Joe Biden s'attend à une attaque imminente de l'Iran contre Israël

Les président américain, Joe Biden, a dit vendredi qu'il s'attendait à ce que l'Iran passe « bientôt » à l'action et a appelé Téhéran à ne pas attaquer.
Les Etats-Unis ont réitéré cette semaine leur « soutien inébranlable à la défense d'Israël », en dépit des tensions entre Joe Biden et le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu.
Les Etats-Unis ont réitéré cette semaine leur « soutien inébranlable à la défense d'Israël », en dépit des tensions entre Joe Biden et le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu. (Crédits : Tom Brenner)

Après avoir annoncé mercredi que l'Iran « menaçait de lancer une attaque importante contre Israël », Joe Biden va plus loin et assure qu'une attaque de l'Iran contre Israël semble imminente. « Je ne veux pas donner d'information confidentielle mais je m'attends à ce que cela soit bientôt », a déclaré ce vendredi le président américain en réponse à une question sur les menaces d'une attaque iranienne contre Israël accusé d'une frappe meurtrière contre une annexe du consulat iranien à Damas le 1er avril qui a fait 16 morts. Ennemi juré d'Israël et allié du Hamas, l'Iran a menacé de « punir » Israël.  « Ne le faites pas ! », a déclaré Joe Biden en réponse à une question sur le message qu'il souhaitait adresser à Téhéran.

Plus tôt dans la journée, John Kirby, porte-parole de la Maison Blanche, a assuré que les menaces d'attaque iranienne contre Israël sont « crédibles » et « réelles ».

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Les Etats-Unis confirment leur soutien à Israël

Alors qu'ils ont réitéré cette semaine leur « soutien inébranlable à la défense d'Israël », en dépit des tensions entre Joe Biden et le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, autour de la conduite de la guerre, les Etats-Unis ont annoncé ce vendredi l'envoi de renforts au Moyen-Orient. Les Etats-Unis entendent « faire tout ce qui est possible pour assurer qu'Israël puisse se défendre », a aussi déclaré John Kirby. « Ce serait imprudent de ne pas évaluer notre propre posture dans la région, pour assurer que nous sommes nous aussi correctement préparés », a-t-il encore indiqué.

« Nous déployons des moyens supplémentaires dans la région pour renforcer les efforts régionaux de dissuasion et renforcer la protection des forces américaines », a de son côté déclaré un responsable américain de la défense sous couvert de l'anonymat, sans préciser la nature de ces renforts.

« Israël ne tolérera pas une attaque iranienne sur son territoire (...) Israël et les Etats-Unis se tiennent "côte à côte" », a déclaré jeudi Yoav  Gallant. « Si l'Iran mène une attaque depuis son territoire, Israël répondra et attaquera l'Iran », avait prévenu avant lui le chef de la diplomatie israélienne, Israël Katz.

Le Hezbollah libanais, soutenu par l'Iran, a annoncé vendredi avoir lancé « des dizaines de roquettes » sur des positions israéliennes, en réponse, selon lui, aux attaques israéliennes dans le sud du Liban. Depuis le début de la guerre dans la bande de Gaza entre Israël et le Hamas palestinien le 7 octobre, des échanges de tirs opposent quotidiennement l'armée israélienne au Hezbollah libanais, qui affirme soutenir le mouvement islamiste palestinien. Les forces israéliennes ont mené de nouveaux raids meurtriers dans la bande de Gaz.

Plusieurs options

Les options de Téhéran sont nombreuses mais ne portent pas toutes les mêmes risques d'embrasement régional. Le fait qu'aucun des acteurs impliqués n'ait intérêt à provoquer l'escalade ne protège pas d'une crise à grande échelle, explique à l'AFP David Khalfa, analyste pour la Fondation Jean Jaurès à Paris.

« Les erreurs de calcul sont tout à fait possibles. La dissuasion comporte un aspect éminemment psychologique », relève-t-il : « Les belligérants sont à la merci d'une erreur et d'un dérapage qui peut occasionner ensuite des conséquences en cascade ».

Téhéran dispose en tout cas de l'arsenal nécessaire pour viser Israël, des infrastructures, des installations aéroportuaires ou des sites énergétiques, comme une plateforme gazière.

