En Inde, le business des files d'attente devant les banques

90 roupies (1,20 euro) par heure passée à la place du client dans la file d'attente. C'est le drôle de deal que propose l'entreprise BookMyChotu aux habitants de l'agglomération de New Delhi.
Hugo Baudino
Les clients des banques indiennes se ruent aux guichets pour retirer de l'argent suite à la pénurie de billets.

Les startups aiment surfer sur les crises. L'Inde est confrontée à une pénurie d'argent liquide depuis que le premier ministre indien Narendra Modi a décidé de retirer de la circulation les billets de 500 et 1.000 roupies (soit 7,50 et 15 euros) pour "briser l'emprise de la corruption et de l'argent noir". Bémol : les distributeurs automatiques ne sont pas compatibles avec les nouveaux billets et les Indiens se ruent donc au guichet des banques pour échanger leurs anciens billets et retirer de l'argent. C'est là où l'entreprise BookMyChotu intervient.

BookMyChotu propose à la base d'embaucher des "garçons" (Chotu en hindi) pour des petits services ponctuels. L'entreprise a donc senti l'aubaine et a proposé, via sa page Facebook, à ses utilisateurs d'envoyer un "Chotu" dans la file d'attente à leur place "jusqu'à ce soit [leur] tour". Ainsi, les employés de BookMyChotu n'entreront pas dans la banque et se contenteront d'éviter aux clients les longues files d'attente devant les guichets. Le service n'est proposé qu'à New Delhi et ses alentours et il est facturé 90 roupies (1,20 euro) par heure, pour huit heures d'attente maximum, ce qui laisse présager le temps qu'il faut en ce moment pour retirer de l'argent dans la mégalopole indienne...

9 transactions sur 10 en liquide

En Inde, les transactions s'effectuent à 90% par de l'argent liquide et les banques se sont donc rapidement retrouvées à sec après le retrait de la circulation des billets de 500 et 1.000 roupies, qui constituaient 86% de la monnaie en circulation. Un ralentissement de l'économie indienne s'en est donc fait ressentir immédiatement. Le gouvernement continue de défendre sa mesure en expliquant que la mesure sera bénéfique pour la croissance à terme car elle fera rentrer une partie du marché noir dans l'économie "légale".

*Avec AFP

Hugo Baudino
Commentaire 1
à écrit le 25/11/2016 à 12:54
Signaler
C'est en luttant contre la pauvreté que l'on combat le marché noir ce n'est pas en faisant plaisir aux banquiers. Incroyable comme le niveau de nos dirigeants mondiaux est désastreux. Trop de compromission tue la réflexion..

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.