L'économie chinoise peine à se relancer depuis la levée des restrictions liées au Covid

La Chine a publié des indicateurs économiques moins bons qu'attendus pour avril. Les ventes de détail, la production industrielle et l’investissement en capital fixe s’affichent tous en hausse, mais moins forte qu'attendu. La demande est encore faible dans le pays, signe que la reprise est saccadée depuis la levée en décembre 2022 des strictes restrictions sanitaires contre le Covid.
La Chine maintient néanmoins sont objectif d’atteindre une croissance de son Produit intérieur brut (PIB) de 5% cette année, qui serait l'un des plus faibles depuis des décennies pour la première puissance asiatique.
La Chine maintient néanmoins sont objectif d’atteindre une croissance de son Produit intérieur brut (PIB) de 5% cette année, qui serait l'un des plus faibles depuis des décennies pour la première puissance asiatique. (Crédits : David Gray)

Malgré la levée des restrictions mises en place par rapport à la crise sanitaire, l'économie chinoise a du mal à repartir depuis la fin de l'année 2022. Le Bureau national des statistiques (BNS) a publié ce mardi différents indicateurs pour le mois d'avril. Or, ils se révèlent en effet tous décevant. À commencer par les ventes de détail, principal indicateur de la consommation des ménages. Si elles ont bien augmenté sur un an, de 18,4%, ce niveau se révèle en dessous de la prévision moyenne d'analystes interrogés par l'agence Bloomberg (21,9%).

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Les clients font pourtant leur retour dans les centres commerciaux et les restaurants ces derniers mois, comme le montrait déjà au début du mois la publication de l'indice des directeurs d'achat (PMI). Mais cette reprise est prudente puisqu'elle n'a toujours pas retrouvé ses niveaux d'avant Covid.

Une croissance ralentie

Cette faiblesse de la demande intérieure a lieu alors que l'inflation se situe à un très bas niveau en Chine, à seulement 0,1% en avril sur un an. Cela n'est pas sans conséquence, au contraire, puisqu'elle ralentit la reprise économique du pays. La Chine maintient néanmoins son objectif de croissance de son Produit intérieur brut (PIB) de 5% cette année. Ce qui serait l'un des plus faibles depuis des décennies pour la première puissance asiatique.

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Le gouvernement a pourtant averti qu'il ne sera « pas facile » à atteindre. Reste que, pour l'économiste Zhiwei Zhang, du cabinet Pinpoint Asset Management, cet objectif a été défini « à un niveau bas, ce qui laisse une marge de manœuvre au gouvernement ».

Des indicateurs moins élevés qu'attendu

D'autres indicateurs publiés ce mardi par le BNS se révèlent décevants. La production industrielle a ainsi progressé de 5,6% en avril après +3,9% en mars. Les usines retrouvent progressivement leur pleine capacité après l'abandon des règles anti-Covid. En revanche, les analystes interrogés par Bloomberg s'attendaient à une hausse bien plus marquée (10,9%). Il s'agit néanmoins de sa plus importante hausse depuis septembre 2022, bien qu'elle soit à relativiser compte tenu de la contraction de l'activité enregistrée en avril 2022 en raison du confinement de la ville de Shanghai, important pôle commercial.

Pour sa part, l'investissement en capital fixe s'est affiché en hausse de 4,7% sur un an sur les quatre premiers mois de l'année. Il s'agit d'un indicateur des dépenses consacrées à l'immobilier, aux infrastructures, aux équipements ou encore aux machines, des secteurs sur lesquels le gouvernement s'est appuyé pour stimuler l'activité. Une bonne nouvelle à relativiser puisque c'est sous les 5,7% attendus.

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Enfin, concernant le taux de chômage, calculé pour les seules zones urbaines, il a légèrement baissé en avril pour s'établir à 5,2% (-0,1 point par rapport à mars). Mais le taux de chômage des jeunes Chinois, âgés de 16 à 24 ans, a atteint un niveau record de 20% en avril. Cela s'explique notamment par le fait que le secteur des services peine à absorber les millions de migrants ruraux qui affluent vers les villes.

(Avec agences)

Commentaire 1
à écrit le 16/05/2023 à 21:39
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Je ne suis pas inquiet pour eux, à condition qu'ils arrêtent de financer à fond perdu la dette américaine.

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