
Les soupçons de corruption prennent de l'ampleur en Corée du Sud. L'agence de presse Yonhap a rapporté ce lundi 9 janvier que deux cadres du groupe Samsung ont été interrogés dans le cadre d'une enquête concernant une possible affaire de corruption entre le géant de la technologie et des proches de la présidente. Quelques semaines après la destitution de la présidente Park Geun-hye votée par le Parlement, les révélations se multiplient sur l'un des plus grands scandales de la Corée du Sud.
La présidente sud-coréenne Park Geun-hye. Crédits : Reuters
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Les plus hautes instances convoquées
Selon l'agence sud-coréenne, le vice-président Choi Gee-sung et le président Chang Choon-Ki ont été interrogés en tant que témoins selon un porte-parole du procureur Hong Jung-seok. Cela signifie pour l'heure qu'ils n'ont pas été accusés de méfaits. Mais leur statut pourrait changer a indiqué le représentant du procureur Les deux dirigeants sont à la tête de la division "stratégie future" du groupe. Cette instance est considérée comme une tour de contrôle prenant des décisions clés pour Samsung. Elle est soupçonnée d'avoir aidé financièrement les fondations Mir et K-Sports dirigées par la conseillère de la présidente controversée Choi Soon-sil. Cette somme aurait été conclue en échange d'une aide pour une opération de fusion entre des filiales de Samsung en 2015.
En décembre dernier, Lee Jae-yong vice-président du groupe Samsung a été interrogé par une commission d'enquête parlementaire. Les membres de la commission l'ont questionné afin de savoir si l'un des plus grands conglomérats du pays dont le chiffre d'affaires équivaut à 4,8 % du PIB du pays, a financé des activités de la conseillère controversée Choi Soon-sil.
Pour l'instant, Samsung a reconnu avoir versé 2,8 millions d'euros à Core sport (rebaptisé Widec Sport). Cette somme aurait servi à cette société allemande de conseil dans le domaine du sport gérée par Choi Soon-sil et sa fille pour acheter des chevaux et un complexe d'entraînement en Allemagne comme le souligne France 24. Lee Jae-yong, vice-président du conglomérat a confirmé que Samsung avait participé au financement d'un cheval à hauteur de 850.000 dollars, affirmant qu'il regrettait cette aide. Contacté par Bloomberg et Business Insider, Samsung a refusé tout commentaire sur l'interrogatoire des deux dirigeants.
De multiples entreprises interrogées
Samsung n'est pas la seule firme sud-coréenne à faire l'objet d'interrogations. La compagnie Korean Air Lines, la société de fret maritime Hanjin Shippping (en grande difficulté), Hyundai, SK Group (pétrole), LG, Posco auraient versé plus de 62,5 millions d'euros à l'amie et conseillère de la présidente.
Malgré les convocations de ces cadres dirigeants et les déboires du Galaxy Note 7, Samsung a annoncé vendredi dernier une hausse record de son résultat d'exploitation au dernier trimestre 2016. D'après des premières estimations, l'excédant atteindrait 7,8 milliards de dollars. Un résultat à confirmer à la fin du mois de janvier avec la publication des résultats officiels.
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