Climat : la COP26 ouvre ses portes après un consensus a minima du G20

Alors que la COP 26 ouvre ses portes ce lundi à Glasgow, les leaders des 20 premières économies mondiales (G20), qui représentent 80% des gaz à effet de serre, se sont accordés à Rome sur un communiqué final consensuel dont les objectifs ne permettent pas de répondre à l'urgence climatique. Le G20 s'est engagé à conserver l'objectif de l'Accord de Paris de 2015 de limiter la hausse des températures moyennes de la planète à 1,5° à la fin du siècle par rapport à l'ère pré-industrielle, mais n'a apporté aucun engagement concret. Promis en 2012, l'engagement de 100 milliards de dollars par an d'aides aux pays les plus pauvres à partir de 2020 ne sera pas tenu... avant 2023.
La COP26 s'ouvre ce lundi à Glasgow
La COP26 s'ouvre ce lundi à Glasgow (Crédits : Reuters)

Ceux qui espéraient un accord ambitieux sur le climat au G20 resteront sur leur faim. Les responsables des 20 premières économies mondiales ont certes adopté ce dimanche à Rome une déclaration appelant à une action "significative et efficace" pour limiter le réchauffement de la planète mais ont proposé peu d'engagements concrets, suscitant la colère des défenseurs de l'environnement. Le communiqué final du G20 ne traduit en effet aucun engagement nouveau laissant espérer une réduction significative des émissions de gaz à effet de serre. Tout effort supplémentaire s'est heurté aux réticences des plus gros émetteurs du monde puisque les 20 premières puissances mondiales pèsent à elles seules 80% des émissions de CO2 mondiales.

Les objectifs de l'Accord de Paris réaffirmés

Le communiqué final a certes réaffirmé les objectifs de Paris, tout en insistant sur le fait que "conserver (l'objectif) de 1,5°C à portée nécessitera des actions et des engagements significatifs et efficaces de tous les pays". Or, ce sont bien les engagements précis qui manquent, comme sur le charbon, grosse source de pollution carbone, sur lequel le G20 a certes annoncé la fin du financement international des centrales à charbon dès cette année, mais sans donner d'objectifs nationaux. Beaucoup de pays, notamment émergents, restent très dépendants de cette source pour leur production électrique, a fortiori dans le contexte actuel de crise énergétique mondiale. Les dirigeants du G20 se sont engagés à coopérer sur le plan technologique pour aider les pays en développement à se passer des centrales électriques fonctionnant au charbon "dès que possible", et ont promis de supprimer les subventions des énergies fossiles "à moyen terme". Sans date précise pour l'élimination progressive de l'énergie au charbon, ces engagements sont jugés trop vagues aux yeux des experts.

Neutralité carbone vers la moitié du siècle

Pas de date précise non plus pour atteindre la neutralité carbone. Alors que les experts des Nations unies jugent nécessaire d'y parvenir d'ici à 2050 pour éviter un réchauffement qui devrait atteindre 2,7 degrés d'ici à la fin du siècle (sur la base des engagements actuels et si aucune mesure supplémentaire n'est prise), les dirigeants du G20 ont dit reconnaître l'importance de parvenir à la neutralité carbone "d'ici ou aux alentours de la moitié du siècle", sans ainsi faire référence à la date de 2050. De quoi satisfaire la Chine, premier émetteur mondial, qui n'envisage pas d'atteindre le zéro émission nette avant 2060, mais aussi la Russie et l'Inde, deux autres gros pollueurs, qui n'ont pris aucun engagement à ce sujet.

Déception aussi sur un autre dossier brûlant de la COP, l'aide climatique aux pays pauvres. Promis en 2012, l'engagement des plus riches de 100 milliards de dollars par an à partir de 2020 ne sera pas tenu... avant 2023.

Mauvais augure avant la COP26

Le président américain Joe Biden s'est d'ailleurs dit déçu par ce résultat, estimant que la responsabilité en incombait à la Chine et à la Russie qui n'avaient pas soumis de nouvelles propositions. Le secrétaire général de l'ONU, Antonio Guterres, a estimé ainsi que les résultats étaient en demi-teinte. "Si je salue le réengagement du #G20 en faveur de solutions globales, je quitte Rome avec des espoirs déçus - mais au moins, ils ne sont pas enterrés", a-t-il déclaré.

L'absence de percée majeure au sommet du G20 est de mauvais augure avant l'ouverture de la COP26 sur le climat à Glasgow, où la plupart des dirigeants du G20 se sont rendus directement dès le sommet de Rome terminé - à l'exception notable des présidents chinois Xi Jinping et russe Vladimir Poutine qui ne se sont pas déplacés à Rome pour le G20.

Or Boris Johnson a prévenu : "Nous avons fait des progrès au G20 (...), mais ce n'est pas assez (...). Si Glasgow échoue, tout échoue". Tout est dit.

(Avec AFP et Reuters)

Commentaires 7
à écrit le 01/11/2021 à 9:42
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Les dirigeants du G20 n'ont rien à se reprocher, on leur demande des choses contradictoires, donc ils ne peuvent pas y répondre. Augmenter le PIB, aider les pays pauvres, tout en réduisant l'empreinte carbone. C'est impossible

à écrit le 01/11/2021 à 9:09
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En 2050 les participants seront soit morts, soit ne seront plus candidats aux élections, donc les promesses n'abusent que ceux qui les écoutent.

à écrit le 01/11/2021 à 9:02
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La seule chose admissible pour ces "PIB" c'est de gérer les "conséquences" source de profit plutôt que de supprimer les "causes" perturbant les rentiers!

à écrit le 01/11/2021 à 8:02
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Ils ne feront rien ils vont nous imposer la bagnole électrique tandis que les voitures ne font que 20% des GES, ça polluera encore plus, les chiliens vont encore plus attrapper le cancer du fait de la pollution massive de leurs mines et puis c'est to...

à écrit le 01/11/2021 à 1:21
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Tans qu'on ne liera pas le problème de natalité et celui du climat, aucune chance d'avoir le moindre effet !!! Tout effort est systématiquement annihilé par les naissances !!! Vive la politique de l'enfant unique étendue à tous les pays dont la nata...

le 01/11/2021 à 15:29
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@mouiais. Tout a fait pas un ne met en avant la vraie cause du réchauffement, une planète qui en 1 siècle a triplé sa population.

le 02/11/2021 à 13:23
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"@mouiais. Tout a fait pas un ne met en avant la vraie cause du réchauffement, une planète qui en 1 siècle a triplé sa population. " Voilà c'est la faute de la planète ! Alors hein tant pis pour elle elle n'avait qu'a réfléchir avant de faire des hum...

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