Heures de travail et main d'oeuvre féminine : le Japon, mis en garde par le FMI

Lors du 20e anniversaire du bureau régional Asie et Pacifique du FMI, Christine Lagarde a appeler Tokyo à réformer son marché du travail si le pays veut en finir avec la déflation et la dénatalité.
Les habitudes de travail se caractérisent par un nombre d'heures supplémentaires (40 heures par semaine, complétée par un plafond théorique de 45 heures supplémentaires par mois) souvent démesurées, conduisant jusqu'à des cas de morts par surmenage.

La directrice générale du Fonds monétaire international (FMI), Christine Lagarde, a appelé, mercredi, le Japon à augmenter sa main d'oeuvre féminine et à réduire les interminables heures de travail de ses salariés, afin de doper sa productivité.

Notant que "sur les cinq dernières années le nombre de femmes au travail a augmenté de 1,6 million" au Japon, la patronne du Fonds monétaire international a estimé que le gouvernement pouvait faire plus pour encourager cette tendance.

"Je pense qu'il y a encore une marge pour prêter plus d'attention à un meilleur accès aux crèches (...), à une réduction des longues heures de travail, pas seulement pour les femmes, mais pour tous, y compris les hommes", a déclaré Mme Lagarde dans un discours prononcé pour le 20e anniversaire du bureau régional Asie et Pacifique du FMI, basé à Tokyo.

"Cela pourrait changer la donne pour l'économie japonaise, cela augmenterait la croissance potentielle, améliorerait la productivité et, en plus d'être à mon humble avis un impératif moral, c'est tout simplement du bon sens économique", a-t-elle lancé.

Des avancées nécessaires pour en finir avec la déflation

Outre une politique monétaire accommodante et des largesses budgétaires, la politique de relance "abenomics" du Premier ministre Shinzo Abe, inaugurée fin 2012, a promis des réformes structurelles (dérégulation, révision des lois sur le travail, promotion des femmes, réformes agricoles).

Mais peu ont avancé comme promis et les analystes considèrent que, sans ces changements fondamentaux, le pays ne parviendra pas à en finir avec ses maux, dont la déflation qui ronge l'économie depuis deux décennies et la dénatalité.

Les femmes renoncent souvent au Japon à travailler après le mariage ou une première maternité, ou alors renoncent à fonder une famille pour pouvoir mener une carrière.

Des cas de morts par surmenage

Les habitudes de travail se caractérisent par un nombre d'heures supplémentaires souvent démesurées, conduisant jusqu'à des cas de morts par surmenage, qui ont même un nom en japonais: "karoshi".

Sur l'année budgétaire 2016/17 achevée fin mars, 191 de ces cas ont été répertoriés par le gouvernement, qui note que 7,7% des salariés japonais effectuent plus de 20 heures supplémentaires par semaine.

La durée légale de travail au Japon est de 40 heures par semaine, complétée par un plafond théorique de 45 heures supplémentaires par mois, qui vole en éclats quand existe un accord d'entreprise.

(avec AFP)

Commentaires 3
à écrit le 08/11/2017 à 19:48
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Et une fois de plus, je n'approuve, ni ne désapprouve la société japonaise (ou d''autres sociétés). C'est aux Japonais de décider pour eux-mêmes sans se soucier de "l'humble avis" de C. Lagarde. Pour la vassalisation aux US, la France a déjà donné et...

à écrit le 08/11/2017 à 10:32
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Et je ne vois pas pourquoi mon premier commentaire parlant du documentaire de LCP hier soir sur la dépression en plein dans le sujet puisque montrant que le japon est une des principales victimes de la dépression du au surmenage est passé à la trappe...

à écrit le 08/11/2017 à 10:18
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P.S.: Excellent, d'habitude on est toujours agressé par la vidéo qui s'affiche automatiquement et se lance sans qu'on lui demande or là cela ne fonctionne pas alors que le sujet est sur les "paradise papers". Bon allez un petit coup de main:"Para...

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