COP27 : l'UE prête à réduire ses émissions de 57% d'ici 2030, contre 55% auparavant

L'Union européenne est encline à rehausser ses ambitions climatiques, notamment son objectif de réduction des émissions qui passerait de 55% à 57% d'ici 2030. Les pays pauvres dénoncent néanmoins l'inaction des pays développés concernant le climat. Or, il y a urgence comme le montre un rapport de référence du Global carbon project, qui indique que les émissions de gaz à effet de serre vont atteindre des records en 2022, rendant difficile d'éviter de dépasser un réchauffement de 1,5°C comme fixé dans l'accord de Paris.
L’accord de Paris de 2015 vise à limiter le réchauffement nettement en dessous de +2°C par rapport à l'ère pré-industrielle, si possible à +1,5°C. Or, selon l'ONU, la planète est plutôt sur la trajectoire d'un réchauffement de 2,8°C.
L’accord de Paris de 2015 vise à limiter le réchauffement nettement en dessous de +2°C par rapport à l'ère pré-industrielle, si possible à +1,5°C. Or, selon l'ONU, la planète est plutôt sur la trajectoire d'un réchauffement de 2,8°C. (Crédits : Leon Kuegeler)

Réduire d' « au moins 57% » ses émissions d'ici 2030 par rapport à 1990 - contre 55% jusqu'à présent - voilà le nouvel objectif que devrait se fixer l'Union européenne. Une mesure annoncée par Frans Timmermans, vice-président de la Commission européenne, ce mardi 15 novembre lors de la COP27. « L'UE est prête à mettre à jour ses engagements pour refléter cette ambition rehaussée », a-t-il déclaré dans un discours depuis la tribune de la grande conférence de l'ONU sur le climat, qui se tient dans la ville balnéaire de Charm el-Cheikh en Egypte.

Le responsable européen a souligné les accords récemment trouvés sur la répartition des baisses d'émissions de gaz à effet de serre entre États membres, sur les objectifs de capture de carbone par les sols et forêts ou la fin des véhicules thermiques. « Nous sommes résolument sur le chemin de la finalisation de toute la législation, afin de mettre en œuvre nos objectifs climatiques d'ici la fin de l'année », a assuré Frans Timmermans.

Le vice-président de la Commission européenne a par ailleurs ajouté : « Ne laissez personne vous dire, ici ou ailleurs, que l'UE fait machine arrière. Ne les laissez pas vous dire que l'invasion de l'Ukraine par la Russie est en train de tuer le Pacte vert européen et que nous sommes dans une ruée vers le gaz ». Faisant ainsi référence au difficile sevrage du gaz russe et à la recherche de nouvelles sources d'approvisionnement.

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Les pays pauvres fustigent l'inaction

Il est toutefois peu probable que cette annonce apaise la colère des pays en développement, les moins responsables du réchauffement mais en première ligne face à ses impacts dévastateurs qui s'amplifient. « L'absence de leadership et d'ambition en matière d'atténuation des émissions de gaz à effet de serre est inquiétante », a lancé le ministre sénégalais de l'Environnement Alioune Ndoye, au nom du groupe des Pays les Moins Avancés, dénonçant trois décennies « émaillées de déception ».

« Lors de combien de COP avons nous réclamé des actions climatiques urgentes ? Combien de plus seront nécessaires ? Combien de vies devrons-nous sacrifier », a ajouté le ministre du changement climatique du Belize, Orlando Habet, réclamant des actes du G20 et des « autres gros pollueurs ».

Pour rappel, l'accord de Paris de 2015 vise à limiter le réchauffement nettement en dessous de +2°C par rapport à l'ère pré-industrielle, si possible à +1,5°C. Or, selon l'ONU, les engagements actuels des différents pays laissent la planète sur la trajectoire d'un réchauffement catastrophique de 2,8°C.

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Réduire les émissions, une question d'urgence

Il y a urgence à ce que les pays réduisent leurs émissions de gaz à effet de serre, principal responsable du réchauffement climatique. Un rapport de référence publié la semaine dernière par les scientifiques du Global carbon project le montre bien.

Le document révèle que les émissions de CO2 d'origine fossile « devraient augmenter de 1% par rapport à 2021, pour atteindre 36,6 milliards de tonnes, soit un peu plus que les niveaux de 2019 avant le Covid-19 », selon les calculs des experts. Cette hausse est portée principalement par l'utilisation du pétrole (+2,2%), avec la reprise du trafic aérien, et du charbon (+1%). Au total, les émissions de gaz à effet de serre issus de la combustion d'énergies fossiles vont presque retrouver le niveau de 2019, ne laissant à ce rythme qu'une chance sur deux d'éviter de dépasser un réchauffement de 1,5°C dans neuf ans. Pour y parvenir, les émissions de gaz à effet de serre devraient baisser de 45% d'ici 2030.

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L'UE n'est pas la seule à vouloir augmenter ses objectifs de réduction d'émissions. La semaine dernière, le Mexique a indiqué s'engager à les diminuer de 35% d'ici 2030, contre 22% prévu jusqu'alors. Le pays va pour cela investir dans les énergies renouvelables dans un programme de 48 milliards de dollars avec les États-Unis, afin de doubler sa production d'énergie propre.

De son côté, le président américain Joe Biden a assuré que les États-Unis tiendraient leur objectif de réduction des émissions de 50% à 52% en 2030 par rapport aux niveaux de 2005. La première économie mondiale s'est elle aussi engagé dans un plan d'investissements pour le climat, d'un montant colossal de 370 milliards de dollars.

Lire aussiLes émissions de CO2 liées à la production d'électricité baissent partout dans le monde, sauf en Europe à cause du charbon

(Avec AFP)

Commentaires 6
à écrit le 15/11/2022 à 15:08
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F Asselineau "LES FRANÇAIS ENCORE UNE FOIS LES DINDONS DE LA FARCE. Sous l'effet de la mode, de médias et de dirigeants intolérants à toute pensée différente, la France saccage ses paysages à coup d'éoliennes et invente constamment de nouvelles cont...

le 15/11/2022 à 15:32
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Il faut préciser que sur ce graphe de l' UE, cette dernière moins de la moitié du CO des usa qui produisent moins de 3 fois celui de la Chinee!.. Le suicide de l' UE voulu par les néoconservateurs us et leurs vassaux ue est...

à écrit le 15/11/2022 à 14:15
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Ce ne sont que des chiffres lancés dans une surenchère. Cela ne conduira à rien étant donné que tout, aussi bien la nature que les évènements de la planète, est très fugitif et change constamment. Finalement tout ce "cirque" coûte très cher et n'est...

à écrit le 15/11/2022 à 13:23
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Quelle plaisanterie (couteuse!). Même les plus européens finissent par être lassés de ces bêtises! Il faut réduire le personnel à Bruxelles, et revenir à plus de discussions états à états. Nous n’en pouvons plus de ces kyrielles de fonctionnaires pay...

à écrit le 15/11/2022 à 13:10
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Une question extrêmement naïve. Si l'Allemagne n'émettait pas plus de CO2 que la France, l'Europe atteindrait cet objectif de moins 57%., sans obliger la France à renoncer à toute industrie et retourner à l'âge de pierre comme est prêt à l'accepter n...

à écrit le 15/11/2022 à 12:47
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Plus le temps passe, plus cette mascarade devient ridicule

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