Commerce international : les Etats-Unis enquêtent sur les pratiques chinoises

Le secrétaire du Commerce américain a lancé une enquête visant à déterminer si l'empire du Milieu subventionne ses feuilles d'aluminium destinées à l'export.
Le président américain Donald Trump (à droite), accompagné par son secrétaire au Commerce Wilbur Ross (à droite).

Vingt-six ans que cela ne s'était pas vu ! Le secrétaire du Commerce américain, Wilbur Ross, a annoncé mardi avoir lancé, à sa propre initiative, une enquête sur les échanges commerciaux entre les Etats-Unis et un pays tiers. La démarche est inédite depuis 1991 puisque généralement ce sont les entreprises américaines qui saisissent les autorités.

Le pays ciblé est... la Chine. L'empire du Milieu a fait l'objet de critiques virulentes de la part de Donald Trump durant la présidentielle américaine, il avait d'ailleurs promis d'en taxer les importations à 45%. Arrivé à la Maison-Blanche, le New-yorkais a calmé le ton, mais continue de pointer des pratiques commerciales déséquilibrées avec "l'atelier du monde".

C'est dans cette perspective que Wilbur Ross a lancé cette enquête qui vise précisément les importations de feuilles d'aluminium en provenance de Chine. Le but est de vérifier si celles-ci n'ont pas été subventionnées de manière déloyales, pour être vendues aux Etats-Unis en-dessous de leur prix de revient. En 2016, les importations de feuilles d'aluminium en provenance de Chine ont représenté 603,6 millions de dollars.

Des taxes à l'import proportionnelles aux subventions

Si l'enquête devait déterminer que ces produits ont bénéficié de subventions au détriment de l'industrie de l'aluminium américaine, le département au Commerce imposera des taxes à ces importations "à la hauteur des subventions qui auront été estimées".

Fin octobre, le ministère américain du Commerce avait déjà annoncé l'imposition de droits antidumping sur plusieurs catégories de feuilles d'aluminium chinoises, qui avaient été frappées par des mesures anti-subventions en août.

Il agissait alors à la suite d'une requête de groupes américains qui avaient fait savoir au printemps que la surproduction chinoise, alimentée selon eux par de généreuses subventions publiques, menaçait de provoquer l'effondrement de l'industrie américaine de l'aluminium - un matériau crucial pour l'armée américaine et ses équipements.

D'autres produits importés de Chine, l'acier et le bois contreplaqué notamment, sont en outre dans le collimateur de l'administration Trump. Le premier fait déjà l'objet d'une taxe à l'importe de 265%, instaurée sous la présidence de Barack Obama.

| Lire aussi : protectionnisme : les Etats-Unis n'ont pas attendu Donald Trump pour en faire

Pékin mécontent

Pékin a exprimé mercredi son "vif mécontentement" concernant cette enquête. Le géant asiatique y voyant une décision "protectionniste" et se disant prêt à se défendre.

"Une telle manière de faire est rarissime dans l'histoire du commerce international. La Chine exprime son vif mécontentement face à la tendance au protectionnisme commercial dont font preuve les Etats-Unis", a répliqué le ministère chinois du Commerce dans un communiqué.

La Chine "prendra les mesures nécessaires pour protéger les droits et intérêts légitimes de [ses] entreprises", poursuit ce texte attribué à Wang Hejun, directeur du "Bureau des aides commerciales et enquêtes".

Ce regain de tensions commerciales intervient après une visite début novembre de Donald Trump à Pékin, durant laquelle il avait appelé son homologue Xi Jinping à établir un terrain "plus équitable" pour les échanges entre les deux pays.

(J.-C.C. avec AFP)

Commentaire 1
à écrit le 30/11/2017 à 9:53
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La Chine a énormément bénéficié de son dumping social imposé au monde entier par les propriétaires de capitaux et d'outils de production de la planète, engendrant pour les citoyens chomage et baisse de salaires, maintenant qu'elle a les caisses plein...

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