Des patrons new-yorkais s'opposent à une hausse d'impôts à l'aube de la reprise

Alors que le remboursement de la dette agite les débats en France, et que les entreprises craignent une hausse trop rapide des impôts, aux Etats-Unis, les milieux d'affaires new-yorkais estiment que cela pourrait « compromettre » la reprise économique.
Au cours de la campagne présidentielle, Joe Biden avait proposé d'augmenter le taux d'imposition des sociétés de 21% à 28%.
Au cours de la campagne présidentielle, Joe Biden avait proposé d'augmenter le taux d'imposition des sociétés de 21% à 28%. (Crédits : Reuters/Shannon Stapleton)

Un groupe de 250 grands patrons et représentants de PME, dont les dirigeants de JPMorgan Chase, Pfizer et Revlon, se sont opposés mardi à une augmentation imminente des impôts dans l'Etat de New York qui pourrait, selon eux, "compromettre" la reprise économique. Au même moment, en France, - sans parler de hausse - le ministre de l'Économie Bruno Le Maire a proposé le 22 mars de consacrer une part des recettes futures de l'impôt sur les sociétés au remboursement de la dette publique.

Le récent plan de soutien de 1.900 milliards de dollars adopté à Washington prévoit déjà des fonds pour les collectivités locales, justifient-ils dans une lettre adressée au gouverneur Andrew Cuomo et aux chefs de fil démocrates au Sénat et à la chambre des Représentants de l'Etat.

Lire aussi : Le Sénat américain vote le plan de relance de 1.900 milliards de dollars de Joe Biden

Une fois que la reprise sera bien entamée, "il y aura peut-être besoin de lever plus de revenus pour combler les trous dans les systèmes d'éducation, de santé ou de protection sociale", écrivent-ils.

Mais pour le moment, des hausses importantes de l'impôt sur les sociétés et les particuliers, telles que proposées par des responsables de l'Etat de New York, "rendront beaucoup plus difficile le redémarrage du moteur économique", avancent-ils.

Alors que les bureaux sont seulement occupés "à environ 10%", une hausse de la taxation pourrait notamment dissuader les New-Yorkais partis s'installer dans des contrées aux taux d'imposition moins élevés durant la pandémie de revenir, telle l'État de Floride, arguent les responsables économiques dans la missive initiée par l'association Partnership for New York City.

Les entreprises pourraient devoir "délocaliser leurs activités là où les talents veulent vivre et travailler", ajoutent-ils.

La publication de cette lettre intervient au moment où des questions se posent sur la façon dont le gouvernement américain peut financer d'ambitieux projets d'infrastructures.

Au cours de la campagne présidentielle, Joe Biden avait proposé d'augmenter le taux d'imposition des sociétés de 21% à 28% et d'élever les impôts des particuliers gagnant plus de 400.000 dollars par an.

Le président démocrate ambitionnait initialement de présenter son programme d'investissements comprenant des projets d'infrastructures dès février. Mais cet objectif a été rapidement écarté, l'adoption du plan de sauvetage de 1.900 milliards de dollars se heurtant pendant plusieurs semaines à l'opposition des républicains.

D'après la presse américaine, les conseillers économiques de la Maison Blanche pourrait soumettre cette semaine à Joe Biden un ensemble de mesures de 3.000 milliards de dollars.

Lire aussi : Plan Biden: entre retombées positives et risques financiers

Commentaires 3
à écrit le 24/03/2021 à 8:59
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"L'argent ah ! Maudite engeance ! Fléau des humains !" Sophocle -495 à -406 av jc. Une impasse sur laquelle trébuche de plus en plus régulièrement et de plus en plus fortement.

à écrit le 24/03/2021 à 7:19
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Le contraire aurait été surprenant. Ça fait du bien un peu de stabilité et de voir que les fondamentaux de l'ancien monde n'ont pas disparu.

à écrit le 23/03/2021 à 21:22
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"et d'élever les impôts des particuliers gagnant plus de 400.000 dollars par an." Entre temps ça c'est transformé en "les impôts des foyers gagnant plus de 400k par an". Ce qui n'est plus du tout la même histoire...

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