Covid-19 : Hong Kong met fin à la quarantaine obligatoire pour les voyageurs internationaux

Les règles anti-Covid s'allègent pour les voyageurs arrivant à Hong Kong mais ils resteront soumis à un test PCR à leur arrivée. Le Japon a aussi annoncé la levée, à partir du 11 octobre, des restrictions d'entrée pour les touristes. La Chine est désormais la seule grande économie au monde à maintenir une longue période de quarantaine pour les arrivées internationales.
La levée des restrictions à Hong Kong, liées à l'épidémie de Covid-19 va soulager les habitants et les entreprises.
La levée des restrictions à Hong Kong, liées à l'épidémie de Covid-19 va soulager les habitants et les entreprises. (Crédits : TYRONE SIU)

C'est la fin de deux années et demie d'isolement international. Les personnes en provenance de l'étranger vont pouvoir venir à Hong Kong sans contraintes. « Le système des hôtels de quarantaine va être supprimé » à partir du 26 septembre, a annoncé vendredi, John Lee, le chef de l'exécutif, lors d'une conférence de presse.

Les voyageurs devront toutefois se soumettre à un test PCR à leur arrivée et ne seront pas autorisés à se rendre dans les bars et les restaurants pendant les trois premiers jours. Les quotas d'arrivées en provenance de Chine continentale vont également être supprimés, a précisé le gouvernement.

En revanche, s'ils sont testés positifs au coronavirus à leur arrivée à Hong Kong, les touristes courent toujours le risque d'être isolés dans une chambre d'hôtel, ou, dans le pire des cas, d'être envoyés en camp de quarantaine.

Très attendue malgré tout, la levée des restrictions à Hong Kong, liées à l'épidémie de Covid-19 va soulager les habitants et les entreprises qui réclamaient que la place financière asiatique suive la tendance mondiale en autorisant de nouveau les voyages sans contraintes.

Depuis plus de deux ans et demi, Hong Kong appliquait en effet des mesures sanitaires strictes et une quarantaine à l'hôtel obligatoire pour les voyageurs en provenance de l'étranger. Bien que plus souple que la stratégie chinoise « zéro Covid », cela a plongé cette région administrative spéciale de Chine dans une crise économique, et précipité la fuite des cerveaux vers ses rivaux régionaux.

Aéroport à la peine : le trafic passagers à 3,8% de son niveau pré-Covid

La ville se trouve actuellement en récession technique après avoir enregistré un recul du PIB sur deux trimestres consécutifs. « Il y a une forte probabilité que Hong Kong enregistre une croissance négative du PIB cette année », a mis en garde jeudi le secrétaire aux Finances de la ville Paul Chan.

« Pour que Hong Kong retrouve véritablement sa compétitivité vis-à-vis des autres villes dans le monde, l'annonce n'est pas suffisante. Hong Kong devrait être totalement connectée au monde, sans entrave », a estimé le président de la Chambre de commerce américaine à Hong Kong, Eden Woon.

Il est en effet peu probable que Hong Kong renoue soudainement avec un tourisme massif. Au cours des deux dernières années, de nombreuses compagnies aériennes ont réduit leurs itinéraires ou tout simplement cessé de desservir la ville.

A l'aéroport de Hong Kong, qui était jadis l'un des plus animés au monde, le nombre de passagers cette année ne représente plus que 3,8% du niveau prépandémique.

Hong Kong a perdu son rang de première place financière en Asie

Et les prix des vols ont grimpé en flèche. Même avant l'annonce de vendredi, le coût d'un billet vers Los Angeles ou Londres était plus du double de ce qu'il était avant la pandémie.

Bien que plus souple que la stratégie chinoise « zéro Covid », cette stratégie de fermeture a aussi coûté à Hong Kong son titre de première place financière d'Asie, perdu au profit de Singapour. A l'inverse, la cité-État de Singapour avait levé ses restrictions et rouvert ses frontières en début d'année, acceptant le caractère désormais endémique de l'épidémie de Covid-19.

