
L'inflation aux États-Unis a ralenti à 5% sur un an en mars, au plus bas depuis presque deux ans, selon l'indice CPI publié la semaine dernière. Reste que l'institution privilégie une autre mesure, l'indice PCE, dont les chiffres pour mars seront publiés le 28 avril. La gouverneure anticipe un chiffre légèrement supérieur à 4%. Dans un cas comme dans l'autre, ces chiffres sont toujours trop élevés par rapport à l'objectif de 2% poursuivi par la Fed.
Les différentes mesures permettant de calculer l'inflation « ont dépassé leurs sommets, mais restent élevées, ce qui suggère que l'inflation s'est généralisée dans l'économie », a déclaré Lisa Cook dans un discours à l'Université Georgetown, à Washington, vendredi dernier.
Un objectif à 2%
« La grande question, cependant, est de savoir si, et à quelle vitesse, l'inflation poursuivra sa trajectoire à la baisse vers notre objectif de 2% », a-t-elle poursuivi.
« Jusqu'à présent, la majeure partie de la baisse a été due à la modération des prix de l'énergie », a-t-elle précisé, ajoutant que « le chemin du retour vers notre objectif d'inflation faible et stable pourrait être long et probablement inégal et cahoteux ».
C'est en effet la baisse des prix de l'énergie qui a favorisé le tassement de l'inflation générale en mars : -3,5% sur le mois et -6,4% sur un an. En revanche, les loyers et les prix des logements ont continué d'augmenter nettement (+0,6% sur un mois), de même que les transports (+1,4%).
Une nouvelle hausse de taux à venir ?
Pour juguler l'inflation et la faire justement redescendre à 2%, la Fed relève son taux directeur depuis le printemps 2022. Cette politique de resserrement monétaire pousse les banques commerciales à proposer à leurs clients des crédits à des taux plus élevés, afin de faire ralentir la consommation et in fine, de desserrer la pression sur les prix.
Les taux se situent actuellement dans une fourchette comprise entre 4,75 à 5,00% - au plus haut depuis 2007 - et la majeure partie des acteurs du marché table sur une nouvelle hausse d'un quart de point, selon l'évaluation de CME Group. La prochaine réunion de la Fed, où sera prise la décision de remonter une nouvelle fois, les taux aura lieu les 2 et 3 mai.
« Nous aurons peut-être encore du travail à faire »
Les effets cumulés des hausses de taux déjà effectuées - à dix reprises en un peu plus d'un an - et du resserrement des conditions de crédit lié à la récente crise du secteur bancaire y seront regardés par les responsables de la puissante Réserve fédérale.
« Si le resserrement des conditions de financement perturbe beaucoup l'économie, la trajectoire appropriée du taux des fonds fédéraux pourrait être inférieure à ce qu'elle serait en leur absence », a ainsi détaillé Lisa Cook.
« Mais si les données montrent une vigueur continue de l'économie et une désinflation plus lente, nous aurons peut-être encore du travail à faire », a-t-elle nuancé.
Pour le président de l'antenne régionale de la Fed à Philadelphie, les taux devront continuer à être augmentés, et rester à un niveau élevé, afin de s'assurer que l'inflation ralentisse durablement aux États-Unis. « Je prévois qu'un resserrement supplémentaire pourrait être nécessaire », afin d'atteindre un niveau suffisamment restrictif pour faire effectivement ralentir l'activité économique et s'assurer que la forte inflation rentre dans les clous, a affirmé Patrick Harke la semaine dernière.
(Avec AFP)
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