Brexit : Sunak réfute tout assouplissement sur l'immigration et le commerce avec l'UE (malgré la pression du patronat)

Face à la pénurie de main-d'oeuvre et aux difficultés d'approvisionnement, les patrons anglais militent pour un assouplissement des restrictions migratoires et commerciales post-Brexit. Ces derniers jours, la rumeur d'un rapprochement avec Bruxelles avait même été relayée par la presse britannique. Le Premier ministre Sunak y a coupé court ce lundi devant un parterre de patron, vantant une politique migratoire sélective et l'accord existant avec Bruxelles.
Rishi Sunak, ce lundi au congrès du CBI à Birmingham.
Rishi Sunak, ce lundi au congrès du CBI à Birmingham. (Crédits : Reuters)

Ce lundi, Rishi Sunak était très attendu à Birmingham au congrès du CBI, pendant britannique du MEDEF. Tout le week-end, les médias britanniques se sont fait l'écho d'un possible assouplissement de la position du Royaume-Uni vis-à-vis de l'Union européenne. Le discours du président du CBI a braqué un peu plus les projecteurs sur Rishi Sunak quelques minutes avant son entrée en scène.

Dans un Royaume en « stagflation », « la seule chose qui tient la croissance sont les heures travaillées en hausse, grâce à une immigration en hausse », a lancé Tony Danker à la tribune du CBI. « Ayons une migration économique dans les domaines où nous n'allons pas avoir les travailleurs ou les qualifications chez nous de sitôt. En retour, faisons que ces visas soient à durée fixe », a-t-il réclamé au gouvernement pour remédier à la chute du nombre de travailleurs européens sur le sol britannique.

Politique d'immigration sélective

Ses espoirs ont bien vite été douchés par le Premier ministre. « La priorité du pays sur l'immigration, c'est de lutter contre l'immigration clandestine », lui a répliqué le nouveau locataire du 10 Downing Street.

« Rishi Sunak veut une immigration sélective qui attire seulement les profils les plus qualifiés sur le modèle de la politique migratoire américaine. Et en parallèle, il durcit la lutte contre les réseaux clandestins de passeurs, en particulier comme le prévoit l'accord de Sandhurst signé entre les ministres de l'Intérieur français et britannique le 14 novembre », résume Sophie Loussouarn, professeure de civilisation britannique à l'université Jules Verne d'Amiens. « Plus qu'un rapprochement avec l'Union européenne, Rishi Sunak cherche à rétablir l'Entente cordiale avec la France et la coopération sur l'immigration illégale dans la Manche », estime-t-elle.

La politique d'immigration hautement qualifiée ne satisfait pas le patronat dans une Grande-Bretagne, qui manque au moins autant de bras que de cerveaux pour combler 1,3 million de postes vacants notamment dans la vente, la restauration, les métiers d'entretien-réparation, le transport ainsi que l'industrie.

Aux pénuries de main-d'œuvre s'ajoutent les mouvements sociaux sur la question des salaires, avec une inflation qui culmine à 11%. Pour le patronat, le recours à l'immigration pourrait permettre de faire retomber les revendications salariales et contourner les grèves qui ralentissent des secteurs entiers tels que la poste, les aéroports et même les grands magasins comme Harrods.

Pas de réalignement sur Bruxelles

Mais les doléances des chefs d'entreprise ne s'arrêtent pas à l'immigration. Ce week-end, l'entourage du patron des patrons Tony Danker avait fait savoir que le CBI souhaitait que les barrières commerciales avec l'Union européenne soient levées alors que les contrôles ralentissent les flux de marchandises notamment à Douvres. Une position proche de celle du ministre des Finances, qui s'était dit favorable vendredi à l'abolition de la « plupart » des barrières commerciales avec le Continent.

Ces appels à une détente commerciale avec Bruxelles interviennent dans un contexte où la Banque d'Angleterre pointent dans ses rapports les conséquences néfastes du Brexit sur l'inflation, la productivité et le commerce.

Priorité à l'inflation

Comme sur le dossier migratoire, le Premier ministre n'a pas blâmé le Brexit et a exclu tout réalignement sur les lois européennes. Au contraire, il a réaffirmé ce lundi « que le Brexit peut apporter et apporte déjà d'importants bénéfices et opportunités pour le pays » avant d'entamer un plaidoyer enthousiaste en faveur de l'innovation comme moteur de la croissance.

Les questions commerciales ne figurent pas en tête de son agenda économique au moment où le pays traverse une crise économique profonde avec de sévères conséquences sociales. « La population est extrêmement préoccupée par le coût de la vie, de l'énergie, le sentiment d'appauvrissement et pas tellement par le commerce ou l'immigration. A ce titre, la priorité affichée de Rishi Sunak et Jeremy Hunt est de faire baisser l'inflation », conclut Sophie Loussouarn.

Commentaires 2
à écrit le 22/11/2022 à 6:47
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Bonjour, La GB reste ferme sur l'immigration, elle a trops d'etanger sur sont sol... Certe certain trouverons qu'ils y a un menque de main d'oeuvre... mais ecploiter des malheureuse n'as jamais enrichi un pays ... Bien sur ils ne faut pas le dir...

à écrit le 21/11/2022 à 18:44
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Il est bien ce Richie Sunak. Il n'y a aucune pénurie de main d'oeuvre au royaume uni, ce sont des mensonges

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