Dette : les Etats-Unis évitent (pour l'instant) le défaut de paiement

Après des jours de tension entre républicains et démocrates, le Sénat a temporairement écarté la menace d'un défaut de paiement qui aurait entrainé un blocage des services fédéraux, en plus de conséquences financières pour le pays. Certains sénateurs républicains ont voté avec les démocrates en faveur d'une hausse provisoire - jusqu'au 3 décembre - du plafond de la dette. Néanmoins, aucune solution de plus long terme n'a encore été trouvé.
Faute d'accord au Congrès avant la date butoir du 18 octobre, le montant maximum d'endettement de la première puissance mondiale aurait pu être atteint.
Faute d'accord au Congrès avant la date butoir du 18 octobre, le montant maximum d'endettement de la première puissance mondiale aurait pu être atteint. (Crédits : Reuters)

Le sursis est de courte durée. Alors que la menace d'un défaut de paiement se rapprochait à grand pas, le Sénat américain l'a finalement écartée en approuvant jeudi un texte qui permet de relever temporairement le plafond de la dette des Etats-Unis. Faute d'accord au Congrès avant la date butoir du 18 octobre, le montant maximum d'endettement de la première puissance mondiale aurait pu être atteint.

Après des jours de tensions, les sénateurs ont approuvé ce projet qui relèverait la limite d'endettement du pays de 480 milliards de dollars et lui permettrait ainsi d'honorer ses paiements jusqu'au 3 décembre décembre.

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La Chambre des représentants, à majorité démocrate, doit désormais lui donner son feu vert. Le vote aura lieu mardi et le texte sera transmis dans la foulée au président Biden, a indiqué le chef des démocrates à la Chambre, Steny Hoyer.

Le président signera le texte immédiatement, a fait savoir la porte-parole de la Maison Blanche Jen Psaki.

"Nous ne pouvons tolérer que la politique partisane prenne en otage notre économie, et nous ne pouvons permettre que la routine du paiement de nos factures vire au spectacle politique qui ébranle notre confiance tous les deux ans ou tous les deux mois", a-t-elle dit dans un communiqué.

Déjà lundi, Joe Biden était monté au créneau dénonçant une opposition républicaine "irresponsable". Le président américain avait même évoqué devant la presse "la possibilité réelle" d'opérer un changement de règles au Congrès pour circonvenir la minorité de blocage dont disposent les républicains. Le défaut de paiement aurait même pu provoquer une nouvelle récession, a alerté mardi la secrétaire américaine au Trésor, Janet Yellen.

L'accord temporaire n'a néanmoins pas apaisé le climat sur la Colline du Capitole. "Les républicains ont joué un jeu dangereux et risqué", selon le chef des démocrates au Sénat, Chuck Schumer.

"Ce dont nous avons besoin désormais, c'est d'une solution à long terme, pour que nous ne passions pas par ce drame risqué régulièrement, et nous espérons que les républicains se joindront à nous", a-t-il poursuivi.

Le ton employé par Chuck Schumer a crispé certains des 11 républicains qui venaient de voter en faveur du texte, avec les démocrates. Parmi eux figurait le chef des républicains Mitch McConnell, qui avait proposé cet accord temporaire afin d'éviter "une crise provoquée" par les démocrates, selon lui. Avec cette proposition, ce vétéran du Congrès a offert une porte de sortie provisoire aux deux camps.

Toutefois, cette avancée a également déplu à plusieurs républicains, sur la même ligne que Donald Trump, pour qui Mitch McConnell "a plié" devant le camp Biden.

"Sénateurs républicains: ne votez pas pour ce terrible accord", avait d'ailleurs lancé l'ancien président juste avant le vote de procédure.

Une solution qui n'offre pas de solution à long terme

De son côté, l'administration Biden a également exprimé sa méfiance à l'égard de cette solution temporaire. Le 3 décembre "est un délai court" et "l'incertitude demeure à plus long terme", a expliqué la secrétaire au Trésor Janet Yellen sur CNN.

Les républicains refusent d'approuver toute mesure à long terme pour relever le plafond de la dette car ils affirment que cela reviendrait à donner un chèque en blanc à Joe Biden pour financer ses vastes plans d'investissements.

Ces plans n'ont toutefois pas encore été adoptés par le Congrès et relever la limite d'endettement sert à rembourser des sommes déjà empruntées.

L'accord noué jeudi ne fait finalement que repousser jusqu'à fin novembre une bataille parlementaire qui s'annonce épique sur les finances des Etats-Unis.

Car en parallèle de la limite d'endettement, le Congrès devra aussi s'entendre d'ici début décembre sur un nouveau budget s'il veut éviter la paralysie des services fédéraux, appelée "shutdown".

Les démocrates espèrent toutefois profiter de ce répit sur le front financier pour se concentrer dans les prochaines semaines sur les difficiles négociations au sein de leur parti et adopter les deux grands plans d'investissements voulus par Joe Biden, dans les infrastructures et les réformes sociales.

(Avec AFP)

Commentaires 3
à écrit le 08/10/2021 à 23:40
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Il en a fallut du temps pour que le Goliath se tue lui-même. Les choses vont d'enchaîner, au fond, l'occident est bien en avance sur les conflits.

à écrit le 08/10/2021 à 21:02
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Quelques Centaines de milliards de dollars en plus, dans une dette US de 30 000 milliards de dollars ne changeront rien au résultat final: l'effondrement global....avant le chaos.

à écrit le 08/10/2021 à 15:49
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Caramba ! Encore raté... ^^

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