Des démissions en cascade aux États-Unis : la crise Covid a fait naître la #GreatResignation

Face à une offre d'emplois pléthorique, depuis le mois d'avril, des millions d'Américains, en majorité des salariés peu qualifiés du secteur des services, n'hésitent plus à quitter leur emploi poussant les entreprises à revoir les salaires et les avantages à la hausse. Sur Twitter le hashtag "#GreatResignation" ("La grande démission") a fait son apparition.
Outre-Atlantique à 184.000, les demandes d'allocations chômage sont tombées la semaine dernière à leur plus bas niveau depuis septembre 1969.
Outre-Atlantique à 184.000, les demandes d'allocations chômage sont tombées la semaine dernière à leur plus bas niveau depuis septembre 1969. (Crédits : Reuters)

Aux Etats-Unis, redémarrage économique post-Covid et marché dynamique de l'emploi riment avec démission massive de salariés. Quelque 4,2 millions d'Américains ont ainsi démissionné en octobre, après 4,4 millions en septembre et 4,3 millions en août, selon les données du bureau des statistiques. Ces démissions concernent principalement des emplois peu qualifiés pour lesquels les employeurs ont du mal à retenir leurs salariés.

Ainsi, le nombre de postes vacants atteint des sommets à la faveur de la reprise de la demande dans les bars, hôtels, restaurants et autres industries des services. Sur Twitter le hashtag "#GreatResignation" ("La grande démission") a même fait son apparition pour célébrer ces ruptures avec l'employeur.

De nouvelles primes pour attirer les candidats

Cette tendance à la mobilité professionnelle est aussi accélérée par les grandes entreprises qui n'hésitent pas à relever le salaire minimum à 15 dollars de l'heure pour attirer les candidats face à la pénurie de main d'oeuvre. Ce que le camp du président démocrate Joe Biden prônait mais n'avait encore réalisé.

Pour tenter de contenir la "grande démission", les entreprises proposent aussi plus d'avantages sociaux. La part des offres d'emploi proposant des primes en plus du salaire de base a ainsi plus que doublé entre le début de la pandémie, en mars 2020 et octobre 2021, selon une étude menée par le Conference Board publiée mercredi.

Autre explication à cette grande démission entamée au printemps, avancée notamment par le camp républicain, les généreuses allocations chômage mises en place avec la pandémie qui "n'encouragent pas les chômeurs à reprendre le chemin du travail" selon les mots du sénateur républicain Marc Rubio.

Ces allocations chômage exceptionnelles, après avoir été prolongées une première fois, ont depuis été suspendues le 8 septembre dernier.

Résultat, outre-Atlantique à 184.000, les demandes d'allocations chômage sont tombées la semaine dernière à leur plus bas niveau depuis septembre 1969, a annoncé jeudi le ministère du Travail.

"Nous n'avons jamais vu un tel écart entre le nombre d'offres d'emplois et les chômeurs" accompagné de démissions en bloc, résume Curtis Dubay, économiste à la Chambre de commerce américaine.

Les entreprises qui offrent "des emplois traditionnellement moins agréables et moins qualifiés ont plus de mal à retenir les travailleurs", souligne-t-il. Ces derniers "ne supportent tout simplement plus" de revenir à leurs conditions d'avant Covid-19.

Au final, personne n'avait anticipé un retournement si brutal alors qu'en avril 2020, le taux de chômage avait culminé à 14,8% aux Etats-Unis, plus haut niveau depuis 1948 quand il a commencé à être mesuré. En novembre, il est retombé à 4,2%.

(Avec AFP)

Commentaires 4
à écrit le 11/12/2021 à 17:37
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Ceux qui ne veulent pas bosser n'ont pas compris que le travail est une valeur ; il faut le leur expliquer.

le 23/06/2022 à 11:19
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Ils n'ont pas compris que le travail rend libre ! C'est une valeur ! Mais ils ne savent pas d'ou elle vient

à écrit le 10/12/2021 à 18:29
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c'est un secret de polichinelle que ' normalement' les boulots pas trop payes sont sans qualif; et c'est pas trop etonnant que quand les gens peuvent gagner plus ailleurs ils changent...apres ce qui est vrai aux etats unis n'est pas vrai en europe, p...

à écrit le 10/12/2021 à 13:15
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Ils nous ont dit que les robots remplaceraient les humains dans leurs tâches les plus pénibles, puis ils nous ont dit que les chinois et autres crèves la faim esclaves remplaceraient les travaux des occidentaux les plus pénibles et comme notre classe...

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