Chine : l'OMS s'inquiète d'une hausse des maladies respiratoires, quatre ans après les premiers cas de Covid

L'Organisation mondiale de la santé a demandé à la Chine des « informations détaillées » sur la hausse des cas de maladies respiratoires dans le Nord du pays. Ce pourrait être dû à la saison - une vague de froid touche actuellement cette région - ou, d'après les autorités chinoises, à l'abandon cette année des restrictions sanitaires anti-Covid et à la circulation d'agents pathogènes connus.
L’OMS recommande à la population chinoise de respecter « des mesures visant à réduire le risque de maladie respiratoire ».
L’OMS recommande à la population chinoise de respecter « des mesures visant à réduire le risque de maladie respiratoire ». (Crédits : Thomas Peter)

La Chine fait face à une hausse de cas de maladies respiratoires. Des médias officiels chinois et le système de surveillance mondial des maladies ProMED ont chacun rapporté ce mardi des cas de pneumonie non confirmée chez des enfants dans le Nord de la Chine. Ce qui inquiète l'Organisation mondiale de la santé (OMS), qui souhaite éclaircir d'où ProMED tient ces informations.

« L'OMS a adressé une demande officielle à la Chine pour obtenir des informations détaillées sur une augmentation des maladies respiratoires et des foyers de pneumonie signalés chez les enfants », a indiqué l'organisation dans un communiqué ce mercredi 22 novembre.

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Plus précisément, l'institution basée à Genève (Suisse) a demandé à la Chine « des informations épidémiologiques et cliniques supplémentaires, ainsi que des résultats de laboratoire sur ces foyers signalés chez les enfants ». Elle a aussi « demandé des informations complémentaires sur les tendances récentes de la circulation d'agents pathogènes connus, notamment la grippe, le SARS-CoV-2 (ndlr : le virus qui donne le Covid-19), le VRS qui touche les nourrissons et Mycoplasma pneumoniae (ndlr : une bactérie causant une pneumonie), ainsi que sur le degré d'engorgement du système de santé », peut-on lire dans le communiqué.

La saison comme raison ?

En attendant les réponses, force est de constater que la capitale, Pékin, localisée dans le nord du pays, fait face à une vague de froid, avec des températures négatives prévues ce jeudi soir. La ville « entre dans une saison à forte incidence de maladies respiratoires infectieuses », a rappelé ce mercredi à la presse Wang Quanyi, directeur adjoint et chef épidémiologiste du Centre de contrôle et de prévention des maladies de Pékin.

Le 13 novembre devant la presse, les autorités chinoises ont attribué cette augmentation des maladies respiratoires à l'abandon cette année des restrictions sanitaires anti-Covid et à la circulation d'agents pathogènes connus. Elles avaient alors souligné la nécessité d'améliorer la surveillance des maladies dans les établissements de santé, ainsi que de renforcer la capacité du système de santé à prendre en charge les patients, précise l'OMS.

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Ce jeudi à l'hôpital de l'Institut de pédiatrie de Pékin, des journalistes de l'AFP ont en tout cas pu constater qu'un foule de parents et d'enfants s'y trouvaient. Parmi eux, Zhou Yedong, un père de famille qui porte sa fille de quatre ans sur ses épaules. « Ma fille a une pneumonie liée à Mycoplasma pneumoniae. On ne l'envoie plus à l'école maternelle pour l'instant. Beaucoup de ses camarades de classe sont malades de ça en ce moment », témoigne-t-il.

Li Meiling est, elle, venue avec sa fille, également atteinte d'infection pulmonaire liée à Mycoplasma pneumoniae. « Elle n'a pas beaucoup de symptômes. Mais il est vrai que beaucoup d'enfants de son âge sont touchés en ce moment », explique-t-elle à l'AFP. « Je ne suis pas inquiète de cette annonce de l'OMS. C'est l'hiver, donc c'est normal qu'il y ait plus de cas de maladies respiratoires. C'est dû à la saison », ajoute-t-elle.

Cocktail de pollution

L'OMS recommande en tout cas à la population de respecter « des mesures visant à réduire le risque de maladie respiratoire ». Déjà préconisées durant la pandémie de Covid-19 et durant les épidémies en général, celles-ci comprennent la vaccination, la distanciation avec les malades, l'isolement en cas de symptômes, des tests et soins en cas de nécessité, ainsi que le port du masque.

