Niger : Paris appuie « avec fermeté » les efforts de la Cedeao pour faire échouer le putsch

Alors que la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (Cedeao) a « défini » vendredi les contours d’une « éventuelle intervention militaire », à l’issue de la réunion des chefs d’état-major du bloc ouest-africain à Abuja, le gouvernement français a affirmé ce samedi appuyer « avec fermeté et détermination » les efforts pour faire échouer la tentative de putsch au Niger. Les putschistes, eux, ont promis une « riposte immédiate » à « toute agression » de la part d’un pays de la Cedeao.
Des manifestants se rassemblent pour soutenir les soldats putschistes a Niamey, la capitale du Niger.
Des manifestants se rassemblent pour soutenir les soldats putschistes a Niamey, la capitale du Niger. (Crédits : STRINGER)

Samedi 5 août, la France a souligné qu'elle appuyait « avec fermeté et détermination » les efforts de la Communauté économique des États de l'Afrique de l'Ouest (Cedeao) pour faire échouer la tentative de putsch au Niger, à la veille de la fin d'un ultimatum de ce bloc ouest-africain, qui se dit prêt à intervenir militairement.

« Il en va de l'avenir du Niger et de la stabilité de toute la région », a souligné le ministère français des Affaires étrangères dans un communiqué.

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Vendredi, les chefs d'état-major de la Cedeao ont « défini les contours » d'une « éventuelle intervention militaire » contre la junte nigérienne, même s'ils continuent de  privilégier la voie diplomatique, selon un responsable de l'organisation régionale, à l'issue de la réunion des chefs d'état-major du bloc ouest-africain à Abuja, la capitale du Nigeria.

« Tous les éléments d'une éventuelle intervention ont été élaborés lors de cette réunion, y compris les ressources nécessaires, mais aussi la manière et le moment où nous allons déployer la force », a déclaré à la presse le commissaire chargé des Affaires politiques et de la Sécurité, Abdel-Fatau Musah.

Ultimatum

Le 30 juillet, quatre jours après le coup d'Etat qui a renversé le président élu Mohamed Bazoum, la Cedeao avait donné sept jours aux putschistes, soit jusqu'à dimanche soir, pour le rétablir dans ses fonctions, évoquant un recours à « la force ». Les putschistes ont promis une « riposte immédiate » à « toute agression » de la part d'un pays de la Cedeao.

Le Mali et le Burkina Faso, pays voisins du Niger dirigés par des militaires après des coups de force en 2020 et 2022, soutiennent la junte. Les deux pays, suspendus des instances dirigeantes du bloc ouest-africain, ont affirmé que toute intervention armée serait considérée « comme une déclaration de guerre » et entraînerait leur retrait de la Cedeao.

Une « menace crédible », selon le Quai d'Orsay

La « menace d'intervention militaire par une force régionale » est « crédible », a quant à elle prévenu samedi la ministre française des Affaires étrangères, Catherine Colonna, sur franceinfo.« Les coups d'État ne sont plus de mise », a-t-elle affirmé, jugeant ces derniers « inacceptables ». « Il est temps d'y mettre fin », a-t-elle lancé.

Celle-ci a d'ailleurs reçu dans la matinée au Quai d'Orsay, le Premier Ministre de la République du Niger, Ouhoumoudou Mahamadou, a indiqué le ministère dans son communiqué, précisant que le chef du gouvernement était accompagné de l'ambassadrice du Niger en France, Aichatou Boulama Kane.

« La Ministre a réaffirmé le plein soutien de la France au président Bazoum, élu par le peuple nigérien, et à son gouvernement, qui sont les seules et uniques autorités légitimes du Niger », a-t-elle dit.

Alors que l'ultimatum expire dimanche, Paris « appelle solennellement les responsables de cette tentative de coup d'Etat à libérer le président Bazoum et tous les membres de son gouvernement, et à permettre le retour immédiat à l'ordre constitutionnel et démocratique », déclare enfin le Quai d'Orsay.

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(Avec AFP)

Commentaires 11
à écrit le 07/08/2023 à 10:40
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Le Niger est un des pays les plus pauvres de la planète, résultat de la présidence Bazoum au service des exploiteurs étrangers. Bazoum n'a plus aucune légitimité. Même Macron n'a été élu que par moins de 30% des électeurs inscrits, alors Bazoum... ...

le 08/08/2023 à 17:06
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Va quand même falloir se mettre à la page en terme de discours. Elle est où la plantation? Juste pour avancer un poil. On a l’impression de gens figés dans le temps sur des certitudes. Et ce n’est certainement pas la France qui est immobile. Les ce...

à écrit le 06/08/2023 à 18:14
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La France finira par comprendre que la colonisation et donc l'immixtion dans les affaires d'un pays indépendant: ce n'est plus acceptable. Et la lutte contre le Djihadisme doit prioritairement être effectuer par les Africains eux-mêmes, comme le Nigé...

à écrit le 06/08/2023 à 10:44
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Pourquoi ne pas tendre la main à ce pays dit "pauvre" en payant un droit d´exploitation de l´uranium un peu plus élevé, du niveau de celui que la France paye au Canada (2 fois plus) ou au Kasakstan (3 fois plus), au lieu d´agiter une matraque?

le 08/08/2023 à 19:59
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Vous avez l'air de connaître à quel prix est acheté l'uranium ar la France, pouvez nous les indiquer et de quelle source vous les avez eus? Merci.

à écrit le 06/08/2023 à 10:03
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On avait une occasion historique pour quitter militairement le Niger et reprendre des relations normales avec ce pays, on va encore rester non pas pour gagner mais pour durer.

à écrit le 06/08/2023 à 8:40
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C'est maladroit et colonialiste comme déclaration comme déclaration on sent la présence de l'idéologie de l'extrême droite un peu partout au sein de notre classe dirigeante.

le 06/08/2023 à 12:23
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On voit surtout la présence de la gauche républicaine universaliste colonisatrice "il est le devoir des races supérieures d'éduquer les races inférieures" jules ferry

le 08/08/2023 à 7:53
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"On voit surtout la présence de la gauche républicaine universaliste colonisatrice" LOL ! Non mais faut arrêter mec les colonies existaient bien avant la "gauche".

à écrit le 06/08/2023 à 4:29
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La france n'a pas a interferer dans les affaires du Niger. Que souhaite le quai. Une guerre ? La france ne pese plus rien en Afrique par la faute de son ridicule president qui se prend pour le zenit.

à écrit le 05/08/2023 à 19:27
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Vive l'ingérence française en Afrique par la diplomatie des larbins au sein de la CEDEAO... tout ça va mal finir!

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