La posture des gouvernements américains et israéliens « suggère qu'ils s'attendent à ce que Téhéran utilise son arsenal de missiles de croisière et balistiques ainsi que des drones armés similaires à ceux que l'Iran a vendu en grandes quantités à la Russie », estime le Soufan Center. Mais l'opération ferait figure d'escalade majeure. Et Téhéran maintient depuis cette date une ambiguïté qui interroge.

« L'Iran menace toujours de répondre, tout en envoyant des messages régionaux et internationaux qu'il cherche une alternative politique à une réponse militaire », explique à l'AFP Eva Koulouriotis, experte indépendante du Moyen-Orient.

Dilemme

« Téhéran ne veut pas de guerre frontale avec Israël, au moins à ce stade » et ne peut se permettre une escalade, ajoute-t-elle, estimant que « cette impasse explique le délai de réponse ».

L'Iran se trouve « face à un dilemme », écrit pour sa part l'ancien diplomate français Michel Duclos, sur le site de l'Institut Montaigne.

« Il n'est sans doute pas assez sûr de ses forces pour envisager d'un cœur léger une escalade avec Israël. Si toutefois il ne réplique pas, il risque de perdre une partie de sa crédibilité dans la région, dans les opinions comme auprès des groupes armés qui lui font allégeance ».

Ces groupes armés, en Irak, au Yémen, en Syrie et au Liban, qui forment « l'axe de la résistance » iranienne contre Israël, apparaissent donc plus que jamais en première ligne, avec une possible intensification de leurs opérations, selon Farzan Sabet, expert du Geneva Graduate Institute.

L'Iran pourrait leur demander d'augmenter le nombre d'attaques, et augmenter les livraisons d'armements modernes, pronostique-t-il sur X (ex-Twitter): « L'option est plus facile à nier, avec un coût politique moindre et un faible risque de retour de flamme ».

Parmi les autres hypothèses figurent la frappe d'une représentation diplomatique israélienne à l'étranger, qui aurait l'inconvénient d'impliquer un pays tiers. Ou une « attaque terroriste contre des installations diplomatiques américaines dans ou hors de la région », mentionne aussi le Soufan Center.

Les débats sont décrits comme intenses au sein du régime iranien. Le 1er avril, « Israël a voulu changer les règles du jeu en frappant la tête de la pieuvre, et non seulement ses tentacules, pour obliger l'Iran à sortir de la guerre de l'ombre et de la guerre d'usure par procuration », tranche David Khalfa.

Aujourd'hui, « les Iraniens n'ont que des mauvais choix à leur disposition ».

Commentaires 8
à écrit le 13/04/2024 à 9:16
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Comme les médias, toujours à faire des déclarations intempestives mais aucune évolution dans les faits pour éviter les conséquences ! C'est la faute des autres !;-)

le 13/04/2024 à 9:45
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qui a semé la tempete en ukraine comme vice president en laissant croire que la maladie de la démocratie ukrainienne venais des russophone qui ont subit des représailles de 2014 a 2022 sans jamais de condamnation de l'occident

à écrit le 13/04/2024 à 9:02
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Une excellente raison de se tenir éloignés des folies de ce monde, lesquelles nous concernent mais ne sont en rien liées à la défense des intérêts des citoyens de l’UE. Pas d’interprétations téméraires de cette question de nos intérêts "à la Macron" ...

le 13/04/2024 à 9:23
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@BH - Ce n'est pas en se tenant éloigné du Monde que le Monde nous oubliera. Bien au contraire, il se rappellera à notre bon souvenir : Violemment.

le 13/04/2024 à 10:49
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Ah parce que vous croyez que votre ligne Maginot psychologique et posture «  drôle de guerre » vous protègera ? Dans quel monde et réalité vivez vous ? Bien sûr que ça nous affectera car on en subira les conséquences de tensions internationales: h...

le 13/04/2024 à 13:16
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Notre président va t en guerre pourra se lâcher sur les molllhas Plutôt que d ouvrir une commission d enquête parlementaire sur l inaction du Pnf et de l Amf sur le dossier CASINO ET SON COPAIN Naouri !

à écrit le 13/04/2024 à 8:13
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Le pays le mieux renseigné du monde, ça joue aussi fortement dans sa suprématie.

le 13/04/2024 à 12:14
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"Le pays le mieux renseigné du monde, ça joue aussi fortement dans sa suprématie." Très bien renseigné aussi le 11 septembre 2001 après que la CIA ait financé des groupes islamistes en Afghanistan contre son invasion par la fédération de Russie...

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