Pékin et sa région ont par ailleurs connu ces dernières semaines un fort niveau de pollution. Début novembre, les concentrations de particules fines dangereuses PM2,5 (inférieures à 2,5 microns de diamètre) dans la capitale étaient plus de 20 fois supérieures aux recommandations de l'OMS, selon la société de contrôle de la qualité de l'air IQAir. Et la situation devait perdurer jusqu'à la moitié de ce mois de novembre.

Un rapport fondé sur une analyse conjointe menée par le Centre national chinois de surveillance de l'environnement et les autorités météorologiques locales à travers le pays indiquait que les « principaux polluants (dans la région Pékin-Tianjin-Hebei) sont les PM2,5 et les PM10 ». Or, ces derniers ont été associés à des décès prématurés chez les personnes souffrant de maladies cardiaques ou pulmonaires, ainsi qu'à une multitude de problèmes respiratoires et d'autres problèmes de santé, selon l'Agence américaine de protection de l'environnement.

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Les origines du Covid-19 toujours mystérieuses

L'OMS prend toutefois au sérieux la situation en Chine et dit être en contact avec des médecins et des scientifiques par le biais de ses partenariats et réseaux techniques dans le pays. Il faut dire que l'organisation avait été critiquée pour son manque supposé de réactivité à donner l'alerte lors de l'apparition, il y a près de quatre ans, d'une mystérieuse « pneumonie virale » qui allait être à l'origine de la pandémie de Covid-19.

L'organisation a par la suite reproché aux autorités chinoises leur manque de transparence lors de l'enquête sur les origines de cette pandémie. Celle-ci n'a toujours pas abouti à une conclusion définitive. Si, a priori, les premiers cas ont été détectés fin 2019 à Wuhan en Chine, deux théories s'affrontent toujours : fuite d'un laboratoire de la ville où ces virus étaient étudiés, ou animal intermédiaire ayant infecté les personnes qui fréquentaient un marché local.

Une équipe de spécialistes sous la houlette de l'OMS et accompagnée de collègues chinois avait enquêté en Chine début 2021. Dans un rapport conjoint, ils avaient privilégié l'hypothèse de la transmission à l'homme du virus hautement contagieux par un animal qui a joué l'intermédiaire entre la chauve-souris et l'homme, peut-être dans un marché de la cité chinoise. Mais l'organisation a prévenu que « toutes les hypothèses restent sur la table » et qu'elle n'entendait pas abandonner les recherches.

(Avec AFP)

Commentaires 6
à écrit le 23/11/2023 à 17:50
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Aujourd’hui,avec l’IA à tous les étages et à toutes les sauces,elle va nous sortir un vaccin en moins d’une semaine ,si besoin.L’IA ne sert pas à ça ? Dommage.

à écrit le 23/11/2023 à 11:13
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Ainsi donc, la Covid n'est pas derrière nous et on ne sait toujours pas l'origine du virus et de sa transmission. La médecine a ses limites.

à écrit le 23/11/2023 à 9:47
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"Cocktail de pollution" Merci beaucoup. Je pense que le covid est beaucoup moins dangereux pour eux que la pollution générée à outrance afin de produire plus de 60% des biens de consommation du monde entier. Sur le diplo un super article sorti il y a...

le 23/11/2023 à 12:02
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L'Etre humain est bon et ce sont les élites dirigeantes politiques et économiques qui sont responsables de tous les maux, c'est a mourir de rire. Ces élites ne sont que le produit de cette humanité cupide et malfaisante. L'Etre humain est le cancer...

le 23/11/2023 à 19:24
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"Ces élites ne sont que le produit de cette humanité cupide et malfaisante" Tu as une très mauvaise image de toi même. "sa disparition inéluctable rendra service à cette planète " Et donc encore une fois ne rien faire donc ! Attendre... lol L’humanit...

à écrit le 23/11/2023 à 9:43
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la gauche pense que les maladies respiratoires ' c'est d'extreme droite', vu que c'est intolerant et injuste, il va donc y avoir une loi bienveillante qui interdit ces maladies et lutte contre la haine des maladies, c'est leur specialite

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