Le dossier du nucléaire iranien avance doucement, mais sûrement. Le 8 août, après quatre jours de négociations à Vienne entre les diplomates de l'ensemble des parties (Iran, Russie, Chine, France, Royaume-Uni et Allemagne), un texte a été mis sur la table, sous l'égide de l'Union européenne. Une énième tentative pour sauver l'accord conclu en 2015 et torpillé par le retrait unilatéral des Etats-Unis en 2018 sous Donald Trump. Le pacte, connu sous son sigle anglais JCPOA, vise à garantir le caractère civil du programme nucléaire de l'Iran, accusé de chercher à se doter de l'arme atomique malgré ses démentis.
L'objectif des pourparlers, auxquels les Etats-Unis participent de manière indirecte, était donc de remettre le processus sur les rails. Mardi, le porte-parole du chef de la diplomatie européenne Josep Borrell a exhorté Téhéran et Washington à prendre une « décision rapide » sur le compromis final, indiquant qu'il s'agissait d'une proposition à prendre ou à laisser. « Tout ce qui pouvait être négocié a été intégré dans la version finale du texte et il appartient désormais aux pays signataires de prendre des décisions politiques », a-t-il expliqué. « C'est oui ou c'est non », a-t-il insisté, affirmant qu'« il n'y a plus d'espace pour d'autres compromis ». « En sa qualité de coordinateur des négociations, Josep Borrell attend des décisions politiques décisives. Il n'a fixé aucune date limite, mais nous attendons de tous les participants qu'ils prennent cette décision très rapidement », a, encore, précisé son porte-parole.
L'Iran demande « des assurances » à l'UE
De son côté, l'Iran indique que « les propositions de l'Union européenne sont acceptables à condition qu'elles fournissent des assurances à l'Iran sur divers points », selon l'agence officielle Irna, citant un diplomate iranien, sans révéler son nom. Et de citer les « sanctions » internationales, des « garanties » que les Etats-Unis ne vont pas remettre en cause l'accord et les affaires en suspens avec l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA). L'Iran est en effet sous le coup de plusieurs sanctions notamment depuis le retrait des Etats-Unis de l'accord de 2015. Le pays a, notamment, été écarté de la plateforme de messagerie bancaire Swift, comme cela a été le cas pour la Russie dernièrement suite à l'invasion en Ukraine.
Autre point de blocage, l'Iran réclame à l'AIEA la clôture de la question des sites non déclarés, où des traces d'uranium enrichi avaient été retrouvées. Dimanche, le ministre iranien des Affaires étrangères Hossein Amir-Abdollahian avait appelé l'AIEA à régler « complètement » cette affaire « par la voie technique », et abandonner des « questions politiques non pertinentes ».
(Avec AFP)