Energies renouvelables, coût de la santé, taxe sur les superprofits...Le plan de Biden à l'épreuve du Congrès

L'étude du vaste plan écologique et social de Joe Biden par le Congrès a débuté ce samedi. Il prévoit un important investissement -- 370 milliards de dollars -- en faveur des énergies renouvelables. Le second volet entend faire baisser le prix des médicaments. Quant au troisième, il veut instaurer un taux d'imposition minimal de 15% pour toutes les sociétés dont les profits dépassent le milliard de dollars.
Joe Biden, qui a besoin d'un succès politique à moins de 100 jours des élections législatives de mi-mandat, a exhorté le Congrès à adopter son plan écologique et social sans attendre.
Joe Biden, qui a besoin d'un succès politique à moins de 100 jours des élections législatives de mi-mandat, a exhorté le Congrès à adopter son plan écologique et social sans attendre. (Crédits : ELIZABETH FRANTZ)

« Ce projet de loi va radicalement changer la donne pour les ménages américains et notre économie ». C'est du moins ce qu'a promis Joe Biden alors que le Congrès américain va débuter ce samedi l'examen d'une nouvelle version de sa grande réforme sociale et climatique. Après avoir été soumis au vote des Sénateurs, probablement en début de semaine, le texte prendra la route de la Chambre des représentants, où le camp de Joe Biden dispose d'une courte majorité. Ce dernier a désespérément besoin d'un succès politique à moins de 100 jours des périlleuses élections législatives de mi-mandat. Après 18 mois de négociations, marquées par de nombreux compromis avec l'aile droite du parti démocrate, le chef de l'Etat a exhorté le Congrès à adopter ce vaste plan sans attendre.

Favoriser les énergies renouvelables plutôt que sanctionner

Il comprend différents volets dont un sur le renouvelable avec un investissement dans ce domaine jugé « historique » par le président. Pas moins de 370 milliards de dollars seront, en effet, alloués pour honorer les objectifs très ambitieux de Joe Biden sur les émissions de gaz à effet de serre.

Pour s'assurer le soutien des ménages américains, peu concernés par la crise climatique quand l'inflation atteint des records, les démocrates ont décidé de les toucher directement au portefeuille: une partie de ces fonds servira, ainsi, à financer des crédits d'impôts pour les producteurs et les consommateurs d'énergie éolienne, solaire et nucléaire. Il s'agit donc plutôt de mettre en place des incitations financières destinées à faire évoluer l'économie américaine vers des sources d'énergie non-fossiles que des sanctions contre les pollueurs afin de permettre aux Etats-Unis de réduire leurs émissions de CO2 de 40% d'ici 2030 par rapport à 2005.

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Sous cette réforme, un Américain recevrait jusqu'à 7.500 dollars en crédits d'impôts pour l'achat d'une voiture électrique. L'installation de panneaux solaires sur son toit serait prise en charge à 30%. Quelque 60 milliards de dollars sont également prévus pour la construction d'éoliennes, panneaux solaires et véhicules électriques aux Etats-Unis. La même somme est allouée à une série de programmes pour assister les ménages les plus modestes dans leur transition énergétique, notamment via la rénovation de leur logement.  Des investissements massifs pour renforcer la résilience des forêts face aux incendies qui ravagent le pays et protéger les zones côtières des ouragans figurent également.

