Los Angeles, la ville qui a révolutionné les Jeux

Sollicitée par le CIO, la ville californienne a organisé en 1984 les premiers Jeux totalement privés, sponsorisés et bénéficiaires.
L’athlète Carl Lewis après sa victoire dans la finale du 100 mètres, lors des Jeux olympiques de Los Angeles, le 4 août 1984. Grâce à un sponsoring massif, non seulement la ville ne déboursera pas un cent pour l’organisation de l’événement, mais elle fera un bénéfice net de 300 millions de dollars.

Los Angeles, c'est un peu la roue de secours du CIO. Un cas unique. Les JO de Montréal en 1976 ont certes vu l'explosion de Nadia Comaneci, mais ils furent aussi le plus grand désastre financier de l'histoire de l'olympisme.

Du coup, lorsqu'en 1978 le CIO a besoin d'un candidat pour organiser ceux de 1984, il ne trouve personne. Et c'est lui qui part à la pêche. Los Angeles se laisse séduire mais, en position de force, impose des conditions draconiennes : les Jeux seront entièrement privés et totalement sponsorisés, avec un CIO laissant la plus grosse part des prétentions à l'organisateur.

Tom Bradley, le maire de Los Angeles avait de toute façon refusé que sa ville cautionne une seule dépense et le CIO n'avait guère le choix. La mégapole californienne va donc créer une structure privée et nommer un homme d'affaires à sa tête. Peter Ueberroth va bouleverser la machine olympique avec une explosion des droits de télévision, et surtout, un sponsoring massif. Coca-Cola est la première entreprise à sauter le pas et met 20 millions de dollars uniquement pour avoir sa bannière, seule dans le stade olympique du Coliseum ! American Express, IBM, Canon suivent, et MacDonald's finance la piscine. Bénéfice net pour Los Angeles : 300 millions de dollars.

Coca-Cola se sentira d'ailleurs tellement bien dans le monde olympique et va tant débourser au fil du temps (le CIO, toujours transparent, ne donne pas le montant du partenariat...) que le CIO n'a pas pu lui refuser d'organiser ses propres Jeux, vingt ans plus tard, à Atlanta, les fameux « Cocalympics ».

Clairement, Peter Ueberroth a révolutionné les JO et Time l'élit « homme de l'année » après Ronald Reagan en 1983 et avant Deng Xiaoping en 1985.

Un budget 100% privé de 3,6 milliards d'euros

Aujourd'hui, Los Angeles, éternelle roue de secours, est de nouveau candidate, Boston ayant jeté l'éponge fin juillet. Les Bostoniens étaient affolés par les coûts annoncés et surtout le montant de l'assurance souscrite, 128 millions de dollars. Le maire de Los Angeles, Eric Garcetti, comme son prédécesseur, n'est pas décidé à payer. Il est donc allé chercher Casey Wasserman, un des grands manitous de la NBA comme agent de joueurs et organisateur d'événements (Peter Ueberroth venait lui de la ligue de baseball...). On évalue à 1 milliard de dollars les intérêts de Casey Wasserman dans le basket professionnel américain.

Avec son aide, Los Angeles a un budget de 3,6 milliards d'euros entièrement couvert par le privé, car Eric Garcetti l'a juré dans les colonnes du Los Angeles Times : 2024, comme 1984, « ne coûtera rien aux contribuables, les dépenses étant couvertes par les recettes en marketing, droits télés et billetterie ».

Et comme en 1984, il n'y aurait pratiquement rien à construire : le Coliseum qui a déjà servi pour les Jeux de 1984 et de 1932, le Staples Center des Los Angeles Lakers, le Rose Bowl, stade de la finale de la Coupe du monde de football de 1994 et peut-être un nouveau stade, construit par une franchise de football (américain) à venir. Et Cassey Wasserman annonce déjà un bénéfice pour les Jeux, si Los Angeles est choisi.

______

>>> VIDEO Intervention liminaire de Claude Bartolone lors du Hub du Grand Paris, un évènement La Tribune

>>> DEBAT JO 2024 : quels leviers pour accélérer le Grand Paris ?

Pour en débattre, Claude Bartolone, président de l'Assemblée nationale ;  Pascal Chabot, membre du Directoire, Caisse d'Epargne et Christian Saint-Etienne, économiste.

Commentaire 1
à écrit le 16/09/2015 à 11:43
Signaler
c est exactement ce qu on devrait faire a Paris: pas un sou du contribuable. Que ceux qui les veuillent les paient mais helas chez nous, c est l inverse. pour pouvoir se pavaner a la TV, nos politiciens sont pret a tout (mais bon a rien !)

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.