La Corée du Nord a tiré un missile balistique qui est tombé à 170 km du Japon, dans sa zone économique maritime exclusive !

Selon l'armée sud-coréenne, la Corée du Nord a tiré jeudi un "projectile non identifié" qui est tombé à seulement à 170 km des côtes du Japon, selon les garde-côtes nippons. Selon le ministre de la Défense japonais, il s'agit d'un missile balistique, probablement intercontinental (ICBM). Depuis le début de l'année, Pyongyang multiplie les tirs de missiles.
(Crédits : Reuters)

Alors que les yeux sont rivés sur l'Ukraine, Kim Jong-un, le président nord-coréen continue sa démonstration de force. Selon l'armée sud-coréenne, la Corée du Nord a tiré jeudi un "projectile non identifié" qui est tombé à  seulement à 170 km des côtes du Japon, selon les garde-côtes nippons, et plus précisément dans la zone économique exclusive maritime du Japon, selon le ministère de la Défense japonais. Les garde-côtes ont émis un message d'alerte en direction des navires à propos de ce qui serait "un missile balistique intercontinental qui aurait été tiré depuis la Corée du Nord".

"Nos analyses indiquent que le missile balistique a volé pendant 71 minutes et est tombé vers 15H44" (06H44 GMT) à environ 150 km de la péninsule d'Oshima, (île septentrionale d'Hokkaido), a déclaré le secrétaire d'Etat à la Défense Makoto Oniki, ajoutant qu'il pourrait s'agir d'un missile balistique intercontinental (ICBM).

Selon l'armée sud-coréenne, la Corée du Nord a tiré la semaine dernière un  missile balistique, mais l'essai s'est soldé par un échec total. Selon des analystes, ce tir raté serait un Hwasong-17, surnommé le "missile  monstre", un ICBM qui n'a encore jamais été lancé. Il y a un mois déjà,  la Corée du Nord avait tiré un missile balistique depuis Sunan, dans les environs de Pyongyang, en direction de la mer du Japon. Le tout sur environ 300 km à une altitude maximale de 620 km. Après un mois d'accalmie pendant les Jeux olympiques de Pékin, il s'agit du huitième tir de l'année.

Multitude de tirs depuis le début de l'année

En janvier, la Corée du Nord avait en effet effectué sept tirs, un nombre record en un mois, dont celui de son plus puissant missile depuis 2017, le missile balistique sol-sol à portée intermédiaire et longue Hwasong-12. Ceci alors que les négociations avec les Etats-Unis sont au point mort depuis l'échec, en 2019, de la rencontre entre Kim Jong-un et le président américain Donald Trump, alors président des États-Unis. Depuis l'investiture du président américain Joe Biden en janvier 2021, Pyongyang a rejeté les différentes propositions de dialogue faites par Washington. L'année 2021 a d'ailleurs été marquée par des avancées majeures en matière d'armement pour la Corée du Nord. Et pour cause, Pyongyang a affirmé avoir testé avec succès un nouveau type de missile balistique lancé par un sous-marin, un missile de croisière à longue portée et une arme lancée par un train et qu'elle a déclaré être une ogive hypersonique. Par ailleurs, en décembre, Kim Jong Un a réaffirmé que sa priorité était de moderniser l'arsenal du pays.

Aujourd'hui, certains experts craignent que la Corée du Nord cherche à profiter de l'invasion russe en Ukraine pour tester, à nouveau, des missiles à longue portée. Le 20 janvier, Pyongyang avait menacé de reprendre ses essais nucléaires ou de missiles, s'y disant contrainte par la politique "hostile" des Etats-Unis à son égard.

La Corée du Nord a récemment jugé les Etats-Unis responsables de la guerre en Ukraine, dans sa première réaction officielle après l'invasion russe. "La cause profonde de la crise ukrainienne réside (...) dans l'autoritarisme et l'arbitraire des Etats-Unis", a affirmé un message publié sur le site du ministère nord-coréen des Affaires étrangères. "La Corée du Nord n'allait pas faire plaisir à quiconque en restant tranquille pendant que le reste du monde s'occupe de l'agression de la Russie contre l'Ukraine", a estimé pour sa part Leif-Eric Easley, professeur à l'Université Ewha de Séoul.

Développement de l'arsenal nucléaire

Selon un rapport confidentiel de l'ONU auquel l'AFP a eu accès en février, la Corée du Nord a continué depuis un an à développer son arsenal nucléaire et ses capacités de missiles en dépit des sanctions internationales imposées à Pyongyang,

"Les cyberattaques, en particulier sur les actifs de crypto-monnaie, restent une source de revenus importante pour le gouvernement de la Corée du Nord", notait ce document annuel qui venait d'être remis aux 15 membres du Conseil de sécurité de l'ONU.

"La quantité d'importations illicites de pétrole raffiné a fortement augmenté" depuis un an "mais à un niveau bien inférieur à celui des années précédentes", indiquait par ailleurs le rapport réalisé par les experts de l'ONU chargés de contrôler l'embargo sur les armes et les sanctions économiques internationales infligées à la Corée du Nord.

Sur le plan des armements nord-coréens que la communauté internationale tente de limiter, Pyongyang "a continué de maintenir et de développer ses programmes nucléaires et de missiles balistiques en violation des résolutions du Conseil de sécurité", soulignent les experts.

"Bien qu'aucun essai nucléaire ou lancement de missile intercontinental n'ait été signalé, la Corée du Nord  a continué de développer sa capacité de production de matières fissiles nucléaires", ajoutaient-ils.

Depuis un an, Pyongyang "a démontré des capacités accrues de déploiement rapide, une grande mobilité (y compris en mer) et une résilience améliorée de ses forces dotées de missiles", relève aussi le rapport.

"L'entretien et le développement de l'infrastructure nucléaire et de missiles balistiques de la Corée du Nord se sont poursuivis", et ce pays "a continué de rechercher du matériel, de la technologie et du savoir-faire pour ces programmes à l'étranger, notamment par des moyens informatiques et des recherches scientifiques conjointes", assurait-il.

Les experts déclaraient avoir aussi constaté un arrêt d'importation par les dirigeants nord-coréens de produits de luxe, notamment des voitures de haut de gamme, comme cela avait été dénoncé les années précédentes. La Corée du Nord est soumise à des sanctions internationales depuis 2006, qui ont été considérablement accrues à trois reprises en 2017 sous la présidence américaine de Donald Trump.

Les mesures prises cette année-là à l'unanimité du Conseil de sécurité pour contraindre Pyongyang à interrompre ses programmes d'armements nucléaire et balistique affectent notamment les importations de pétrole de la Corée du Nord et ses exportations de charbon, de fer, de textile et de pêche. Depuis 2017, le Conseil de sécurité n'a jamais retrouvé de consensus sur le dossier nord-coréen comme l'a encore prouvé une réunion à huis clos vendredi du Conseil de sécurité demandée par Washington pour condamner les derniers essais de missiles nord-coréens. Pour sortir de l'impasse, la Chine et la Russie avaient proposé un allégement des sanctions à des fins humanitaires, refusé par les Occidentaux.

Commentaires 2
à écrit le 25/03/2022 à 1:47
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Tous ces equipements ne sont d'aucunes dangerosite pour les usa. Ils seront dezingues des lors qu'ils auront franchis une certaine limite etablie par l'etat major us.cqfd.

à écrit le 24/03/2022 à 10:56
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Ce que je ne comprend pas, c'est pourquoi les Japon et les USA ne profitent pas de ces opportunités pour tester des missiles d'interception! Dès lors qu'un missile balistique est tiré en direction du Japon, ils devraient considérer chaque tir comme ...

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