Obstructions des Républicains, le vote clé du plan Biden à 1.200 milliards repoussé à samedi

Dans un Washington ultra-divisé, malgré les négociations ardues autour des amendements réclamés par les républicains, il y a un consensus rare autour de ce projet de loi bipartite sur le gigantesque plan de 1.200 milliards de dollars d'investissement dans la rénovation et l'extension des infrastructures aux États-Unis. Samedi, l'enjeu sera d'obtenir le soutien d'au moins 10 républicains, en plus des 50 sénateurs démocrates, pour que le texte puisse passer à l'étape suivante, la Chambre des représentants.
Après des heures de négociations à huis clos, Chuck Schumer a dû se résoudre à annoncer un peu avant minuit que ce vote serait finalement organisé samedi, à partir de midi.
Après des heures de négociations à huis clos, Chuck Schumer a dû se résoudre à annoncer un peu avant minuit que ce vote serait finalement organisé samedi, à partir de midi. (Crédits : Reuters)

Hier, à Washington, le démocrate Chuck Schumer, chef de la majorité au Sénat, a lutté tout au long de la journée pour finaliser le projet de loi bipartite sur le gigantesque plan de 1.200 milliards de dollars d'investissement dans les infrastructures aux États-Unis pour étendre ou rénover des routes, des autoroutes, des ponts, des aéroports et d'autres travaux publics, dont beaucoup sont dans un état de vétusté avancé.

Mais, après des heures de négociations à huis clos, les sénateurs ne sont pas parvenus à un accord sur les amendements restants au projet de loi, au-delà des près de deux douzaines déjà débattus cette semaine. Et Chuck Schumer a dû se résoudre à annoncer un peu avant minuit que ce vote serait finalement organisé samedi, à partir de midi.

Ce vote scellant un accord entre républicains et démocrates représente une étape cruciale -mais pas la seule- dans le traitement du texte par les sénateurs, texte qui doit encore être envoyé à la Chambre des représentants pour un vote définitif.

S'il a reproché aux républicains leurs "nombreuses objections" (sur des questions de défense nationale, et même sur les cryptomonnaies...), Chuck Schumer s'est toutefois montré confiant, tout comme la sénatrice démocrate Kirsten Sinema qui porte le texte dans son camp, sur ses chances d'être adopté samedi.

Samedi, les démocrates devront convaincre au moins 10 républicains

L'enjeu, samedi, c'est d'obtenir le soutien d'au moins 10 républicains, en plus des 50 sénateurs démocrates, pour que le projet de loi franchisse le vote de procédure.

S'il passe cette étape, il sera ensuite soumis à un vote final à la majorité simple au Sénat, peut-être même dès ce week-end ou en début de semaine si les sénateurs des deux camps se mettent d'accord pour écourter la procédure. Car les sénateurs vont essayer d'achever leur travail avant leurs vacances d'été de cinq semaines et qui doivent débuter... la semaine prochaine. La Chambre des représentants, elles, a déjà entamé ses vacances d'été.

Donc, s'il est approuvé, le texte sera soumis au vote de la Chambre des représentants au retour de leurs vacances pour être définitivement adopté, et promulgué par le président démocrate.

Dans un Washington ultra-divisé, la possibilité d'un rare consensus

Dans un Washington ultra-divisé, l'ex-sénateur Joe Biden, qui aime à vanter sa capacité à trouver des consensus sur la colline du Capitole, décrocherait ainsi une victoire éclatante.

Car Biden peut certes s'enorgueillir d'avoir trouvé un consensus rare entre des sénateurs républicains et démocrates, avec ce grand plan qui prévoit 550 milliards de dollars de nouvelles dépenses fédérales dans les routes, les ponts, les transports, l'internet à haut débit -des objectifs propres à séduire l'électorat républicain. Un plan qui atteint les 1.200 milliards de dollars - l'équivalent du Produit intérieur brut 2020 de l'Espagne - si l'on prend en compte la réorientation d'autres financements publics existants. Soit "le plus gros investissement de long terme dans nos infrastructures et notre compétitivité depuis près d'un siècle", a encore insisté la Maison Blanche jeudi. Mais de dures négociations sont toujours en cours avec les républicains sur les autres volets -l'éducation, la santé, la petite enfance ou les énergies vertes pour lutter contre le changement climatique.

Biden donne un coup d'accélérateur au volet environnemental

Toutefois, une fois le texte envoyé à la Chambre, il ne faudra pas oublier la contestation dans les rangs démocrates mêmes, notamment celle de Peter DeFazio, président de la commission des transports et des infrastructures, qui a exprimé l'inquiétude partagée par nombre de ses collègues quant au fait que le projet de loi à 1.200 milliards de dollars ne dispose pas de mesures climatiques suffisantes.

Alors, hier, Joe Biden a enfoncé le clou, en dévoilant son plan pour accélérer l'électrification du parc automobile aux États-Unis, un plan qui entend répondre à la fois aux considérations environnementales -avec donc une législation plus restrictive, qui visera notamment à favoriser une moindre consommation de carburant- mais aussi répondre à la concurrence accrue des constructeurs européens et chinois.

Mais ce plan repose aussi sur la construction d'un solide réseau de bornes de recharge, dont le financement, évalué à 7,5 milliards de dollars, dépend en grande partie du plan d'infrastructures qui est actuellement en attente de vote au Sénat.

|Lire : Voitures électriques : Biden passe à la vitesse supérieure pour "dépasser la Chine"

(avec Reuters et AFP)

Commentaires 2
à écrit le 06/08/2021 à 22:11
Signaler
Un plan communiste à 1200 milliards de subvention financé par la dette, elle s'attendait à quoi la bande à BuyZen?

à écrit le 06/08/2021 à 11:10
Signaler
"qui visera notamment à favoriser une moindre consommation de carburant"" A savoir ce que nous aurions du faire il y a trente ans mais non, on vend des SUV, des picks up, des 4x4, des grosses berlines allemandes bien polluantes et qui trichent ma...

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.