Etats-Unis : la hausse des taux commence à payer, l'inflation au plus bas depuis deux ans

La hausse des prix a ralenti en mars selon l’indice CPI publié ce mercredi. Ainsi, après 6,4% en janvier et 6% en février, l’inflation annuelle augmente de 5% en mars tirée à la baisse par les prix de l’énergie.
L'inflation est à son plus bas depuis mai 2021 aux Etats-Unis.
L'inflation est à son plus bas depuis mai 2021 aux Etats-Unis. (Crédits : ANDREW KELLY)

La hausse des taux commence à faire effet aux Etats-Unis. En impactant la consommation, elle ralentit la hausse des prix. En mars, l'inflation a ralenti à 5% sur un an, selon les derniers chiffres CPI publiés ce mercredi. Une hausse légèrement moins forte que celle anticipée par les analystes (5,1%). Résultat :  l'inflation glisse au plus bas depuis mai 2021, alors qu'ils avaient encore augmenté de 6% en février sur douze mois. Sur un mois, l'inflation ressort à 0,1%, contre 0,2% prévu, et après 0,4% en février.

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« Ce rapport montre les progrès continus dans notre lutte contre l'inflation », s'est félicité le président Joe Biden, dans un communiqué de la Maison-Blanche. « L'inflation a maintenant chuté de 45% par rapport à son pic de l'été », a-t-il souligné.

A la suite de cette publication, Wall Street évoluait prudemment dans le vert, saluant ce ralentissement de l'inflation, avant de changé de direction après les minutes de la Fed, le S&P 500 (-0,16%) et le Nasdaq (-0,51%) s'inscrivant légèrement dans le rouge vers 19H00 GMT.

L'énergie tire les prix vers le bas

C'est la baisse des prix de l'énergie (-3,5% sur le mois et -6,4% sur un an) qui a favorisé le tassement de l'inflation générale.

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L'inflation dite sous-jacente, qui exclut les secteurs volatils comme l'alimentation ou l'énergie, a aussi ralenti légèrement sur un mois, à +0,4% contre +0,5% en février. Sur un an toutefois, elle reste élevée à 5,6%, contre 5,5% le mois d'avant. Ce niveau est encore loin de l'objectif de 2% d'inflation sous-jacente que veut atteindre la banque centrale américaine (Fed), qui a relevé ses taux d'intérêt neuf fois d'affilée depuis un an. En mars, les loyers et les prix des logements ont continué d'augmenter nettement (+0,6% sur un mois), de même que les transports (+1,4%).

Une dernière hausse de taux attendue en mai pour la Fed

« Il y a des signes encourageants (...) mais avec une inflation sous-jacente toujours élevée, il y a de fortes chances que la Fed poursuive ses tours de vis avec une autre dernière hausse de taux de 25 points de base lors de sa prochaine réunion monétaire », prévue les 2 et 3 mai, a commenté Paul Ashworth, économiste pour Capital Economics.

Les objectifs de la Réserve fédérale américaine restent de revenir à une inflation à 2%. Pour y arriver, Jerome Powell, son président, a décidé de rehausser les taux directeurs qui étaient négatifs au printemps 2022 à une fourchette située entre 4,75 et 5% en mars. Si la Fed relève encore ses taux au jour le jour de 25 points de base, ceux-ci devraient par conséquent s'établir entre 5% et 5,25%.

Pèseront également, dans la décision de la banque centrale, les conséquences de la mini-panique bancaire qui a conduit début mars à trois faillites de banques régionales américaines. La Fed cherche à évaluer si ces déconvenues ont commencé à assécher l'octroi de crédits, ce qui pourrait être synonyme d'un relèvement des taux supplémentaire. Moins de prêts accordés conduirait à réduire la consommation, donc à ralentir l'inflation comme le font les hausses de taux.

 Ce stress bancaire devrait durcir les conditions de crédit aux Etats-Unis, de l'aveu même du président de la Fed. C'est également le même son de cloche en Europe où Christine Lagarde (présidente de la Banque centrale européenne, NDLR) a laissé entendre que cette crise allait faire une partie du travail de resserrement des conditions financières », explique Alexandre Baradez, stratège chez IG France.

Mais pour l'économiste en chef du Fonds monétaire international (FMI), Pierre-Olivier Gourinchas, les turbulences dans le secteur financier devraient avoir des conséquences « assez limitées » sur la croissance, a-t-il indiqué à l'AFP mardi, lors des réunions de printemps de l'institution à Washington.

Le chômage ne retombe pas

En mars, le nombre d'emplois créés (236.000) est resté inférieur à celui du mois de février (311.000), soit légèrement moins que les anticipations des analystes qui tablaient sur 238.000 créations, selon le consensus publié par MarketWatch. « Les créations d'emplois ont continué à progresser dans le tourisme et l'hôtellerie, les services publics, la santé et les services aux entreprises », a néanmoins précisé le département du Travail dans son communiqué.

(Avec AFP)

Commentaires 2
à écrit le 15/04/2023 à 1:23
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Tassement par effet de base tandis que la consommation des ménages touche également un plus bas en ligne avec l'érosion du pouvoir d'achat conséquence de l'inflation commerçante.

à écrit le 13/04/2023 à 8:14
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felicitations!!!!!! y a que 5% d'inflation avec des taux a 3% et des gens qui demandent 10% d'augmentation de salaire!!! tout va bien, on n'a pas appris l'economie au meme endroit! de mon temps on aurait dit ' he ben y aencore du boulot'

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