L’Australie, pays de la Grande Barrière de Corail, gravement touché par le changement climatique, selon un rapport

Un rapport gouvernemental pointe du doigt les conséquences durables et profondes du changement climatique sur l’environnement de l’Australie. Ce document remet notamment en cause la politique australienne favorable à la production et l'exportation de charbon et de gaz.
L'Australie est très impactée par le réchauffement climatique d'après un récent rapport gouvernemental.
L'Australie est très impactée par le réchauffement climatique d'après un récent rapport gouvernemental. (Crédits : ANDREW KELLY)

Deux jours après la clôture de la COP 27, une nouvelle étude met sur la table l'urgence de lutter contre le réchauffement climatique. Mercredi, un rapport sur l'état du climat publié par le gouvernement australien alerte sur la hausse des températures dans le pays qui le conduit à une dégradation générale de l'environnement.

Plus précisément, d'après ce rapport, le réchauffement climatique entraîne une acidification et une élévation du niveau de la mer et une lente fonte au niveau des régions alpines australiennes, considérées comme fragiles par le document.

Le climat de l'Australie s'est réchauffé en moyenne de 1,47 degré Celsius depuis le début des relevés en 1910, selon ce rapport constitué par les services météorologiques du gouvernement et l'agence scientifique nationale.

Le changement climatique déjà bien concret dans le pays

Depuis quelques années, le pays-continent est le centre de phénomènes météorologiques extrêmes liés à la hausse des températures mondiales. « La dernière décennie a été marquée par des records extrêmes qui ont conduit à des catastrophes naturelles qui sont exacerbées par le changement climatique anthropique (causé par l'homme) (...) Ces changements se produisent à un rythme accru » alerte le rapport.

Depuis 2016 déjà, les scientifiques constatent un « blanchiment », autrement dit une dégradation de la Grande Barrière de Corail, le plus grand récif corallien du monde qui concentre une grande diversité d'espèces animales et végétales. En 2019 et 2020, le monde entier a eu les yeux rivés sur le sud-est de l'Australie, en proie à des feux de forêt dévastateurs.

Après les feux, en mars, des tempêtes et des pluies torrentielles ont frappé le littoral de la côte orientale de l'ile, faisant plus de 20 morts. Même scénario en juillet ou les autorités de Sydney ont ordonné aux dizaines de milliers d'habitants d'évacuer la ville suite à des inondations en périphérie de la ville. Enfin, ce mois-ci, des inondations soudaines ont détruit des bâtiments dans des villes rurales de la Nouvelle-Galles du Sud, au sud-est du pays.

L'Australie, gros exportateur de gaz et de charbon

Ce rapport est en contradiction avec la politique économique du gouvernement australien. Il a d'ailleurs été qualifié de « signal d'alarme » effrayant pour l'Australie, par le climatologue Ian Lowe. L'Etat australien table en effet sur une croissance économique en partie dépendante de l'extraction et de l'exportation du gaz et du charbon, deux énergies fossiles polluantes. L'Australie qui n'exportaient plus de charbon vers la Chine depuis octobre 2022, recommencerait à livrer son voisin, gros consommateur de charbon depuis quelques mois. Des navires chargés de charbon australiens qui étaient retenus à l'extérieur des ports chinois ont pu se rendre à quai en septembre, et 450.000 tonnes de charbon ont été déchargées, a estimé le 4 octobre Nick Ristic, analyste chez Braemar ACM Shipbroking interrogé par le Financial Times. Une politique pro-charbon qui est dénoncé par Ian Lowe qui a déclaré que « nous devons également réduire nos exportations de charbon et de gaz ».

D'autres scientifiques ont aussi appelé l'Australie a rapidement réduire ses émissions de carbone. « Les conséquences de notre utilisation continue des combustibles fossiles sont claires en Australie comme ailleurs (...) Nous devons agir rapidement pour décarboniser notre économie afin de limiter les dégâts supplémentaires causés par l'aggravation des événements extrêmes », a fait savoir Andrew King, climatologue à l'Université de Melbourne. Ailie Gallant, scientifique au Centre d'excellence australien sur les changements climatiques extrêmes a aussi prévenu que la détérioration du climat du pays « se poursuivrait sans une réduction profonde et agressive des émissions de carbone. »

Le gouvernement australien veut redorer son image

Le rapport a aussi fait réagir le gouvernement australien. La ministre de l'Environnement, Tanya Plibersek, a annoncé que « pour notre environnement, pour nos communautés, ce rapport renforce la nécessité d'une action climatique en urgence. »

Pour redorer son image, le gouvernement dirigé par le Premier ministre Anthony Albanese a annoncé la semaine dernière que son pays souhaitait accueillir le sommet de la COP en 2026. Plus concrètement, son gouvernement placé au centre-gauche a promulgué une loi sur le climat en septembre qui a pour objectif que l'Australie atteigne le zéro émission nette en 2050. Ce texte impose au pays de réduire de 43% ses émissions carbonées par rapport aux niveaux de 2005. Une mesure phare mais qui n'a pas convaincu tous les politiques australiens. Le sénateur David Pocock a par exemple affirmé à l'AFP que « 43%, ce n'est pas assez (...) Mais c'est un début... Je pense qu'il est important que nous légiférions sur un objectif ».

(Avec AFP)

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