La Corée du Sud, la Chine et le Japon s'accordent sur la dénucléarisation de la Corée du Nord lors d'un sommet tripartite

Les dirigeants sud-coréen, chinois et japonais se sont rencontrés lundi à Séoul pour leur premier sommet trilatéral depuis près de cinq ans, quelques heures après l'annonce par Pyongyang de son intention de lancer un nouveau satellite espion. Séoul, Tokyo, Pékin ont estimé et formalisé dans un communiqué que la dénucléarisation de la Corée du Nord et le maintien de la stabilité sur la péninsule coréenne est de leur « intérêt commun ».
Le Premier ministre chinois, Li Qiang, a demandé aux parties concernées « de faire preuve de retenue et d'éviter que la situation ne se complique davantage dans la péninsule coréenne ».
Le Premier ministre chinois, Li Qiang, a demandé aux parties concernées « de faire preuve de retenue et d'éviter que la situation ne se complique davantage dans la péninsule coréenne ». (Crédits : CHINA STRINGER NETWORK)

La Corée du Nord ne figurait pas lundi à l'ordre du jour des pourparlers entre les dirigeants, chinois, japonais et coréens à l'occasion du premier sommet entre les trois pays depuis 5 ans, mais elle s'y est invitée. Avant l'ouverture de ce sommet tripartite, Pyongyang a en effet informé les garde-côtes japonais de l'ouverture dans la nuit de dimanche à lundi d'une fenêtre de lancement de satellite pour huit jours, et désigné trois zones maritimes de danger près de la péninsule coréenne et de l'île philippine de Luçon, où les débris du lanceur pourraient retomber.

Le pays dirigé par Kim Jong-un a ainsi confirmé des informations des services de renseignement sud-coréens selon lesquelles son voisin souhaite de nouveau mettre en orbite un engin de reconnaissance militaire. Ce lancement annoncé comme imminent a fait entrer la question nord-coréenne dans le sommet. La Corée du Nord, dotée de l'arme nucléaire, a lancé son premier satellite de reconnaissance en novembre dernier, une décision qui a suscité une condamnation internationale. En décembre, Pyongyang avait indiqué vouloir lancer trois satellites espions supplémentaires en 2024

« Tout lancement utilisant la technologie des missiles balistiques violerait les multiples résolutions du Conseil de sécurité de l'ONU et saperait la paix et la stabilité régionales et mondiales », a déclaré le président sud-coréen Yoon dans son discours d'ouverture, avant de s'entretenir avec ses homologues chinois et japonais.

Séoul, Tokyo et Pékin d'accord sur la « dénucléarisation de la péninsule coréenne »

Selon des experts, en raison des positions radicalement divergentes des trois pays sur des questions essentielles, notamment les menaces nucléaires de Pyongyang et les rapports avec la Russie, un consensus sera difficile à trouver.

« Malgré les difficultés liées à l'organisation de ce sommet, il est peu probable qu'il aboutisse à des résultats significatifs (sur le plan) diplomatique », selon un éditorial publié lundi dans le journal sud-coréen Hankyoreh. « Néanmoins, cette rencontre est importante car il s'agit du seul canal de communication régulier où les dirigeants de la Corée du Sud et du Japon, tous deux alliés des Etats-Unis, peuvent rencontrer le dirigeant chinois », a-t-il ajouté.

Lire aussiCorée du Nord : Kim Jong Un a supervisé la première simulation de « contre-attaque nucléaire » du pays

Pourtant, lors du sommet, Séoul, Tokyo, Pékin ont estimé et formalisé dans un communiqué que la dénucléarisation de la Corée du Nord et le maintien de la stabilité sur la péninsule coréenne est de leur « intérêt commun », a affirmé lundi le Premier ministre japonais, Fumio Kishida.

