La note souveraine du Japon dégradée

Standard and Poor's (S&P) a abaissé son appréciation du pays de "AA-" à "A+", avec une perspective stable. Elle pointe notamment la mollesse de sa croissance économique et "une tendance persistante à une inflation faible".
"Notre notation du Japon fait la part des choses entre d'une part une position extérieure solide, une économie relativement prospère et diversifiée, la stabilité des systèmes politique et financier et d'autre part, une situation budgétaire fragile exacerbée par le vieillissement de la population et une déflation persistante", explique S&P.

Les Abenomics ne convainquent plus Standard and Poor's (S&P). L'agence de notation financière a dégradé d'un cran la note souveraine du Japon mercredi 16 septembre, estimant que "la solidité financière du pays avait continué à se dégrader" malgré "les débuts prometteurs" de la stratégie de relance du Premier ministre Shinzo Abe.

L'archipel voit son appréciation rétrogradée de "AA-" à "A+", note assortie d'une perspective stable, ce qui signifie que S&P ne prévoit pas de la modifier dans les mois à venir.

"La probabilité d'une reprise économique (...) a diminué"

L'agence emboîte ainsi le pas à Fitch et Moody's. Ces agences ont également dégradé ces derniers mois la note de la dette à long terme du Japon - désormais loin de la prestigieuse note "AAA" perdue en 1998 -, jugeant le programme du gouvernement conservateur insuffisant pour assainir les finances publiques d'un pays surendetté et vaincre la déflation.

Dans un communiqué, S&P a expliqué:

"Nous pensons que la probabilité d'une reprise économique suffisamment forte pour assurer une solidité financière correspondant à notre précédente évaluation a diminué" .

L'agence de notation fait remarquer que le revenu par tête d'habitant est descendu à 36.000 dollars en 2014 après avoir été proche de 47.000 dollars en 2011.

"En plus d'une forte dépréciation du taux de change du yen par rapport au dollar, cela reflète également la faiblesse de la croissance économique moyenne pendant cette période et une tendance persistante à une inflation faible", souligne l'agence.

La note souveraine soutenue par "l'efficacité institutionnelle"

"Notre notation du Japon fait la part des choses entre d'une part une position extérieure solide, une économie relativement prospère et diversifiée, la stabilité des systèmes politique et financier et, d'autre part, une situation budgétaire fragile exacerbée par le vieillissement de la population et une déflation persistante", résume S&P.

S&P constate que "la dépense publique continue de croître en partie en raison de la hausse des dépenses de sécurité sociale", tandis que les recettes de l'Etat ont été déprimées par les effets de la crise financière de 2008 et du grand tremblement de terre de 2011.

L'agence met cependant en exergue "l'efficacité institutionnelle" du Japon, "facteur clé soutenant la note souveraine", sa "société homogène et sa cohésion sociale", un "fort respect de la loi et une circulation libre de l'information" qui, selon elle, "facilitent la mise en oeuvre des politiques". Le maintien d'un excédent de la balance des transactions courantes, "malgré la baisse du taux d'épargne des ménages qui accompagne le vieillissement de la population", est également un plus.

Une dette de plus de 7.400 milliards d'euros

La dette nippone, héritage de plans de soutien massifs lancés par le gouvernement après l'éclatement d'une bulle financière au début des années 1990, s'élève à plus d'un million de milliards de yens (plus de 7.400 milliards d'euros), soit plus de 200% du produit intérieur brut (PIB).

Mais à la différence de la Grèce, la dette est, à plus de 90%, détenue par des investisseurs japonais, en particulier par la Banque du Japon (BoJ) qui a fortement amplifié en avril 2013 son programme de rachat d'actifs, au premier rang desquels des obligations d'Etat.

Commentaires 14
à écrit le 17/09/2015 à 14:00
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La situation du Japon est maintenue comme il est dit par des dépenses de santé importantes et un protectionnisme exacerbé tandis que les poches des japonais sont pillées par les grandes entreprises. Comme la population diminue ce butin est divisé en ...

à écrit le 17/09/2015 à 13:01
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La faute aux 35, a l absence de réforme..non ?

le 17/09/2015 à 23:24
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Oui les 35h japonais c'est époustouflant et aussi les 6 à 7 semaines de congés payés. Merci pour l'humour. Il reste à soigner les vieux.

à écrit le 17/09/2015 à 11:33
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Le Japon vit des heures dramatiques actuellement, hier il y a eu des échauffourées au Parlement à cause d'un controversé accord sur la sécurité et qui n'est rien d'autre que l'imposition des États-Unis pour garder sa tête-de-pont sur l'île. On se dem...

le 17/09/2015 à 13:07
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Possiblement bien vu Nico.

le 17/09/2015 à 13:21
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En complément. Je pense que tout le monde a remarqué que DEUX pays avaient les faveurs des riches et puissants car leur population n'avait JAMAIS fait de révolution ou révolte : le Japon et l'Allemagne. Cela plait mais il se pourrait que les us soien...

à écrit le 17/09/2015 à 9:25
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Ce qui "sauve" le Japon, c'est que sa dette est détenue, par 90% de sa population. Si la dette du Japon de plus de 7.400 milliards d'euros,! soit plus de 200% du produit intérieur brut (PIB) était détenue comme chez nous par des créanciers extérieu...

le 17/09/2015 à 13:06
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Désolé, Valbel, mais soit vous êtes intoxiqué, soit vous propagandez. Le Japon est un protectorat us. Je ne connais aucun autre pays, hors us, qui pourrait s'endetter autant en continuant à avoir une quelconque VALEUR de sa monnaie. Sinon, citez-le, ...

à écrit le 17/09/2015 à 7:17
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parce qu'il y a encore des benêts pour accorder de l'importance aux notations des agences ?

à écrit le 16/09/2015 à 20:59
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Encore une preuve du caractère éminemment politique de ces agences de notation américaines : la note du Japon a été dégradée vraisemblablement à cause des manifestations anti-Abe et anti-guerre qui ont lieu dans plusieurs régions nippones ces dernier...

le 17/09/2015 à 0:04
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On aimerait que les agences soient aussi regardantes avec tous les pays y compris les USA après avoir été complices du pire: un pays ne s'enrichit jamais en créant de la monnaie...c'est généralement un signe avant-coureur de faillite

le 17/09/2015 à 11:24
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@ freeman : vous parlez de l'assouplissement quantitatif (QE en anglais) interminable de la part de la Fed, j'entends. Bien sûr que cela crée une bulle et celle des États-Unis est astronomique : 18 mille milliards de US dollars à l'heure actuelle. ...

à écrit le 16/09/2015 à 19:33
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ils n'ont pas voulu de nos hélicos et de nos A330-MRTT, il fallait s'y attendre, la sanction est tombée de suite, LOL!

le 17/09/2015 à 12:22
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@ Alain d : Vous m'avez fait penser à ce mot du grand Coluche : "De tous ceux qui n'ont rien à dire, les plus agréables sont ceux qui se taisent." Pensez-y.

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