Les États-Unis renouvellent des exceptions douanières sur certains produits chinois

Malgré les tensions au niveau international - la Chine n'ayant toujours pas condamné l'invasion russe en Ukraine ou pris de sanctions contre Moscou - les États-Unis vont exempter environ 350 produits importés de Chine des droits de douane punitifs. Et ce, jusqu'à la fin de l'année 2022. Cette taxation avait été instaurée par Donald Trump, qui s'était lancé dans une vraie bataille commerciale avec Pékin. Joe Biden avait annoncé en octobre 2021 lancer une procédure « ciblée » pour dispenser les entreprises américaines sur les produits qu'elles ne peuvent pas se fournir ailleurs.
Les États-Unis ont décidé de prolonger l'exemption des taxes douanières pour « 352 des 549 (produits) éligibles » importés de Chine.
Les États-Unis ont décidé de prolonger l'exemption des taxes douanières pour « 352 des 549 (produits) éligibles » importés de Chine. (Crédits : TINGSHU WANG)

Nouvelle étape dans la bataille commerciale entre les États-Unis et la Chine. Le bureau de la représentante américaine au Commerce (USTR) a indiqué mercredi 23 mars prolonger l'exemption des taxes douanières pour « 352 des 549 (produits) éligibles » importés de Chine. La mesure s'appliquera, de manière rétroactive, à partir du 12 octobre 2021 et jusqu'au 31 décembre 2022.

Le gouvernement du président Joe Biden avait lancé début octobre cette procédure d'exemptions « ciblées ». Son objectif est de corriger les effets néfastes sur les entreprises américaines des punitions douanières infligées par les États-Unis à la Chine. L'administration Biden avait expliqué que ces procédures d'exemptions seraient accordées « au cas par cas » s'il n'y avait pas moyen de remplacer les produits en provenance de Chine.

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Les entreprises souhaitant en bénéficier pouvaient alors faire des commentaires et justifier leur demande. Des petites et moyennes entreprises américaines avaient déploré ces surtaxes douanières qu'elles doivent payer faute de pouvoir se fournir ailleurs qu'en Chine. « La décision d'aujourd'hui (ndlr, du 23 mars) a été prise après un examen attentif des commentaires du public et en consultation avec d'autres agences américaines », dont l'Administration en charge des petites entreprises, a précisé USTR.

Le gouvernement de Donald Trump, dénonçant des pratiques commerciales « déloyales » de la part de Pékin, ayant conduit à un déficit commercial colossal, avait imposé dès 2018 des tarifs douaniers punitifs sur des produits chinois représentant l'équivalent de 370 milliards de dollars d'importations américaines annuelles. Plus de 2.200 exemptions avaient toutefois été accordées, puis 549 avaient été prolongées. « La plupart de ces exemptions ont expiré au 31 décembre 2020 », moins d'un mois avant la fin du mandat de Donald Trump, ajoute l'USTR dans un communiqué.

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La Chine toujours ambigüe sur la guerre en Ukraine

Cette annonce des États-Unis intervient dans un contexte particulièrement tendu sur fond de guerre en Ukraine. Un mois jour pour jour après le début de l'offensive russe, la Chine n'a toujours ni formellement condamné cette invasion, ni imposé de sanctions à Moscou. La Russie, qui qualifie ses actions d'« opération militaire spéciale », considère la Chine comme une puissance amie, ayant entretenu des liens diplomatiques et économiques depuis l'époque de la guerre froide.

La Chine a même pris la défense de la Russie mercredi 23 mars au sujet d'une éventuelle exclusion de Moscou du G20, idée avancée par les États-Unis. « Aucun membre n'a le droit de priver un autre pays de son statut de membre. Le G20 doit mettre en œuvre un véritable multilatéralisme, renforcer l'unité et la coopération », a déclaré le porte-parole du ministère des Affaires étrangères chinois Wang Wenbin.

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Le secrétaire général de l'Otan, Jens Stoltenberg a d'ailleurs appelé ce même jour Pékin à « condamner l'invasion de l'Ukraine et à participer aux efforts diplomatiques visant à trouver un moyen pacifique de mettre fin à la guerre le plus rapidement possible ». Il a déclaré que « les alliés sont inquiets que la Chine puisse apporter un soutien matériel à l'invasion russe », accusant d'ailleurs Pékin d'avoir aussi « propagé des mensonges » sur l'Ukraine et l'Otan.

Le « rôle de la Chine » devrait être discuté lors du sommet extraordinaire qui se tient ce jeudi 24 mars à Bruxelles. Il est également prévu ce jour un sommet du G7 et un sommet de l'Union européenne. L'Otan devrait y décider l'envoi de renforts militaires dans les pays de l'Est de l'Europe ainsi qu'une aide accrue à l'Ukraine pour faire face notamment aux cyberattaques russes et à une éventuelle attaque chimique ou nucléaire, a indiqué Jens Stoltenberg.

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(Avec agences)

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