Le ralentissement en Chine plombe les prévisions de croissance du FMI en Asie-Pacifique

Le Fonds monétaire international (FMI) a revu nettement à la baisse vendredi ses prévisions de croissance en Asie-Pacifique, en raison d'un ralentissement économique en Chine « brutal et inhabituel » au moment où l'économie mondiale est déjà sous pression. L'institution table désormais sur un taux de croissance pour la région de 4% cette année et de 4,3% en 2023, contre respectivement 4,9% et 5,1%, estimé en juillet.
En raison de sa politique zéro Covid, la Chine porte une grande responsabilité du ralentissement de la croissance de la zone Asie-Pacifique.
En raison de sa politique zéro Covid, la Chine porte une grande responsabilité du ralentissement de la croissance de la zone Asie-Pacifique. (Crédits : Reuters)

Quand la Chine se réveillera ou plutôt se rouvrira, l'économie de la zone Asie-Pacifique, se portera bien mieux. Si, selon le FMI, elle demeure un « point relativement lumineux » par rapport à d'autres parties du monde, les chocs à répétition sur l'économie mondiale ont terni la reprise post pandémie. D'autant plus que la région est confrontée au « ralentissement brutal et inhabituel de la Chine » qui jusque-là avait servi de locomotive.

Le FMI s'attend ainsi à une croissance de 4% cette année en Asie-Pacifique, en baisse de 0,9 point par rapport aux précédentes prévisions de juillet. La prévision pour 2023 est également nettement revue à la baisse à 4,3%, contre 5,1% en juillet. « Le fort rebond économique de l'Asie en début d'année est en train de perdre son élan », estime Krishna Srinivasan, responsable Asie-Pacifique au FMI.

Quand la Chine se ferme...

La Chine est en grande partie responsable de ce ralentissement en persévérant à suivre une politique anti-Covid inflexible, près de trois ans après l'apparition des premiers cas à Wuhan. Ces mesures, qui entraînent la fermeture inopinée d'entreprises et d'usines, pénalisent activité et déplacements, pèsent sur la consommation des ménages. Au deuxième trimestre, le PIB de la Chine a ainsi connu un coup d'arrêt, ne progressant que de 0,4% sur un an, sa pire performance depuis 2020. Il a toutefois rebondi au troisième trimestre (3,9%), selon des chiffres officiels publiés lundi. Malgré ses conséquences sur l'activité, le président Xi Jinping a réaffirmé le bien-fondé du « zéro Covid », douchant tout espoir de retour à la normale.

Une crise de l'immobilier sans précédent

Parallèlement, la Chine traverse une crise sans précédent dans l'immobilier, historiquement un moteur de la croissance. Ce secteur, qui représente avec la construction plus du quart du PIB du pays, est en souffrance depuis des mesures adoptées par Pékin en 2020 pour réduire l'endettement. Les ventes immobilières s'affichent désormais en repli dans de nombreuses villes, après des années de hausses vertigineuses. Nombre de promoteurs luttent pour leur survie, alors que certains propriétaires refusent de payer leurs mensualités pour des logements inachevés. « Le ralentissement aura d'importantes répercussions ailleurs en Asie, en raison des liens commerciaux et financiers » du continent avec le géant asiatique, avertit le FMI. Le Fonds table sur 3,2% de croissance en Chine cette année, après 8,1% en 2021. Il s'agirait de sa croissance la plus molle depuis quatre décennies, hors période de Covid.

Zoom - L'Union européenne cherche à s'ancrer en Asie Centrale, placée par la Chine au cœur de ses nouvelles routes de la soie

Le président du Conseil européen Charles Michel a plaidé jeudi au cours d'un sommet au Kazakhstan pour un rapprochement avec l'Asie centrale, une région où l'influence de la Russie est contestée, particulièrement depuis l'invasion de l'Ukraine. Ce premier sommet « Union européenne-Asie centrale » a regroupé à Astana, la capitale kazakhe, les dirigeants des ex-républiques soviétiques que sont le Kazakhstan, le Kirghizistan, l'Ouzbékistan, le Tadjikistan et une délégation du Turkménistan. Dans un communiqué commun, nations d'Asie centrale et UE ont donc affirmé vouloir « continuer à construire un partenariat solide, diversifié » dans divers domaines économiques, sécuritaires et humanitaires. La Chine a quant à elle placé l'Asie centrale au cœur de ses nouvelles routes de la soie, un gigantesque projet économique lancé par Xi Jinping en 2013 à Astana. La Turquie avance également ses pions, misant sur sa proximité ethno-linguistique et religieuse. « Les pays d'Asie centrale essaient de trouver un équilibre géopolitique », explique à l'AFP Dosym Satpaev, un analyste politique kazakh. « L'Union européenne a donc une très bonne occasion de renforcer sa position en Asie centrale », estime Dosym Satpaev, notamment au Kazakhstan - le seul pays de la région ayant signé un accord de partenariat et de coopération renforcé avec l'UE - et en Ouzbékistan voisin, le pays le plus peuplé de la région et riche en gaz où Charles Michel doit se rendre ce vendredi.

(Avec AFP)

Commentaires 2
à écrit le 29/10/2022 à 11:19
Signaler
Bonjour, La fin de la mondialisation et surtout le COVID ons participer au ralentissement économique de la chine... Mais ils disposent d'atouts indéniable, et le tiers monde espèrent faire des affaires avec se pays ... Les usa ons créer un monst...

à écrit le 29/10/2022 à 8:42
Signaler
"Un siècle chinois" de Jean Tuan (C.L.C. Éditions) est une lecture incontournable pour ceux que la Chine intéresse. Il fait découvrir l'évolution de la Chine à travers le parcours du père de l'auteur. Chinois arrivé en France en 1929, il exercera le ...

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.