"En un an, les violations des eaux territoriales grecques par les Turcs ont augmenté de 450 %"

Regain de tensions entre la Grèce et la Turquie. Le ministre de la Défense grec Panos Kamménos estime que Ankara exerce "une véritable pression sur la Grèce".
Michel Cabirol
"Nous sommes très près d'un accident mortel quand l'espace aérien est violé" estime le ministre grec de la Défense.

Les tensions entre la Turquie et la Grèce ne sont pas nouvelles. Depuis très longtemps, Ankara joue au chat et à la souris avec Athènes en violant régulièrement les eaux et l'espace aérien grecs. "La Turquie exerce une véritable pression sur la Grèce", assure le ministre de la Défense grec dans une interview très intéressante accordée samedi à Libération. Issu du petit parti de droite souverainiste les Grecs indépendants, Panos Kamménos devenu un allié incontournable de Syriza dans le jeu géopolitique, précise qu'en "un an, les violations des eaux territoriales ont augmenté de 450 %. Celles de l'espace aérien de 48 %".

"Nous sommes très près d'un accident mortel. Quand l'espace aérien est violé, nous envoyons nos avions afin qu'ils escortent les avions turcs hors de notre espace. Nous sommes alors forcément à la merci d'un accident qui peut, à tout moment, s'étendre aux garde-côtes, à la marine...", explique Panos Kamménos. "Nous sommes obligés de défendre notre territoire, non seulement pour la Grèce mais aussi pour l'Europe".

Pourquoi une telle tension ?

Selon le ministre grec, "l'explication tient à la situation en Syrie et au conflit avec les Kurdes. Les Turcs sont confrontés à de nombreux problèmes dans l'enclave d'Afrin et tentent d'exporter les tensions vers la Grèce"Il y a deux semaines, un patrouilleur turc percutait un navire grec près d'une île inhabitée, mais disputée, a rappelé Libération. En violant les eaux et l'espace aérien grecs, donc européens, Ankara essaie également de "faire pression sur l'Europe", estime le ministre. "C'est la raison pour laquelle nous tenons les alliés européens et l'Otan informés de chaque événement", fait-il observer. Les bâtiments de l'Otan peuvent "constater d'eux-mêmes les provocations turques".

"Le dernier Conseil européen a d'ailleurs affirmé entreprendre un dialogue avec la Turquie pour diminuer la tension", confie Panos Kamménos.

En outre, la Grecs se disent "bien plus inquiets des attaques verbales réitérées par des politiques turcs, à l'instar du premier d'entre eux, le président Erdogan", regrette Panos Kamménos. "Ils utilisent les tensions avec la Grèce à des fins de politique interne", explique-t-il. Enfin, la Turquie exercerait également un autre point de tension sur les forages de gaz au large de Chypre bloqués par les Turcs. "Nous constatons que la Turquie voudrait se comporter à Chypre et en mer Egée comme elle le fait en Syrie et en Irak. Mais Chypre et la Grèce ne sont pas des pays du Moyen-Orient", rappelle le ministre de la Défense grec.

De son côté, la Grèce, assure-t-il cherche "à apaiser ces tensions. Nous préférons la Turquie européenne à une Turquie islamique. C'est pourquoi nous soutenons son adhésion à l'UE". "En tant que voisin, vivre avec une Turquie intégrée à l'Europe serait plus facile pour la Grèce, berceau de la démocratie", estime-t-il.

Michel Cabirol
Commentaires 19
à écrit le 12/03/2018 à 13:11
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Erdogan c'est celui permis la pacification des relations entre la Grèce et la Turquie. Aujourd'hui il n'y a rien de bien conséquent comme conflit contre la Grèce, et si Erdogan voudrait mettre la pression sur l'UE il enverrai les 2.3M de réfugiés ...

