Le prix du pétrole augmente, sur fond de tensions avec l’Iran

Le marché craint de plus en plus une contagion du conflit entre Israël et le Hamas au Moyen-Orient, en particulier depuis les menaces proférées par l'Iran. Dans ce contexte, les prix de l'or noir augmentent.
Soutenus par le risque géopolitique, les investisseurs craignent des perturbations de l'approvisionnement mondial si le conflit entre Israël et le Hamas se propage aux pays voisins.
Soutenus par le risque géopolitique, les investisseurs craignent des perturbations de l'approvisionnement mondial si le conflit entre Israël et le Hamas se propage aux pays voisins. (Crédits : Reuters)

[Article publié le vendredi 12 avril 2024 à 15h18 et mis à jour à 17h40] L'or noir flambe. Soutenus par le risque géopolitique, les investisseurs craignent des perturbations de l'approvisionnement mondial si le conflit entre Israël et le Hamas se propage aux pays voisins, en particulier l'Iran. Les cours des deux références mondiales restent portés par « des craintes persistantes d'un conflit plus large au Moyen-Orient », acquiesce Han Tan, analyste chez Exinity.

Vers 17h40, le prix du baril de Brent de la mer du Nord évoluait autour des 91 dollars. Son équivalent américain, le baril de West Texas Intermediate (WTI) s'établissait à 87 dollars.

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Tensions avec l'Iran

Ces craintes d'un débordement du conflit au Moyen-Orient ont redoublé avec les menaces de l'Iran contre Israël. Ce dernier est accusé d'une frappe qui a détruit le 1er avril son consulat à Damas faisant, selon une ONG, 16 morts, parmi lesquels sept membres des Gardiens de la Révolution, l'armée idéologique de l'Iran. Ennemi juré d'Israël et allié du Hamas, Téhéran a menacé de « punir » le pays. « Le régime maléfique a fait une erreur (...) il doit être puni et il sera puni », a répété mercredi le guide suprême d'Iran, l'ayatollah Ali Khamenei.

« Si l'Iran mène une attaque depuis son territoire, Israël répondra et attaquera l'Iran », a prévenu le chef de la diplomatie israélienne, Israël Katz. La pression est donc loin de redescendre, alors que les forces israéliennes ont mené de nouveaux raids meurtriers dans la bande de Gaza dévastée par six mois de guerre, a indiqué le Hamas vendredi.

Les menaces d'attaque iranienne contre Israël sont « crédibles » et « réelles », a indiqué ce vendredi un porte-parole de la Maison Blanche. Le président Joe Biden « a été informé à de multiples reprises par son équipe de sécurité nationale » et les Etats-Unis entendent « faire tout ce qui est possible pour assurer qu'Israël puisse se défendre », a complété John Kirby.

Dans ce contexte tendu, « le marché se prépare à une attaque potentielle de l'Iran » directe ou indirecte, affirment les analystes de DNB. « Si l'Iran attaque Israël, il est certain que le pétrole connaîtra une hausse soudaine », abonde Han Tan. Pas de quoi s'alarmer non plus pour le moment, car « pour l'instant, les impulsions à la hausse » sur les prix du brut restent tempérées par « des stocks américains élevés et les perspectives croissantes d'un report des réductions de taux de la Fed » (Réserve fédérale américaine), rappelle-t-il.

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Demande en berne ?

La tendance à la hausse des cours du pétrole intervient alors que l'Agence internationale de l'énergie (AIE) a publié ce vendredi son rapport mensuel. Elle y indique que l'appétit du monde pour le pétrole « continue de s'essouffler » sous l'effet de l'électrification du parc automobile et de la fin du rattrapage de la consommation post-Covid, a indiqué vendredi dans son rapport mensuel.

« La croissance de la demande mondiale de pétrole est actuellement en plein ralentissement et devrait tomber à 1,2 million de barils par jour (mb/j) cette année et à 1,1 mb/j en 2025 », a souligné l'Agence de l'énergie de l'OCDE basée à Paris.

Ces prévisions laissent « entrevoir un pic de consommation pour cette décennie », a affirmé l'AIE, conformément à ses précédentes analyses. Reste que, tout de même, la demande mondiale devrait atteindre un niveau record en 2024, à 103,2 millions de barils par jour.

Une tendance a rebours des prévisions de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep). Elle avait estimé jeudi dans ses projections mensuelles que le monde devrait consommer 104,5 mb/j de pétrole en moyenne en 2024, puis 106,3 mb/j en 2025, arguant que l'appétit pour les transports, notamment aériens, devrait continuer à soutenir la demande mondiale d'or noir en 2024.

Du côté de l'offre, la production mondiale en 2024 devrait augmenter de 770 kb/j pour atteindre 102,9 mb/j, principalement alimentée par les pays non membres de l'Opep+, emmenés notamment par les États-Unis. La production hors Opep+ augmentera de 1,6 mb/j, tandis que celle de l'Opep+ pourrait diminuer de 820 kb/j.

En effet, le cartel des pays exportateurs de pétrole et leurs alliés maintiennent des réductions volontaires afin de soutenir les prix et d'éviter les à-coups sur le marché, ce qu'on appelle « la discipline de l'Opep ». Même si en cas d'explosion de la demande, les pays de l'Opep auront toujours la capacité, s'ils le souhaitent, de produire plus.

(Avec AFP)

Commentaires 8
à écrit le 13/04/2024 à 11:51
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Cette période de tension est une bénédiction pour le prix du baril et par suite pour les profits des compagnies pétrolières, l'action TotalEnergies décolle enfin et permet de faire de belles plus-values. Pourvu que cela dure🤞

le 14/04/2024 à 0:18
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Suite à l'attaque de l'Iran sur Israël, Lundi, le prix du baril devrai exploser

à écrit le 13/04/2024 à 10:12
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la réalité tient plus du niveau des taxes. Les prix sont relativement bas et acceptables dans de très nombreux pays tels les USA, le Japon ou l'Australie ( moins de €1 le litre) mais en Europe, ce sont les taxes et en France c'est plus vrai encore. C...

à écrit le 13/04/2024 à 10:00
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De quoi compliquer la désinflation sur les prix de l'énergie (IPC & IPCH)

à écrit le 13/04/2024 à 8:09
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Ils font tout ce qu'ils peuvent mais force es tde constater qu'ils ont du mal à le tenir élevé ce qui est logique car en période de crise économique il devrait être bon marché.

à écrit le 12/04/2024 à 21:30
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Tout cela n’est qu’une entreprise de diversion médiatique pour faire oublier ce qui se passe à Gaza. Risque calculé par Israël permettant de resserrer les rangs autour de lui et alléger la couverture médiatique de Gaza. En attendant l’arrivée des jou...

à écrit le 12/04/2024 à 17:13
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Très bien, cela encouragera à sortir encore plus vite du pétrole.

le 14/04/2024 à 0:21
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On ne sortira pas aussi facilement qu'on croit d'une consommation de 100 millions de barils par jour. On y sera encore en 2050 sauf peut être en Europe.

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