Brésil : le président de l'Assemblée sera jugé pour corruption

Eduardo Cunha, principal rival politique de la présidente Dilma Rousseff, devient le premier homme politique protégé par son immunité parlementaire à comparaître devant la Cour suprême dans le cadre du scandale de corruption Petrobras.
Le président de la Chambre des députés du Brésil Eduardo Cunha ici le 21 octobre 2015 lorsque lui a été remis une nouvelle pétition pour le lancement d'une procédure de destitution contre Dilma Roussef.

Un décision prise à l'unanimité. Le président de la Chambre des députés du Brésil Eduardo Cunha sera jugé par la Cour suprême dans le cadre du scandale Petrobras, pour avoir reçu au moins cinq millions de dollars de pots-de-vin, a annoncé jeudi 4 mars la haute institution. Il est mis en examen pour corruption passive et blanchiment d'argent.

Le principal rival politique de la présidente Dilma Rousseff et troisième personnage de l'État brésilien devient ainsi le premier homme politique protégé par son immunité parlementaire à comparaître devant la Cour suprême dans le cadre du scandale de corruption Petrobras, qui a coûté plus de deux milliards de dollars à cette compagnie pétrolière publique. De son côté, le président de l'Assemblée a déjà annoncé qu'il ne renoncerait pas à son poste et que seul le Congrès peut écourter son mandat.

L'année dernière, le procureur général de la République Rodrigo Janot avait mis en cause Eduardo Cunha pour avoir demandé des dessous de table dans le but de favoriser la construction de deux navires destinés à Petrobras, entre juin 2006 et octobre 2012. Ces deux contrats s'élevaient à 1,2 milliard de dollars, selon le parquet.

Le gouvernement nie toute implication de Roussef dans l'enquête

L'enquête sur Petrobras est considérée comme la plus vaste de l'histoire du Brésil et implique des parlementaires, des gouverneurs, des anciens dirigeants de la compagnie ainsi que de grands industriels du pays.

     | Lire Un ex-dirigeant de Petrobras détaille la corruption

L'hebdomadaire IstoE assure dans son édition de jeudi que la présidente Dilma Roussef, menacée par une procédure de destitution, a manipulé l'enquête, en nommant par exemple un juge pour libérer des industriels détenus, affirmant se baser sur des révélations du sénateur du Parti des travailleurs (PT, au pouvoir), Delcidio Amaral. Or ce dernier a lui-même démenti avoir tenu ces propos. Mais l'article a eu l'effet d'une bombe à Brasilia et l'avocat général du Brésil, José Eduardo Cardozo, a tenu à réagir rapidement.

"Le gouvernement Dilma (Rousseff) n'est intervenu ni dans l'enquête ni au sein de la police fédérale", a- assuré l'ex-ministre de la Justice, qui a quitté le gouvernement le 3 mars.

Au sein du Parti des travailleurs, on reproche au ministre de la Justice démissionnaire de ne pas être parvenu à contrôler ce que certains qualifient de chasse aux sorcières visant l'ancien président, Luiz Inacio Lula da Silva, qui a été informé il y a peu que ses comptes bancaires, son téléphone et ses documents financiers seraient examinés par la Justice.

Ces révélations surviennent alors que le Brésil est plongé dans sa plus forte récession en 25 ans : le produit intérieur brut (PIB) du pays s'est contracté de 3,8% en 2015, une première depuis 1990.

(avec AFP et Reuters)

Commentaires 3
à écrit le 05/03/2016 à 10:24
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Jugé et condamné à finir au bois de Boulogne avec ses compatriotes :-)

à écrit le 04/03/2016 à 11:01
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@ BONJOUR : Heureusement que M. SAKOZY n'a pas eu l'idée de se faire élire au BRESIL .... Il serait en taule depuis longtemps mais en FRANCE LA JUSTICE .... prend tout son temps pour étudier l'affaire très ... très ... très attentivement !!!!!!t ...

à écrit le 04/03/2016 à 9:36
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Jugé? Qui. En prison? Quelques jours. Tous les condamnés, jusqu'q 20 ans de prison, dans l'affaire de corruption "Mensalao", sont deja libérées.

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