à écrit le 12/03/2018 à 11:41
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Dur réalité pour la Grèce. Humilier la petite Macédoine est tellement facile . Mais on panique en face d un gros puissant..

le 12/03/2018 à 13:18
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C’est qui «  on »? Il ne faut jamais utiliser «  on » mais plutôt «  je » qui engage la personne qui s’exprime «  on » flou c’est un «  moyen » de manipulation le «  lecteur »

le 13/03/2018 à 9:34
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@citoyen ordinaire On (du latin, homo, homme) est un pronom indéfini neutre qui réfère à une ou plusieurs personnes, sujet de la phrase. Ce pronom ne s'emploie que pour désigner des êtres humains.on peut désigner un sujet indéterminé parce qu'il e...

à écrit le 12/03/2018 à 8:16
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depuis que les brits ont deccide de quitter l'europe pour ne pas avoir de migrants au uk tout en proposant que l'europe fasse entrer la turquie pour avoir acces a ses marches, les turcs, voyant les portes se fermer, essaient de passer par les autres...

le 12/03/2018 à 12:22
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Vous vous trompez ; je connais beaucoup de Turcs Ils veulent pas de l’adhésion de L’UE Comme les britanniques Comme l’avais suggéré M Sarkozy La Turquie est un partenaire commercial.

à écrit le 11/03/2018 à 20:56
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Quelle est la réaction de l'Europe, car la Grèce est encore dans l'Europe il me semble....rien comme d'habitude.... l'Europe est dirigé par des comptables....qui font la guerre aux déficits...quant au reste c'est le néant....😎 Erdogan a raison de con...

à écrit le 11/03/2018 à 20:04
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La Turquie défend ses frontières pour ne pas se laisser déborder par les déchirements créé au moyen orient Il est clair que «  des pays » veulent entrainer la Turquie dans «  une guerre au moyen orient » pour vendre des armes... Comme un jeu d...

le 12/03/2018 à 0:32
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les frontières de la turquie s’arrêtent là où commencent celles de l'europe, elle ferait bien de ne pas l'oublier, l'empire ottoman c'est fini!

le 12/03/2018 à 12:19
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Les frontières sont gérées par «  des traités » Le moyen âge c’est fini pour la Turquie. Après les humains doivent soigner leur traumatisme du passé et «  regarder devant » Pensez vous que certains n’ont pas droit d’exister ? Moi je pense que...

à écrit le 11/03/2018 à 20:02
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"Adolf " Erdogan veut faire peur et il y réussi en partie avec les lapins trouillards de l'UE, donc il continuera, puisqu'en face il a du coton. L'Histoire se répète...mais cette fois cela fera 500 millions de morts, et ils auront des regrets, comme ...

le 11/03/2018 à 20:26
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L’histoire n’est pas obligé de se répéter. Il faut convaincre les «  pays » de créer d’autres ressources financières «  que les armes »

à écrit le 11/03/2018 à 19:29
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Ce n'est pas l'OTAN qui va régler ça en tout cas.

à écrit le 11/03/2018 à 18:28
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P.S.: Pour les estorquer et les apauvrir l'UE est là mais pour les protéger il va falloir certainement faire appel aux USA. Vite un frexit.

le 11/03/2018 à 21:52
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Dites nous donc en quoi le frexit pourrait résoudre les problèmes d'incursion turques dans l'espace aérien grec ?

le 12/03/2018 à 8:33
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"Dites nous donc en quoi le frexit pourrait résoudre les problèmes d'incursion turques dans l'espace aérien grec ?" C'est une preuve que l'europe décadente est incapable de gérer correctement ses pays membres, une de plus. Vous pourriez arrêt...

à écrit le 11/03/2018 à 18:26
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Merci pour cette information que l'on entend jamais signe que Erdogan se lâche. Puis alors vu la faiblesse déplorable den os dirigeants européens on est mal barré...

à écrit le 11/03/2018 à 18:21
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Oui pour limiter les tensions Gréce-Turquie, mais non à l'adhésion de la Turquie à l'UE

le 13/03/2018 à 16:42
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D'accord avec vous pour la non adhesion de la Turquie a l'UE JAMAIS Imaginez un peu le desastre

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