En Italie, un ministre chinois s'en prend aux « opérations protectionnistes » de la Commission européenne

Le ministre chinois du Commerce Wang Wentao a accusé vendredi en Italie la Commission européenne de « mener des opérations protectionnistes » au détriment de sa « politique verte » en lançant des enquêtes sur les subventions de la Chine.
« Les accusations d'une surcapacité, par les Etats-Unis et l'Europe, sont sans fondement », a déclaré dimanche Wang Wentao, le ministre chinois du Commerce en déplacement à Paris.
« Les accusations d'une "surcapacité", par les Etats-Unis et l'Europe, sont sans fondement », a déclaré dimanche Wang Wentao, le ministre chinois du Commerce en déplacement à Paris. (Crédits : Tingshu Wang)

Voitures électriques, panneaux solaires ou  éoliennes... Le ministre chinois du Commerce Wang Wentao s'est dit « perplexe » face au « fait que la Commission européenne ait pris des mesures pour bloquer » ces secteurs. Il s'exprimait ce vendredi à l'occasion d'un forum économique Italie-Chine qui réunit à Vérone des représentants des organisations patronales et des entreprises des deux pays.

« D'un côté, la Commission crée des subventions pour les entreprises européennes et de l'autre, elle ouvre une enquête sur les entreprises chinoises », a déploré Wang Wentao. Cette attitude « peut miner la confiance des entreprises chinoises dans la coopération » avec l'Union européenne, a-t-il prévenu, en plaidant « pour le multilatéralisme au lieu du protectionnisme et de l'unilatéralisme. »

L'Union européenne a lancé une enquête sur les fabricants d'éoliennes subventionnés par Pékin

« Je pense que le monde extérieur s'inquiète des tendances protectionnistes croissantes de l'Union européenne », a déclaré mercredi face à la presse Mao Ning, porte-parole du ministère des Affaires étrangères. « La Chine est très inquiète des mesures discriminatoires prises par les Européens contre des entreprises et même des industries chinoises », a-t-elle ajouté.

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Après l'automobile, le ferroviaire et les panneaux solaires, Bruxelles a ouvert mardi une enquête pour pratique déloyale visant les fabricants d'éoliennes subventionnés par Pékin, qui pourrait aboutir à des sanctions douanières. « Aujourd'hui, nous lançons une nouvelle enquête sur les fournisseurs chinois d'éoliennes », avait annoncé mardi la commissaire européenne à la Concurrence, Margrethe Vestager. « Nous étudions les conditions de développement de parcs éoliens en Espagne, en Grèce, en France, en Roumanie et en Bulgarie », avait-elle précisé, s'exprimant depuis les Etats-Unis.

« Moins de 3% des panneaux solaires installés dans l'UE sont produits en Europe  »

Selon la commissaire Vestager, Pékin exporte « à bas prix » vers le reste du monde pour compenser son propre ralentissement économique. « Le résultat est qu'aujourd'hui, moins de 3% des panneaux solaires installés dans l'UE sont produits en Europe », avait-elle souligné. « Cette stratégie est désormais déployée dans tous les domaines des technologies propres, dans celui des semi-conducteurs traditionnels et au-delà », avait détaillé la responsable danoise.

Ces remarques de la commissaire européenne ont été prononcées après une visite de quelques jours en Chine de la secrétaire américaine au Trésor, Janet Yellen, qui s'était inquiétée lundi de la « surcapacité » de production chinoise, surtout dans les technologies, en raison des fortes subventions publiques. « Les accusations d'une 'surcapacité', par les Etats-Unis et l'Europe, sont sans fondement », a déclaré dimanche le ministre chinois du Commerce en déplacement à Paris, selon l'agence d'Etat Chine Nouvelle. En particulier, la croissance rapide des constructeurs chinois de véhicules électriques est due à l'innovation et aux chaînes d'approvisionnement, et non aux subventions de l'Etat chinois.

