche 7 août ont, comme prévu, confirmé que Daniel Scioli, le candidat du parti de la présidente sortante, Cristina Kirchner, le Front pour la Victoire (FPV), était en tête. Dimanche, seul candidat du FPV, il a obtenu 38,29 % des voix. Il dispose d'une avance de plus de huit points sur la coalition de centre-droit Cambiemos qui a recueilli 30,17 % des voix. C'est, là aussi comme prévu, Mauricio Macri qui sera le candidat de cette coalition. Il a concentré sur son nom 80,65 % des voix qui ont décidé de choisir Cambiemos dans ces primaires.
Un troisième larron arbitre
Quatre autres candidats ont obtenu plus de 1,5 % des suffrages exprimés permettant de concourir lors du premier tour de la présidentielle le 25 octobre prochain. Parmi eux, il y aura sans doute l'arbitre de ces élections, l'alliance pour une nouvelle Argentine (UNA), qui regroupe les péronistes non-kirchnéristes et qui a obtenu 20,61 % des voix et qui sera représenté par Sergio Massa (68,2 % des voix dans la coalition). Sergio Massa est un ancien chef de cabinet de Cristina Kirchner qui avait été débarqué en 2009 et a depuis rompu avec la Casa Rosada, le siège de la présidence argentine.
Daniel Scioli en danger en cas de deuxième tour
Si les choses restaient en l'état, Daniel Scioli serait en danger en cas de deuxième tour puisqu'une alliance Cambiemos-UNA serait majoritaire, d'une faible marge. C'est, comme l'a dit Mauricio Macri "le pire résultat électoral du kirchnérisme". En 2011, Cristina Kirchner avait obtenu la majorité absolue lors des primaires. L'éditorialiste du journal La Nacion, parle de "crise du gouvernement mise à nue."
Le candidat du FPV devra donc faire le plein des voix de la gauche et des sociaux-démocrates (environ 3 % chacun) et espérer un afflux en sa faveur des abstentionnistes, de ceux qui ont dimanche voté blanc et d'une partie des électeurs de l'UNA. Son but pourrait également être de fermer l'élection dès le premier tour en atteignant au moins 40 % des suffrages exprimés avec dix points d'avance. C'est un objectif qui ne semble pas si hors de portée, compte tenu de son avance et du caractère particulier des primaires, où l'électeur a bien conscience de ne pas choisir un président, mais un candidat. Seul candidat du FPV, Daniel Scioli, a pu perdre quelques voix dans l'opération, faute d'enjeu.
La campagne lancée
L'Argentine va désormais entrer en campagne. Mauricio Macri va insister sur le ralentissement économique du pays et sur la nécessité des « réformes » libérales qu'il promeut pour dynamiser l'Argentine. Sa volonté de « signer la paix » avec les créanciers pour mettre fin à l'isolement du pays sera sans doute un de ses principaux arguments. Parallèlement, Daniel Scioli va, compte tenu de ces résultats, va mettre en garde contre la fin du kirchérisme, au pouvoir depuis 2003, et sur les effets sociaux pour les ménages des « réformes » voulue par Mauricio Macri. A la différence de 2011, la campagne s'annonce en tout cas ouverte.
Les résultats détaillés sur le site du journal La Nacion (en espagnol)
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