Hausse des prix des logements : une menace potentielle pour la stabilité financière, selon des membres de la Fed

Dans le compte-rendu de leur dernière réunion des 15 et 16 juin, la Réserve Fédérale (Fed) souligne que "les participants ont constaté que la hausse réelle de l'inflation était plus importante que prévu. Plusieurs membres du Comité monétaire et financier de la banque centrale américaine ont aussi exprimé leur inquiétude sur la hausse des prix des logements, qu'ils considèrent comme une menace potentielle pour la stabilité financière.
Pour expliquer cette accélération surprise, deux facteurs principaux selon la Fed.
Pour expliquer cette "accélération surprise", deux facteurs principaux selon la Fed. (Crédits : Chris Wattie)

La banque centrale américaine (Fed) avait voulu se montrer rassurante en anticipant un retour à la normale. La Fed et ses membres du Comité monétaire et financier ont pourtant été surpris par la vitesse et l'ampleur de la poussée de l'inflation liée à la réouverture de l'économie américaine, comme le révèle le compte-rendu de leur dernière réunion des 15 et 16 juin - les fameuses "Minutes"-. La Réserve Fédérale souligne que "les participants ont constaté que la hausse réelle de l'inflation était plus importante que prévu, à 3,6% en avril, selon l'indice PCE". Et même en mai, outre-Atlantique, les prix avaient bondi de 5% sur un an outre-Atlantique, du jamais vu depuis treize ans.

Pour expliquer cette "accélération surprise", deux facteurs principaux selon la Fed : l'augmentation des contraintes d'approvisionnement plus fortes qu'anticipé en avril et une hausse de la demande des consommateurs plus importante.

Mais les membres ne sont pas d'accord sur la durée probable du pic inflationniste. "Plusieurs" d'entre eux s'attendent à des limitations de la chaîne d'approvisionnement et des pénuries jusqu'à l'année prochaine. D'autres ont noté que l'inflation moyenne était globalement stable, inférieure à 2%, le taux idéal ciblé par la Fed.

Parallèlement, les services du budget du Congrès (CBO), une agence indépendante, ont rehaussé leurs anticipations sur l'inflation par rapport aux prévisions de février: +2,6% cette année et +2,1% en 2022.

Des difficultés à anticiper les indicateurs économiques

Des écarts qui tracent en réalité une incertitude persistante. "Une majorité substantielle de participants reconnaît en effet qu'il y a plus de doute entourant leurs projections d'inflation, faute de pouvoir précisément anticiper la durée des perturbations touchant l'offre et des pénuries de main-d'œuvre.

Il est "trop tôt pour tirer des conclusions définitives sur les trajectoires du marché du travail et de l'inflation", ont donc estimé les membres du Comité.

Incertitude sur les programmes de rachat d'actifs

Résultat, cette incertitude pèse sur la politique de rachat d'actifs.

"Plusieurs participants ont mentionné qu'ils s'attendaient à ce que les conditions pour commencer à réduire le rythme des achats d'actifs soient réunies un peu plus tôt que ce qui était prévu lors des réunions précédentes, à la lumière des dernières données économiques", mais "certains" souhaitent attendre plus d'indicateurs "au cours des prochains mois avant d'arriver à une conclusion".

Les membres du Comité monétaire se sont enfin engagés à faire part de leurs intentions "bien avant d'annoncer une réduction du rythme des achats" pour préparer les marchés et éviter une mauvaise surprise.

Le spectre d'une bulle immobilière

"Plusieurs" ont aussi exprimé leur inquiétude sur la hausse des prix des logements, qu'ils considèrent comme une menace potentielle pour la stabilité financière.

Début juillet, le Fonds monétaire international (FMI) restait, lui, serein : "les indicateurs économiques suggèrent qu'un important ralentissement du marché du travail demeure, ce qui devrait servir de soupape de sécurité pour atténuer les pressions sur les salaires et les prix".

La Bourse de New York a toutefois clôturé mercredi en hausse, soutenue par le pragmatisme de la Réserve fédérale. Le Dow Jones a gagné 0,30%, le Nasdaq 0,01% et l'indice élargi S&P 500 0,34%.

Dans le même temps, le dollar est monté mercredi à son plus haut niveau en trois mois face à l'euro. Vers 19H00 GMT mercredi, l'euro perdait 0,15% face au billet vert à 1,1806, le dollar atteignant son plus haut niveau depuis début avril.

L'accélération de l'inflation aux Etats-Unis ne s'est pas encore totalement répercutée sur l'Europe. En zone euro, le taux d'inflation annuel s'est légèrement replié en juin, à 1,9%, après avoir atteint en mai 2%, limite haute de l'objectif de la BCE, selon des chiffres d'Eurostat.

(Avec AFP)

Commentaires 4
à écrit le 08/07/2021 à 18:39
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"Le spectre d'une bulle immobilière" Ah, la fameuse bubulle tous les ans ,on nous la ressort du placard.

à écrit le 08/07/2021 à 10:24
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Il serait indispensable, vital, d'interdire la finance d'y spéculer tandis que les logements vides sont pléthores, tandis que de plus en plus de salariés dorment dans leurs bagnoles ou dans des taudis. Le smic est de 1200 euros et un logement correct...

le 08/07/2021 à 17:34
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la hausse a pas grand chose a voir avec la finance mais tout avec les taux bas (et en france les subvention a l immo de type PTZ ou Pinel). Apres il y a evidement des speculateurs, mais c est pas des financiers mais monsieur dupont qui pense que l im...

le 08/07/2021 à 17:57
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La finance a un tel pouvoir d'achat que quand elle achète ou fait acheter un ou plus sûrement des bâtiments et autres elle ne vendra jamais à perte elle aura toujours le temps d'attendre que les prix remontent. "Apres il y a evidement des speculateur...

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