
C'est l'agence de presse turque indépendante Dogan (DHA) qui a révélé l'information, confirmée par un responsable gouvernemental turc. Le belge Ahmet Dahmani, 26 ans, a été arrêté dans un hôtel de luxe de la station balnéaire d'Antalya, au sud de la Turquie, où il séjournait depuis le 16 novembre.
Il est soupçonné d'avoir participé à des opérations de reconnaissance pour choisir les sites des attentats de Paris. Dogan rapporte que la police antiterroriste turque a été avertie de la présence d'Ahmet Dahmani à son arrivée en avion à Antalya et elle l'a suivi jusqu'à son hôtel, dans le quartier de Manavgat.
Antalya, la ville du G20 aux 12.000 officiers de sécurité
Ironie du sort, ce quartier ne se trouve qu'à 50 km, à l'est de Belek où s'est déroulé le G20 les 15 et 16 novembre. La semaine dernière, un important dispositif avait été déployé pour accueillir les chefs d'Etat et de gouvernement. Pas moins de 12.000 officiers de sécurité avaient été mobilisés pour les 13.000 visiteurs. Seuls les participants munis du précieux sésame -l'accréditation officielle-pouvaient pénétrer dans la zone sécurisée du G20. Un checkpoint avait également été installé pour contrôler papiers d'identité et bagages. 30 des 46 hôtels du district de Belek avaient été réquisitionnés pour l'événement, avec une patrouille de police devant chaque entrée... Les médias locaux rapportaient également la présence de 350 caméras avec reconnaissance faciale, d'une zone d'exclusion aérienne, et de garde-côtes.
Deux complices syriens interpellés
Deux autres individus, (Ahmed Tahir et Mohammed Verd selon l'agence DHA), âgés de 29 et 23 ans et de nationalité syrienne, ont par ailleurs été interpellés sur une route des environs, rapporte Dogan. Ils sont soupçonnés d'avoir été envoyés à Antalya par le groupe djihadiste Etat islamique (EI) pour aider Dahmani à passer la frontière syrienne. Leur arrestation a eu lieu alors qu'ils s'apprêtaient à le retrouver, rapporte l'agence Dogan.
La Turquie a d'autre part expulsé cette semaine un groupe de huit Marocains interpellés par la police des frontières à l'aéroport d'Istanbul le 17 novembre au soir, et soupçonnés de liens avec l'EI. Arrivés de Casablanca, ils assuraient venir passer des vacances sur le territoire turc.
Présence de sympathisants EI dans la région d'Antalya ?
Le 6 novembre, les autorités ont arrêté une vingtaine de membres présumés de l'organisation islamique dans la région d'Antalya. Cette dernière compte un pourcentage non négligeable d'étrangers. Et il n'est pas à exclure que certains d'entre eux soient des sympathisants de l'organisation terroriste.
« Les internationaux du Djihad munis d'un passeport de touriste européen peuvent circuler librement et frapper. Mais pour l'instant, ce risque n'est pas monté en épingle par le gouvernement », nuançait il y a quelques jours (avant les attentats) un spécialiste de la Turquie. Il y a deux semaines, 40 ressortissants marocains et un syrien avaient également été expulsés de l'aéroport Atatürk à Istanbul.
(SB avec Reuters)
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