Budget : Liz Truss ne rassure pas, Fitch baisse la perspective de la note souveraine du Royaume-Uni

Après S&P vendredi dernier, l'agence de notation Fitch a également baissé ce mercredi la perspective de la note du Royaume-Uni de « stable » à « négative », en raison du risque que fait peser sur les déficits budgétaires le plan annoncé par le gouvernement britannique le 23 septembre pour favoriser la croissance. Plus tôt dans la journée de mercredi, lors du congrès du parti conservateur, la Première ministre britannique Liz Truss a cherché à rassurer, promettant de sortir le Royaume-Uni de « la tempête » grâce à la croissance.
Selon une étude YouGov publiée juste avant le discours de Mme Truss, elle est à 14% d'opinions favorables, plus bas encore que le pire score de son prédécesseur Boris Johnson.
Selon une étude YouGov publiée juste avant le discours de Mme Truss, elle est à 14% d'opinions favorables, plus bas encore que le pire score de son prédécesseur Boris Johnson. (Crédits : MAJA SMIEJKOWSKA)

Nouveau coup dur pour le Royaume-Uni et sa Première ministre, Liz Truss. Mercredi, alors que l'absence de détail sur les points majeurs de ses mesures budgétaires controversées faisait plonger la livre par rapport au dollar plus fortement que les autres devises, l'agence de notation Fitch a baissé la perspective de la note du Royaume-Uni de « stable » à « négative », estimant que le plan de soutien à l'énergie massif pour les ménages, accompagné de vastes baisses d'impôts, annoncé par le gouvernement britannique le 23 septembre pour favoriser la croissance « pourrait entraîner une hausse significative des déficits budgétaires à moyen terme ». Une annonce similaire à celle de l'agence S&P vendredi dernier. Même si la note pour la dette souveraine du Royaume-Uni a été maintenu à AA-, un cran en dessous de celle de S&P, la baisse de perspective signale le risque d'une dégradation de cette note si la situation économique du pays ne s'améliore pas.

Absence de chiffrage du plan

Le paquet budgétaire « annoncé sans mesures de compensation ni évaluation indépendante de son impact sur les finances publiques, et le décalage entre les politiques fiscales et monétaires, étant donné les fortes pressions inflationnistes, ont eu, de l'avis de Fitch, des conséquences négatives pour la confiance des marchés financiers et la crédibilité du cadre politique », détaille l'agence.

L'absence de chiffrage sur le montant de ce paquet budgétaire et de projections sur l'impact de ce plan de dépenses massif - sans réduction de dépenses envisagées et avec un financement par emprunt à l'heure où l'inflation flambe et les taux grimpent - ont mis le feu aux marchés financiers la semaine dernière. La livre est tombée le 26 septembre à son plus bas historique.

La dirigeante britannique et son ministre ont dans un premier temps défendu leur approche avant d'annoncer finalement lundi renoncer à certaines des mesures les plus controversées, tout particulièrement la suppression de baisse du taux d'impôts pour la tranche supérieure de revenus.

Flambée des taux d'emprunt de l'Etat britannique à long terme

Les taux d'emprunt de l'Etat britannique à long terme ont flambé, ce qui renchérit le financement de la dette britannique à l'heure même où l'inflation s'envole à près de 10%, la plus élevée du G7, et où Londres veut emprunter beaucoup plus. L'ensemble des mesures de relance, entre aides aux factures énergétiques et baisses d'impôts tous azimuts (cotisations sociales, impôt sur les sociétés, contributions environnementales...), est évalué à entre 100 et 200 milliards de livres par les économistes, mais n'a pas été totalement chiffré par le gouvernement.

Le Fonds monétaire international s'en est mêlé, appelant vertement (et inhabituellement) Downing Street à corriger le tir.

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Congrès conservateur

Pourtant, plus tôt dans la journée de mercredi, la Première ministre britannique Liz Truss a cherché à rassurer, promettant de sortir le Royaume-Uni de « la tempête » grâce à la croissance, à l'issue d'un congrès conservateur marqué par les doutes et les dissensions. « Dans ces temps difficiles, nous devons agir. Je suis déterminée à faire avancer le Royaume-Uni pour nous sortir de la tempête », a lancé LizTruss. « Croissance, croissance, croissance », a-t-elle martelé dans un discours sans annonce devant les élus et militants de son parti réunis à Birmingham (centre de l'Angleterre).

Avec la volonté de renouveler un pouvoir conservateur à la tête du pays depuis douze ans, la Première ministre a réaffirmé vouloir « en finir avec le cycle d'impôts élevés et faible croissance »et insisté sur son objectif de faire « croître l'économie britannique ». « Le statu quo n'est pas une option », a-t-elle déclaré.

Tentant de faire taire ceux qui dans ses rangs ne cachent pas leurs doutes, et se disant une nouvelle fois « prête à faire les choix difficiles », elle a insisté sur ses priorités : baisser les impôts, améliorer les services publics, en particulier la santé, et lutter contre l'immigration illégale.

Selon une étude YouGov publiée juste avant le discours de LizTruss, elle est à 14% d'opinions favorables, plus bas encore que le pire score de son prédécesseur Boris Johnson.

 (Avec AFP)

Commentaires 2
à écrit le 07/10/2022 à 5:02
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Plus de 3000 milliards de deficit, Brehat. Vos impots vont exploser et vous continuez d'applaudir.

à écrit le 06/10/2022 à 9:39
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c est beau le brexit...finalement en depit des commentaires anti ceci ou anti cela, la France ne s en sort pas si mal (elle a l inflation la plus basse d europe...) L' ENDETTEMENT DE LA GB EST EN TRAIN DE NOUS RATTRAPER et la hausse des taux vont ru...

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