Biden reconduit Jerome Powell à la tête de la FED

Le président américain a nommé lundi Jerome Powell président de la banque centrale américaine (Fed), pour un second mandat de quatre ans, tandis que Lael Brainard, seule gouverneure démocrate de l'institution, en dévient vice-présidente, un choix qui marque une volonté de continuité. La Bourse de New York a ouvert en nette hausse lundi, réagissant avec le sourire à la reconduction de Powell à la tête de la Banque centrale américaine.
La reconduction de Jerome Powell, 68 ans et issu du camp républicain, devra être approuvée par le Sénat, contrôlé de justesse par les démocrates.
La reconduction de Jerome Powell, 68 ans et issu du camp républicain, devra être approuvée par le Sénat, contrôlé de justesse par les démocrates. (Crédits : Reuters)

Le chef d'Etat américain a enfin tranché après plusieurs semaines de suspens. La Maison Blanche a dans un communiqué, salué "l'action décisive du président Powell et de la Réserve fédérale pour amortir l'impact de la pandémie et remettre l'économie américaine sur les rails". "Le président Powell a assuré une direction permanente au cours d'une période difficile sans précédent", tandis que "Lael Brainard - l'une des principales macroéconomistes de notre pays - a joué un rôle clé à la Réserve fédérale, travaillant avec Powell pour aider à alimenter la solide reprise économique de notre pays", est-il précisé.  Sur les marchés financiers, le dollar et les rendements obligataires américains ont progressé après l'annonce de la désignation de Jerome Powell pour un nouveau mandat. L'indice dollar, mesurant l'évolution du billet vert face à un panier de devises de référence, progressait de 0,39% à 14h30 GMT, au plus haut depuis juillet 2020.

Une décision attendue

Cette décision de la Maison Blanche était très attendue, et délicate pour Joe Biden, qui est en pleines négociations au Congrès sur ses plans d'investissements. Ce choix est, en matière d'économie, une des décisions les plus importantes du mandat du président des Etats-Unis. Jerome Powell, 68 ans, dirige la puissante Réserve fédérale depuis 2018. Cet avocat et ancien banquier d'affaires multi-millionnaire en avait été nommé gouverneur par Barack Obama en 2012, puis président par Donald Trump en 2017.

Sa nomination doit désormais être confirmée au Sénat, d'abord par la commission bancaire puis en séance plénière. Il devrait bénéficier d'un soutien suffisamment large pour pouvoir rester numéro un de la Fed. Certains élus de l'aile gauche des démocrates ont cependant annoncé qu'ils ne lui accorderaient pas leurs voix, jugeant son action trop timide sur le changement climatique.

Lael Brainard écartée

Lael Brainard, seule gouverneure démocrate de la Fed, était sa principale concurrente. Elle avait, tout comme Jerome Powell, été reçue par Joe Biden à la Maison Blanche début novembre.

Mais son profil était beaucoup moins consensuel. Ses positions en faveur, notamment, d'une réglementation bancaire et financière plus stricte, auraient pu lui coûter son approbation par le Sénat, un échec que Joe Biden ne pouvait pas se permettre.

Les US confrontés à une forte poussée inflationniste

La forte reprise économique outre-Atlantique fait monter la fièvre des prix dans un grand nombre de secteurs. Les pressions inflationnistes ne cessent de s'élargir. En octobre, l'indice des prix à la consommation a grimpé à 6,2%, bien au-dessus des attentes des conjoncturistes.

Autant dire que le nouveau mandat du président de la Fed fraîchement renouvelé s'annonce très compliqué. Alors que la banque centrale a déjà annoncé une réduction de ses rachats d'actifs, un resserrement trop rapide de la politique monétaire pourrait casser la reprise déterminante dans les mois à venir. Surtout, la Fed, incapable d'atteindre sa cible d'inflation à 2% pendant des années, avait annoncé à la fin de l'été 2020 qu'elle révisait son objectif d'inflation pour le fixer à 2% en moyenne au cours du temps. Ce changement devait permettre aux plans de relance de l'administration Biden de bénéficier d'une politique monétaire plus accommodante à l'égard des poussées inflationnistes. Le prolongement de cette montée des prix pourrait bousculer les plans du président démocrate.

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