Toujours fermée, la Chine moins attractive

Ce que n'a pas fait la Chine continentale, qui considère toujours que la stratégie zéro-Covid est nécessaire pour éviter une saturation de son système de santé et un nombre inacceptable de morts. Ce pays est désormais la seule grande économie au monde à maintenir une longue période de quarantaine pour les arrivées internationales.

Cette stratégie persistante de zéro-Covid, qui se traduit par de fréquentes restrictions sanitaires et une fermeture prolongée des frontières pour la plupart des voyageurs étrangers, rend la Chine moins attractive économiquement. Mercredi, la Chambre de commerce de l'Union européenne, alertait d'ailleurs sur le fait que les entreprises européennes perdent confiance en la Chine comme pays d'investissement en raison de sa politique « inflexible » face au Covid et une mise en œuvre jugée « incohérente ».

Un « contraste saisissant est apparu entre la Chine et le reste du monde au cours de l'année écoulée : alors que les autres pays restent attachés à la mondialisation, la Chine continue de se replier sur elle-même », a regretté le président de la Chambre de commerce de l'UE, Jörg Wuttke, lors d'un point de presse.

« Le monde a opté pour l'immunité collective et la Chine attend que le monde se débarrasse d'Omicron, ce qui est bien sûr peu probable », a-t-il ajouté.

Le document note qu'un nombre record d'entreprises cherchent à transférer leurs investissements actuels ou prévus vers d'autres marchés. En cause : la stratégie zéro-Covid, mais pas seulement. L'attractivité de la Chine pâtit également de l'arrêt de la réforme des entreprises publiques chinoises, du départ de Chine des ressortissants européens, des restrictions de voyage à l'étranger et d'une politisation accrue des affaires, note la Chambre de commerce de l'UE.

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Le Japon s'ouvre entièrement aux touristes

Annonçant la levée à partir du 11 octobre des restrictions d'entrée pour les touristes, le Japon va ainsi assouplir les contrôles aux frontières et autoriser à nouveau la dispense de visas et les voyages individuels. Le quota d'arrivées quotidiennes dans le pays, graduellement relevé depuis début 2022 jusqu'à 50.000 aujourd'hui, va être aboli. En juin, les touristes étrangers étaient à nouveau autorisés à revenir, mais seulement dans le cadre de voyages organisés. Début septembre, nouvel allègement avec l'autorisation des séjours individuels, mais toujours via une agence de voyages. Le Japon, avec la Chine, faisait partie des États qui continuaient d'appliquer de strictes mesures pour limiter la venue de visiteurs.

Si la faiblesse du yen, qui a perdu 20% de sa valeur par rapport au dollar depuis le début de l'année, devrait rendre le Japon attractif pour bon nombre de touristes, l'archipel devrait cependant mettre du temps à retrouver son niveau record de 31,9 millions de visiteurs étrangers accueillis en 2019 et des retombées financières comparables (4.800 milliards de yens cette année-là, soit près de 34 milliards d'euros au cours actuel).

(Avec AFP et Reuters)

Commentaires 3
à écrit le 24/09/2022 à 8:39
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En parlant de chinois : Cela peut sembler de la science-fiction, et pourtant cela est bien réel. En Chine, les robots prennent de plus en plus de place dans la société et vont jusqu'à remplacer les humains au travail. Et pas à n'importe quel poste...

le 24/09/2022 à 11:44
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Sont balèzes quand même. Pas de retraite chapeau ? pas de parachute doré ? pas de golden yellow ? pas de stock option ? Pas de salaire ? Il faut rendre obligatoire l'installation généralisé de ses droïds ! Ce serait savoureux de voir le haut de la py...

à écrit le 23/09/2022 à 17:24
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Ca restera toujours un mystère pour moi, comment certains pays ont pu autant psychoter à propos de cette maladie banale, alors que ça faisait des décennies que la grippe fait des morts, sans que personne ne s'en offusque

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