Guerre en Ukraine : l'Otan pourrait abattre les missiles russes trop proches de ses frontières

Mardi, Andrzej Szejna, le vice-ministre polonais des Affaires étrangères a déclaré, lors d'une interview, que l'Otan envisageait la possibilité d'abattre les missiles russes qui s'approcheraient trop des frontières de l'Alliance atlantique.
Pour rappel, dimanche dernier un missile de croisière russe tiré pendant la nuit vers des villes de l'ouest de l'Ukraine avait pénétré l'espace aérien polonais pendant 39 secondes.
Pour rappel, dimanche dernier un missile de croisière russe tiré pendant la nuit vers des villes de l'ouest de l'Ukraine avait pénétré l'espace aérien polonais pendant 39 secondes. (Crédits : INTS KALNINS)

Potentiellement inédit. Andrzej Szejna, le vice-ministre polonais des Affaires étrangères a déclaré mardi que l'Otan envisageait la possibilité d'abattre les missiles russes qui s'approcheraient trop des frontières de l'Alliance atlantique, deux jours après que la Pologne a signalé une violation de son espace aérien.

Interviewé hier par la radio locale RMF24, le vice-ministre polonais des Affaires étrangères a déclaré que « divers concepts sont à l'analyse au sein de l'Otan » depuis cet incident. « Y compris le fait d'abattre ces missiles quand ils sont très proches des frontières de l'Otan ». « Mais cela ne pourrait se faire qu'avec l'accord de la partie ukrainienne et en prenant en compte les conséquences internationales », a ajouté Andrzej Szejna.

Nouvel incident à la frontière polonaise dimanche

Pour rappel, dimanche dernier un missile de croisière russe tiré pendant la nuit vers des villes de l'ouest de l'Ukraine avait pénétré l'espace aérien polonais pendant 39 secondes. Le ministre polonais de la Défense a assuré que la Pologne avait activé tous ses systèmes antiaériens et que le missile aurait été abattu s'il y avait eu la moindre indication qu'il se dirigeait vers une cible en territoire polonais.

Lire aussiFace à la menace russe, la Pologne achète des missiles américains pour 3,5 milliards de dollars

Varsovie a déploré lundi que l'ambassadeur de Russie en Pologne ait ignoré une convocation officielle au ministère des Affaires étrangères polonais suite à l'incident du missile. La Pologne a ensuite indiqué que le ministre des Affaires étrangères Radoslaw Sikorski avait discuté du sujet avec le secrétaire général de l'Otan Jens Stoltenberg.

Durant l'entretien téléphonique, Jens Stoltenberg « a rappelé que l'Otan avait considérablement augmenté sa vigilance et renforcé ses positions sur le flanc est de l'Alliance, notamment en Pologne », a indiqué mardi un haut responsable de l'Otan.

D'autres épisodes de violation de l'espace aérien polonais

La Pologne avait déjà signalé fin décembre qu'un missile russe avait pénétré dans son espace aérien avant de le quitter quelques minutes après, en direction de l'Ukraine. Un an plus tôt, en décembre 2022, un autre missile de croisière russe KH-55, capable de transporter des têtes nucléaires, était tombé en Pologne, mais ses restes n'avaient été retrouvés qu'en avril 2023 par un passant dans une forêt près de Bydgoszcz, dans le nord, à environ 500 km de la frontière orientale du pays.

Et en novembre 2022, deux personnes avaient été tuées lorsqu'un missile antiaérien ukrainien était tombé sur le village polonais de Przewodow, proche de la frontière ukrainienne.

La Pologne appelle les membres de l'Otan à consacrer 3% de PIB à leur budget de défense

Ce n'est pas la première fois que la Pologne est à la manœuvre pour le renforcement des défenses militaires de l'Otan. Lundi 12 mars, avant une visite officielle à Washington et Bruxelles, Andrzej Duda, le président polonais a déclaré qu'il allait proposer aux membres de l'Alliance de l'Atlantique Nord de consacrer non pas 2% de leur PIB à leur budget défense comme c'est le cas aujourd'hui, mais 3%.

Un effort très important alors que certains membres n'ont toujours pas atteint la cible des 2%, contrairement à la Pologne qui l'a largement dépassé. Et pour cause, Varsovie consacre déjà environ 4% de son PIB à la défense, comme elle l'avait annoncé en septembre dernier. Soit 137 milliards de zlotys (32 milliards d'euros).

Pour rappel, dix-huit pays de l'Otan sur 31 atteindront cette année l'objectif de 2% du PIB en dépenses militaires, avait annoncé mi-février le secrétaire général de l'Alliance Jens Stoltenberg, quelques jours après les attaques de Donald Trump contre les mauvais payeurs en Europe. Un chiffre record. En 2014, seuls trois pays avaient atteint cet objectif de 2%.

(Avec AFP)

Commentaires 5
à écrit le 28/03/2024 à 10:30
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@ Raymond Je prends note de votre position anti-allemande. Chacun porte en lui l’héritage de ses ancêtres. Les politiciens intelligents ont reconnu que les États n’ont pas d’amis. Les États ont des intérêts. Cela s'applique à tous les États sans...

à écrit le 27/03/2024 à 13:45
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Cela ne risque pas de nous rassurer d'avoir affaire avec des va t'en guerre !

à écrit le 27/03/2024 à 13:30
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Les membres européens individuels de l’OTAN souhaitent évidemment provoquer une confrontation directe avec la Russie. Ce serait une catastrophe pour l'Allemagne. L'Allemagne est la plaque tournante logistique de l'OTAN en Europe. En cas de confrontat...

le 27/03/2024 à 22:22
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@aditec. Vous vouliez déjà sortir de l'alliance européenne (UE) et maintenant de l'O.t.a.n. Avant d'être une seule catastrophe pour l'Allemagne, cela en sera une pour nous tous en Europe. Le nombrilisme allemand commence sérieusement à me fatiguer. U...

à écrit le 27/03/2024 à 10:22
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Ça commence comme ça et généralement ça finit très mal!

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