Malgré tout, la Chine et l'Italie comptent « renforcer leurs échanges commerciaux » malgré le retrait de Rome de l'accord controversé avec Pékin sur les Nouvelles Routes de la soie, avait déclaré jeudi le ministre italien des Affaires étrangères Antonio Tajani. Sans aborder ce retrait, Wang Wentao a assuré que la Chine comptait « favoriser les exportations de produits italiens vers la Chine » et « amplifier la coopération bilatérale » . L'an dernier, les échanges commerciaux entre les deux pays « ont dépassé les 70 milliards de dollars pour la troisième année consécutive », a-t-il ajouté.

Le chancelier allemand Olaf Scholz en Chine pour parler « business »

Si la guerre en Ukraine devrait être abordée, Olaf Scholz, le dirigeant allemand, entend surtout parler « business » à l'occasion de sa deuxième visite officielle, à partir du samedi 13 avril, sur le sol du premier partenaire commercial de l'Allemagne depuis sa prise de fonction fin 2021.

Il emmène avec lui une solide délégation de patrons d'entreprises, parmi lesquels ceux de Siemens, Bayer, Mercedes-Benz, BMW ou ThyssenKrupp selon des médias allemands, et trois ministres (Environnement, Agriculture et Transports). Cette constellation « souligne l'importance qui sera accordée aux aspects économiques à l'occasion de ce voyage », estime auprès de l'AFP Max Zenglein, chef économiste de l'institut Mercator d'études sur la Chine (MERICS).

Olaf Scholz « doit faire de la réduction des surcapacités et de l'endiguement des exportations une priorité de son déplacement », a jugé l'économiste de l'institut IW Jürgen Matthes sur la chaîne allemande n-tv. Ce dernier juge le chancelier en bonne position pour négocier, avec une économie chinoise actuellement « paralysée » et en manque d'investissements étrangers.

(Avec AFP)

Commentaires 9
à écrit le 13/04/2024 à 19:44
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Commençons déjà par des droits de douanes de 20 %, on augmentera en fonction des aides à la Russie. On ne peux pas commercer avec des personnes complices de pays qui attaquent notre frontière orientale.

à écrit le 13/04/2024 à 13:18
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A l'évidence M. Bakchich prend de plus en plus d'importance à la commission européenne par rapport à sa présence au PCC et cela commence à devenir une sérieuse menace pour la profitabilité du marché européen...

à écrit le 13/04/2024 à 12:13
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La chine comme la Russie ne comprennent et n acceptent que le rapport de force .. sinon on est considéré comme faible … on applique la même politique aux exports Chinoises qu’ au XI morts européens côté chinois: tracasseries admnistratives des gouve...

à écrit le 13/04/2024 à 12:12
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La chine comme la Russie ne comprennent et n acceptent que le rapport de force .. sinon on est considéré comme faible … on applique la même politique aux exports Chinoises qu’ au XI morts européens côté chinois: tracasseries admnistratives des gouve...

le 13/04/2024 à 19:49
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@Baobangtsitsi.- Je plussois! Acheter un tee shirt Chinois de temps en temps...faut bien que le Ouïgour dans son camp de concentration ait au moins à manger, c'est faire preuve d'humanité. Par contre acheter une "bagnole" chinoise est carrément ...

à écrit le 13/04/2024 à 9:45
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L'europ se tire une balle dans le pied et c'est bien fait

à écrit le 13/04/2024 à 8:25
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Ben oui puisque le mot "protectionnisme", à savoir protéger les citoyens d'un pays, était devenu une insulte et que ça arrangeait puissamment l'industrie chinoise.

à écrit le 12/04/2024 à 17:24
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Pour mieux connaître la Chine, lisez les trois récits de Jean Tuan : "Un siècle chinois" (chez CLC Éditions) évoque le parcours de son père chinois arrivé en France en 1929, leur voyage en Chine en 1967 lors de la Révolution culturelle et les incroya...

à écrit le 12/04/2024 à 16:28
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il faut EXIGER de la chine la meme regle qu'ils appliquent depuis 40 ans; ils doivent creer en local des co-entreprises qu'ils detiendront a 49% ( pour quon puisse aussi leur mettre le pied a c .. le moment venu, comme c'est le cas en chine) en y fai...

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