« Nous réitérons nos positions sur la paix et la stabilité dans la région, la dénucléarisation de la péninsule coréenne », ont écrit les trois dirigeants, affirmant vouloir « poursuivre les efforts positifs pour un règlement politique » de la question.

Le Premier ministre chinois, Li Qiang, a aussi demandé aux parties concernées « de faire preuve de retenue et d'éviter que la situation ne se complique davantage dans la péninsule coréenne », a rapporté l'agence Chine Nouvelle. La Chine est le premier partenaire commercial de la Corée du Nord ainsi qu'un allié diplomatique de poids. Elle a par le passé refusé de condamner les essais d'armement de Pyongyang, et critiqué les manœuvres conjointes entre les Etats-Unis et la Corée du Sud.

Vers la conclusion d'un accord de libre-échange

Par ailleurs, Li Qiang a appelé Tokyo et Séoul « à ne pas transformer les questions économiques et commerciales en jeux politiques ou en questions de sécurité, et à rejeter le protectionnisme ainsi que le découplage ou la rupture des chaînes d'approvisionnement ». Il semble avoir été entendu. Les dirigeants ont en effet indiqué dans un communiqué commun qu'ils allaient encourager la conclusion d'un accord de libre-échange tripartite et s'efforcer « d'accélérer les négociations ».

Le chef du gouvernement chinois avait ouvert la voie à cette déclaration commune en affirmant que son pays serait toujours ouvert aux entreprises étrangères et en s'engageant à prendre des mesures pour qu'elles fassent davantage confiance à la deuxième économie mondiale. Des propos tenus dimanche au cours de sa rencontre avec Lee Jae-yong, président de Samsung Electronics, à la veille du sommet tripartite.

« Les entreprises à capitaux étrangers sont indispensables au développement de la Chine et le méga-marché chinois sera toujours ouvert aux entreprises à capitaux étrangers », a déclaré le chef du gouvernement chinois lors de sa rencontre avec le patron de Samsung, selon l'agence de presse Chine nouvelle.

Pékin prendra des mesures, notamment en élargissant l'accès au marché afin d'améliorer l'environnement commercial pour que les entreprises étrangères « puissent être sûres de leurs investissements et de leur développement en Chine », a-t-il ajouté.  Lors de sa rencontre avec le président de Samsung,  Li a également « appelé les entreprises de Chine et de Corée du Sud à exploiter davantage leur potentiel de coopération dans de nouveaux domaines tels que l'intelligence artificielle ». Samsung fait partie de la poignée d'entreprises capables de produire les semi-conducteurs les plus avancés, essentiels pour le développement de l'intelligence artificielle.

Les dirigeants sud-coréen, japonais et chinois ont également annoncé lundi qu'ils avaient convenu de renforcer leur coopération trilatérale :

« Nous avons décidé d'organiser régulièrement des sommets tripartites », a notamment déclaré le président sud-coréen Yoon Suk Yeol.

(Avec AFP)

Commentaires 5
à écrit le 28/05/2024 à 9:25
Signaler
La Corée du nord est elle d'accord ? Ah on ne lui a pas demandé son avis !

à écrit le 27/05/2024 à 22:27
Signaler
"La Corée du Sud, la Chine et le Japon s'accordent sur la dénucléarisation de la Corée du Nord lors d'un sommet tripartite" Un accord sans le principal intéressé nord coréen... Bienvenue au Cirque de Séoul! :o)

à écrit le 27/05/2024 à 13:42
Signaler
L'idée est aussi bonne qu'inapplicable mais bon cela ne mange pas de pain

à écrit le 27/05/2024 à 10:03
Signaler
"Sûreté des investissements en Chine"...comme en Russie ? La Chine comme la Russie ment.

à écrit le 27/05/2024 à 9:17
Signaler
Ça ne mange pas de pain. Mais c'est bien, c'est bien hypocrite comme ils le deviennent eux aussi ils commencent à avoir le niveau pour remplacer les dirigeants européens ! Plus vite svp ! ^^

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.