Réduire le prix des médicaments

Autre pan important de ce plan tant climatique que social : la santé. Le second volet, d'un montant de 64 milliards de dollars, entend, en effet, corriger en partie les immenses inégalités dans l'accès aux soins aux Etats-Unis, notamment en baissant le prix des médicaments. « L'angoisse des personnes qui ne sont pas capables de payer pour des médicaments qui pourraient leur sauver la vie va être considérablement allégée », a assuré le chef des démocrates au Sénat, Chuck Schumer. Et pour cause, si ce texte venait à être adopté, le Medicare, un système public d'assurance santé destiné aux plus de 65 ans et à ceux aux revenus les plus modestes, pourrait pour la première fois négocier directement les prix de certains médicaments avec les laboratoires pharmaceutiques, et ainsi obtenir des tarifs plus concurrentiels. Le plan obligerait aussi les groupes pharmaceutiques à offrir des remises aux consommateurs pour certains médicaments dont le prix augmente plus vite que l'inflation. Le projet de loi prévoit par ailleurs de prolonger jusqu'à 2025 les protections de l'« Affordable Care Act », l'emblématique assurance santé plus connue sous le nom d'« Obamacare », la loi phare de Barack Obama.

Taxer les superprofits

Enfin, le dernier volet s'attaque au déficit public. Car si la réforme nécessite de nombreux investissements, l'« Inflation Reduction Act », comme il est baptisé, prévoit l'adoption d'un taux d'imposition minimal de 15% pour toutes les sociétés dont les profits dépassent le milliard de dollars. Ce nouvel impôt vise à empêcher certaines grosses sociétés d'utiliser les niches fiscales qui leur permettaient jusqu'ici de payer beaucoup moins que le taux théorique. Selon les estimations, cette mesure pourrait générer plus de 258 milliards de dollars en recettes pour l'Etat fédéral américain au cours des 10 prochaines années.

Alors que certains groupes, comme TotalEnergies, ont engrangé d'énormes bénéfices malgré le contexte économique difficile que connaît la France, L'idée d'un impôt sur les superprofits y a également été débattue, dans le cadre du vote des mesures de soutien au pouvoir d'achat. Qualifié par le ministre de l'Economie, de « réflexe pavlovien de la taxe », il a été rejeté de peu par les députés. Cette supertaxe est déjà appliquée en Grande-Bretagne ou en Italie.

Lire aussiPour ou contre : faut-il taxer les superprofits ? (Henri Sterdyniak face à Agnès Verdier-Molinié)

 (Avec AFP)

Commentaires 8
à écrit le 07/08/2022 à 2:11
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Tout ce battage médiatique pour la conquête du sénat américain doit faire une belle jambe aux sinitrés des innondations du Kentucky tandis que pour l'occasion le président Biden s'est refusé à se déplacer par la magie du test PCR après 4 piqûres s...

le 07/08/2022 à 10:08
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Avec vous et vos amis républicains faut surtout rien faire .. on voit au bout de 40 ans ce qu il en est pour le climat ….. un désastre mais pas pour les comptes bancaires des actionnaires de stes liées ausx industries polluantes , gazière , pétrolièr...

le 08/08/2022 à 11:27
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Quand le sage montre la lune, l'idiot regarde le doigt. Le propre des politiciens dignes de ce nom, sont d'orienter stratégiquement leur pays pour les 10 à 20 ans à venir. Traiter les causes et non les conséquences qui serait un plâtre sur une jambe ...

à écrit le 06/08/2022 à 23:23
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Il y a de quoi investir dans l'énergie renouvelable

à écrit le 06/08/2022 à 21:04
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C'est un jeu de dupes, dans leur ensemble, ils savent bien qu'ils ont trouvé un nouveau terrain minier pour suppleer l'Amérique du Sud pillée.

à écrit le 06/08/2022 à 20:55
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Heu... 15% de taux minimum sur les "superprofits" ? On appelle ça comme ça ? Parce qu'en France le taux normal de l'IS est de 25 ou 33,3 suivant la date de valeur... Donc il ne faut pas parler de taxe sur les super profits mais d'impôts sur les soci...

le 07/08/2022 à 10:10
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Avec votre ami Trump c était 0%… lui étant un des 1 er concernés .

à écrit le 06/08/2022 à 18:54
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Au USA, appelle t'on cela faire une "réforme"? Bien sûr que non! C'est une adaptation! C'est un pays libre!;-)

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