Donald Trump fait volte-face sur le port du masque

Le président des États-Unis change son discours sur le port du masque. Après de longues semaines d’ambiguïté, il demande à la population d’en utiliser quand la « distanciation physique n’est pas possible ». Or le pays fait face à une pénurie, dénoncée de longue date par le personnel soignant notamment.
(Crédits : TASOS KATOPODIS)

Changement de discours pour Donald Trump. Réfractaire jusqu'à récemment à l'idée de porter un masque, le président américain est revenu sur ses idées. D'abord via un tweet publié lundi 20 juillet (heure française) où il a déclaré : « Beaucoup de gens disent qu'il est patriotique de porter un masque quand il est impossible d'exercer la distanciation sociale. Et personne n'est aussi patriote que moi, votre président préféré ». Un message illustré d'une photo de lui-même, masque sur le visage.

Hier, mardi 21 juillet, lors d'un point presse, Donal Trump a appuyé ces propos : « Nous demandons à tout le monde de porter un masque quand la distanciation physique n'est pas possible ». Un volte-face puisque, dimanche encore, le président expliquait sur la chaîne américaine Fox News qu'il n'envisageait pas de demander le port du masque au niveau national pour endiguer la pandémie, plaidant la défense d'une « certaine liberté » de chacun. Le locataire de la Maison Blanche n'est d'ailleurs apparu pour la première fois en public avec un masque que le 11 juillet dernier.

Pénurie de masques aux États-Unis

Si Donald Trump incite désormais sa population à porter un masque, ces derniers se retrouvent confrontés à la difficulté d'en trouver. Le personnel soignant dénonce depuis plusieurs semaines déjà la pénurie qui court sur les équipements de protection (PPE pour « personal protective equipment »), notamment les masques chirurgicaux et N95 (l'équivalent des FFP2 en France).

Les réseaux sociaux sont inondés de témoignages, comme par exemple des infirmières obligées de réutiliser leur masque N95 ou de recourir à des chirurgicaux faute de N95 disponibles. Dès le mois de mars ces messages sont apparus, allant jusqu'à donner naissance à un mouvement baptisé « GetUsPPE » et au hashtag éponyme. Des médecins et chercheurs ont même créé une plateforme en ligne pour tenter de fournir au personnel soignant et tous ceux travaillant en première ligne les équipements de protection dont ils ont besoin.

Lire aussi : Le déficit commercial des États-Unis se creuse de près de 10% au mois de mai

Vous avez dit pénurie ?

Mais parler de pénurie, sur les masques et les PPE de façon générale, est jugé « exagéré » par les responsables de la Maison Blanche, comme le relaie le Washington Post dans un récent article. « Je ne vais pas vous dire que nous sommes en mesure de répondre à toute la demande, mais il y a beaucoup moins de commandes non exécutées aujourd'hui qu'en avril », a ainsi déclaré John Polowczyk, que le président Trump a chargé des approvisionnements liés aux coronavirus. « Je n'ai pas trouvé de système hospitalier menaçant de s'épuiser. (...) Je n'ai pas l'impression qu'il y ait de graves pénuries ».

Contrairement à la France où les masques chirurgicaux se trouvent partout et peuvent être portés par le grand public, les autorités américaines ne manquent pas de rappeler aux citoyens lambdas de ne pas les utiliser. Tout comme les N95. Ce sont « des fournitures essentielles qui devraient être réservées aux travailleurs de la santé et aux autres premiers intervenants », met en avant le CDC (Centre pour le contrôle et la prévention des maladies, dépendant du ministère américain de la Santé). La population est donc appelée à se servir de masques en tissu à confectionnée soi-même. Le CDC recommande de les porter « dans les lieux publics » en présence de personnes « qui ne vivent pas dans [son] foyer, en particulier lorsque d'autres mesures de distanciation sociale sont difficiles à maintenir ».

Trump reconnaît une situation « inquiétante »

Outre son nouveau discours sur le port du masque, Donald Trump a également admis pour la première fois que la pandémie de coronavirus prenait des proportions « inquiétantes » dans une partie des États-Unis. Le pays a enregistré mardi 21 juillet - et pour le huitième jour consécutif - plus de 60.000 nouveaux cas de contamination au coronavirus en l'espace de 24 heures, selon le comptage de l'université Johns Hopkins. Le total atteint 3,89 millions de cas positifs.

« Cela va sûrement, malheureusement, empirer avant de s'améliorer. Je n'aime pas dire ça mais c'est comme ça », a déclaré le président Trump, changeant de ton après avoir longtemps été accusé d'être dans le déni face à la flambée du coronavirus. Et d'ajouter : « Ces dernières semaines, nous avons observé une hausse inquiétante des cas dans de nombreuses régions de notre Sud », évoquant de « gros incendies » et même une « situation très difficile » en Floride.

(Avec AFP)

Lire aussi : Covid-19: l'épidémie hors de contrôle aux États-Unis où l'on redoute une explosion à 100.000 nouveaux cas par jour

Commentaire 0

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

Il n'y a actuellement aucun commentaire concernant cet article.
Soyez le premier à donner votre avis !

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.