Le prix du pétrole indifférent à la décision russe de ne pas vendre au prix plafond

Le refus de la Russie de vendre du pétrole aux pays appliquant le plafonnement du prix de son baril n'a eu qu'un effet limité sur les cours. D'une part, parce qu'aujourd'hui les principaux clients de la Russie sont l'Inde et la Chine, non adhérents à l'accord, et, d'autre part, les investisseurs restent prudents en raison des risques de récession de l'économie mondiale, synonyme de moindre demande d'or noir.
(Crédits : Reuters)

Les cours du pétrole, déjà proches de leur plus haut depuis trois semaines, réagissaient à peine, après l'annonce la veille par Moscou que la Russie ne vendra pas à partir du 1er février son pétrole aux pays utilisant le prix plafond.

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Ce mercredi matin, vers 7 heures, le prix du baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en février était en repli de quelque 0,5 %, par rapport à la veille, évoluant sous les 83,8 dollars. Sur un an, il est en hausse de 6,3%.

Quant au baril de West Texas Intermediate (WTI) américain, avec échéance en février également, il cédait 0,4% à 79,2 dollars. Sur un an, il est en hausse de presque 4%.

Hier, les cours avaient fortement réagi à la hausse dans un premier temps après l'annonce de Moscou contre les pays qui utilisent le plafonnement du prix de l'or noir russe, fixé début décembre à 60 dollars par baril par l'Union européenne (UE), le G7 et l'Australie.

Une non-surprise

Mais cette réaction a été de courte durée et l'embellie. « Il y a eu une réaction très distincte des prix » à l'annonce russe « mais en fait, cette décision n'est pas une surprise pour le marché », a commenté Matt Smith de Kpler, cité par l'AFP. « On pouvait s'y attendre, vu tout ce que les Russes ont déjà dit au cours des derniers mois et ce qu'ils ont fait avec le gaz naturel, en refusant de vendre à la Bulgarie et à la Pologne car ces pays ne payaient pas en roubles », a ajouté l'analyste.

Selon lui, l'application de cette interdiction aura un impact limité, car « les gros acheteurs de brut russe comme l'Inde ou la Chine n'applique pas le prix plafond » et l'achète déjà en dessous des 60 dollars le baril, bénéficiant d'un prix décoté.

Par ailleurs, les investisseurs restent prudents en raison des risques croissants d'une récession mondiale l'année prochaine, favorisée par la poursuite de la hausse des taux des principales banques centrales, notamment aux Etats-Unis et en Europe.

Réouverture de la Chine

Les cours ont été aussi soutenus en séance par les annonces d'une réouverture de la Chine aux visiteurs de l'étranger. La Chine mettra fin le 8 janvier aux quarantaines obligatoires à l'arrivée, dernier vestige de sa stricte politique sanitaire du « zéro Covid », ont annoncé lundi les autorités.

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« Cela a encouragé les acheteurs, mais on sent néanmoins que ce relâchement des restrictions va conduire à une reprise inégale de l'économie, car le Covid-19 se propage rapidement », a ajouté Matt Smith.

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Ainsi, la Chine a annoncé qu'elle commencerait à délivrer de nouveaux passeports et permis de voyage à Hong Kong aux résidents du continent début janvier, et qu'elle reprendrait également les points de contrôle express aux frontières avec Hong Kong et Macao.

Commentaire 1
à écrit le 28/12/2022 à 9:04
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Coquilles "car « les gros acheteurs de brut russe comme l'Inde ou la Chine n'applique pas le prix plafond » et l'achète déjà en dessous" n'appliquent pas et l'achètent déjà

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