Gaza : pour Washington, Israël a accepté une trêve, la balle est dans le camp du Hamas

Israël a « plus ou moins » accepté un accord de trêve à Gaza, plaçant maintenant la balle « dans le camp du Hamas », a déclaré samedi un responsable américain, au moment où les Etats-Unis ont commencé les largages aériens d'aide humanitaire sur le territoire palestinien.
Le territoire palestinien est plongé dans une crise humanitaire majeure et 2,2 millions de personnes, selon l'ONU, soit l'immense majorité de la population, sont menacées de famine.
Le territoire palestinien est plongé dans une crise humanitaire majeure et 2,2 millions de personnes, selon l'ONU, soit l'immense majorité de la population, sont menacées de famine. (Crédits : Kosay Al Nemer)

A bientôt cinq mois de guerre, cessez-le-feu en vue à Gaza ? Tout dépend du Hamas, a déclaré ce samedi un haut responsable américain qui, sous couvert d'anonymat, a échangé avec des journalistes. Selon lui, Israël a « plus ou moins » donné son accord pour une trêve dans la guerre à Gaza et « la balle est dans le camp du Hamas » pour qu'elle entre en vigueur.

130 otages

« Il y a un accord sur la table. Les Israéliens l'ont plus ou moins accepté. Et un cessez-le-feu de six semaines pourrait commencer aujourd'hui à Gaza si le Hamas acceptait de libérer une catégorie bien définie d'otages vulnérables », a dit ce responsable américain, précisant que, pour l'heure, « les discussions continuaient » pour sceller un accord avant le début du ramadan, le mois de jeûne sacré des musulmans qui commence le 10 ou le 11 mars au soir et se termine autour du 9 avril. Le Hamas détient toujours 130 otages. Le mois de jeûne sacré des musulmans commence le 10 ou le 11 mars au soir et se termine autour du 9 avril.

Menace de famine

Selon ce responsable américain cité par l'AFP, cette trêve de six semaines est conçue comme une « première phase », avec l'objectif d'arriver à « quelque chose de plus durable », afin notamment de pouvoir augmenter massivement l'aide humanitaire. Dévasté depuis le déclenchement de la guerre le 7 octobre, le territoire palestinien est plongé dans une crise humanitaire majeure et 2,2 millions de personnes, selon l'ONU, soit l'immense majorité de la population, sont menacées de famine.

Aide alimentaire

Ce samedi, les Etats-Unis ont effectué les premiers largages d'aide sur la bande de Gaza. Face aux difficultés d'acheminer l'aide humanitaire par la route, notamment vers le nord du territoire assiégé, plusieurs pays y ont récemment parachuté des cargaisons, notamment la Jordanie avec le soutien de la France, les Pays-Bas et le Royaume-Uni, ainsi que l'Egypte en coopération avec les Emirats arabes unis. Trois avions militaires américains ont largué 66 « colis » équivalant à plus de 38.000 repas, dans une opération conjointe avec la Jordanie, selon un responsable du Commandement militaire américain pour le Moyen-Orient (Centcom).

Les cargaisons par voie terrestre, soumises au feu vert d'Israël qui impose un blocus à Gaza depuis 2007, n'arrivent qu'en quantité très limitée via Rafah depuis l'Egypte. Et leur acheminement notamment dans le nord du territoire est périlleux en raison des combats, des bombardements israéliens, des décombres bloquant des routes et parfois de pillages.

La distribution a tourné au drame jeudi

L'opération intervient deux jours après des tirs de soldats israéliens sur une foule affamée qui se ruait sur un convoi d'aide humanitaire dans la ville de Gaza, un drame qui a fait 116 morts selon le mouvement islamiste palestinien. Le Hamas affirme que l'armée israélienne a ouvert le feu sur la foule, tandis qu'Israël reconnaît des « tirs limités » de soldats qui se sentaient « menacés », assurant que la majorité des personnes tuées l'ont été dans une bousculade. Une équipe de l'ONU a dit avoir constaté « un grand nombre » de blessures par balles dans un hôpital de la ville où avaient été admis de nombreuses victimes. Les frappes ont fait au moins 92 morts ces dernières 24 heures, d'après le ministère de la Santé du Hamas, qui a pris le pouvoir à Gaza en 2007. Au moins 11 personnes ont été tuées « et près de 50 autres blessées, dont des enfants » dans une frappe sur un camp de tentes abritant des déplacés près d'un hôpital à Rafah, a indiqué le ministère. Il fait état aussi de 13 enfants morts de « malnutrition et de déshydratation » ces derniers jours.

Le bilan de la guerre dans la bande de Gaza ne cesse de s'alourdir avec un total de 30.320 morts, en majorité des civils, selon la même source.

Commentaire 1
à écrit le 02/03/2024 à 20:33
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Info allemande, mais pas de largages allemands.

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