Un accord a certes été trouvé entre l'UE et le Royaume-Uni pour lui permettre de quitter l'Union. Mais ce départ n'est pas sans provoquer des dommages collatéraux pour le commerce européen. Pour amortir les pertes du Brexit dans les secteurs les plus touchés par la rupture des précédents accords, la France devrait toucher plus de 420 millions d'euros issus de la réserve d'ajustement de 5 milliards d'euros mise en place par l'Union européenne. L'Hexagone se place ainsi en quatrième position des pays bénéficiaires, selon une proposition dévoilée ce mercredi par la Commission européenne.
En tête des pays bénéficiaires, se trouve l'Irlande, les Pays-Bas et l'Allemagne, d'après les données détaillant la répartition du fonds entre les Vingt-Sept, publié par la commissaire à la Cohésion Elisa Ferreira.
Dans le détail, environ 4,245 milliards d'euros en prix courants (4 milliards en prix constants) seront versés en 2021, puis 1,1 milliard (1 milliard en prix constants) en 2024. Sur la première tranche, l'Irlande devrait toucher plus de 1 milliard d'euros, les Pays-Bas 757,4 millions, l'Allemagne 455,4 millions, la France 420,8 millions et la Belgique 324,1 millions.
Aider les Etats les plus touchés
Ce fonds a été proposé le 10 juillet par le président du Conseil européen, Charles Michel pour faire face aux "conséquences imprévues" du Brexit et aider les États membres et les secteurs économiques les plus durement touchés par la séparation du Royaume-Uni avec l'UE. Il a été approuvé lors du Conseil européen extraordinaire qui s'est déroulé entre le 17 et le 21 juillet.
La répartition doit encore être approuvée par les Etats membres et le Parlement européen. Cette réserve d'ajustement est au programme d'une réunion des ambassadeurs des Vingt-Sept ce mercredi à Bruxelles.
L'allocation de ces fonds tient compte "de l'importance du commerce avec le Royaume-Uni et de l'importance de la pêche dans la zone économique exclusive du Royaume-Uni", avait indiqué la Commission dans une proposition le 25 décembre.
Compenser en partie les nouveaux coûts
L'accord post-Brexit entre l'UE et le Royaume-Uni, entré en vigueur le 1er janvier, permet aux deux parties de continuer à échanger sans quotas ni droits de douanes. Mais il n'évite pas de nouveaux coûts et formalités administratives pour les entreprises européennes faisant des affaires avec le Royaume-Uni.
L'accord prévoit également une réduction de 25% des quantités de poissons que les pêcheurs européens pourront capturer dans les eaux britanniques d'ici cinq ans. La pêche a d'ailleurs constitué un point de friction majeur dans les négociations commerciales.
Mais le commissaire européen au Marché intérieur Thierry Breton l'a assuré, le Royaume-Uni, malgré l'accord a plus à perdre. Le royaume exporte 45% de ses produits vers le continent tandis que l'Europe n'exporte que 5,5% de ses produits outre-Manche.