Au Yémen, la coalition sous commandement saoudien fragilisée

Venant au secours du gouvernement yéménite, Ryad a décidé d'intervenir militairement contre les séparatistes qui ont pris samedi la ville d'Aden dans le sud du pays. Ces séparatistes sont soutenus par les Emirats arabes unis, le plus proche allié de l'Arabie saoudite dans sa lutte contre les rebelles chiites houtis, proches du gouvernement iranien.
Samedi, à Aden, la capitale du sud, les séparatistes, soutenus par les Emirats arabes unis, ont investi les camps militaires du gouvernement officiel yéménite.
Samedi, à Aden, la capitale du sud, les séparatistes, soutenus par les Emirats arabes unis, ont investi les camps militaires du gouvernement officiel yéménite. (Crédits : Reuters)

La coalition militaire sous commandement saoudien est intervenue dimanche à Aden pour soutenir le gouvernement yéménite après la prise de la ville portuaire du sud par les séparatistes, fragilisant l'alliance qui a concentré ses efforts contre les rebelles chiites houthis, alignés sur le régime iranien.

"La coalition a attaqué une des zones qui constituent une menace directe pour un site important du gouvernement", rapporte la télévision officielle saoudienne, sans donner de précisions sur la cible. "Ce n'est que la première opération et elle sera suivie d'autres (...) le Conseil de transition du Sud (CTS) a encore une chance de se retirer", précise la chaîne.

Aden, fief du gouvernement yéménite

La coalition saoudienne a menacé de recourir à la force samedi si les séparatistes ne se retiraient pas des camps militaires du gouvernement qu'ils ont capturés samedi dans la ville, fief du gouvernement reconnu par la communauté internationale, et a ordonné un cessez le feu immédiat.

Les séparatistes, soutenus par les Emirats arabes unis, ont un programme opposé au gouvernement du président Abd Rabbou Mansour Hadi, mais ils constituaient un élément clé de la coalition qui intervient au Yémen depuis mars 2015 contre les rebelles houthis.

Les forces du CTS, structure politique mise en place par les séparatistes, ont repris les bases militaires du gouvernement et encerclé le palais présidentiel presque vide après quatre jours d'affrontements, au cours desquels neuf civils ont été tués. Après l'avertissement de la coalition, les séparatistes ont accepté le cessez-le-feu. On ignore toutefois si les combats ont repris.

Escalade des tensions

Les tensions se sont exacerbées la semaine dernière lorsqu'un missile tiré sur un défilé militaire a provoqué la mort de 36 séparatistes. Les affrontements ont éclaté à l'issue des funérailles de plusieurs miliciens, organisées en présence de centaines de personnes sur une colline proche du palais présidentiel.

Cette escalade des tensions complique les efforts de l'Onu visant à mettre fin au conflit au Yémen qui dure depuis plus de quatre ans et a fait des dizaines de milliers de morts.

Commentaire 1
à écrit le 11/08/2019 à 9:51
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Trop d'obscurantisme oligarchique dans cette région, trop d'argent qui ont fait de certains des puissances militaires seulement motivées par leurs intérêts et non par la gestion des peuples locaux. La solution serait de mettre le moyen orient sou...

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