Plan Biden : un premier accord sur les 1.200 milliards mais le ton monte sur son volet "humain"

Aux Etats-Unis, le plan sur les infrastructures "traditionnelles" de Joe Biden doit s'accompagner d'une partie sur les "infrastructures humaines". Une condition soutenue par Joe Biden qui évoque "un tandem". Mais l'ajout d'une telle mesure à l'accord - à peine trouvé - provoque l'ire des élus républicains.
La seconde mesure serait adoptée par le biais d'une manœuvre du Sénat appelée réconciliation, ce qui lui permettrait d'entrer en vigueur sans le vote des républicains.
La seconde mesure serait adoptée par le biais d'une manœuvre du Sénat appelée "réconciliation", ce qui lui permettrait d'entrer en vigueur sans le vote des républicains. (Crédits : KEVIN LAMARQUE)

Le vent à vite tourné pour Joe Biden. Alors que le président américain venait de parvenir à un compromis sur un plan d'infrastructures, en négociation depuis des mois, le chef de file de la minorité républicaine au Sénat, Mitch McConnell, s'est insurgé contre le souhait d'ajouter une autre mesure finançant les "infrastructures humaines".

L'accord initial conclu avec un groupe de dix sénateurs républicains et démocrates concerne un plan d'investissements massifs dans les infrastructures. Ce plan s'appuie sur plus de 1.200 milliards de dollars d'investissements sur huit ans (973 milliards sur cinq ans), a précisé la Maison Blanche.

La première partie du plan comprend 579 milliards de dollars de nouvelles dépenses, destinées à financer des investissements majeurs dans le réseau électrique américain, le déploiement de l'internet haut débit et les transports ferroviaires.

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Sur ce premier pan, Joe Biden est parvenu à un compromis sur la question du financement. Les sénateurs ont réussi à ne pas toucher aux grandes lignes rouges de chacun des partis - hausses d'impôts sur les entreprises ou taxes frappant la classe moyenne, notamment -.

Mais, le projet actuel ne contient pas certaines priorités fixées par Joe Biden et les démocrates progressistes, tels que des dépenses en matière de soins de santé et pour les services à l'enfance - ce que le président démocrate nomme les "infrastructures humaines". Or, Joe Biden et les principaux démocrates du Congrès - la présidente de la Chambre des représentants, Nancy Pelosi, et le chef de la majorité au Sénat, Chuck Schumer - avaient depuis longtemps fait part de leur intention de lier l'accord bipartisan à un autre projet de loi prévoyant des dépenses pour les soins de santé et pour les services à l'enfance.

Dans ce sens, après avoir lancé "nous avons un accord" sur le parvis de la Maison Blanche, il précisait lors d'une conférence de presse :

"Je m'attends à ce que dans les prochains mois, avant la fin de l'année fiscale, nous ayons voté sur ce projet de loi (bipartisan) - le projet de loi sur l'infrastructure - ainsi que sur la résolution budgétaire". "Mais si un seul me parvient, je ne le signerai pas. C'est un tandem."

Il n'en a pas fallu moins pour attirer l'ire de Mitch McConnell qui a de suite réagi :

"Moins de deux heures après avoir félicité publiquement nos collègues et approuvé en fait l'accord bipartisan, le président a pris la mesure extraordinaire de menacer d'y opposer son veto", a-t-il déclaré au Sénat.

Double projet

De son côté, Nancy Pelosi, a fermement indiqué jeudi qu'elle n'organiserait pas de vote sur le texte de consensus entre républicains et démocrates sur les infrastructures "à moins" que le Sénat approuve aussi l'autre projet démocrate, qui devrait comprendre les grandes priorités sociales de l'administration Biden - aides aux personnes d'âgées, gardes d'enfant etc. - et ses grandes mesures pour lutter contre le changement climatique.

Une déclaration applaudie par des figures de l'aile gauche du parti, comme l'élue de la Chambre Alexandria Ocasio-Cortez. Le chef démocrate du Sénat, Chuck Schumer, s'était lui dit jeudi matin "encouragé" par l'accord entre sénateurs, tout en rappelant qu'il comptait toujours avancer sur cette double voie de projets "liés".

Mais l'équilibre pour maintenir les accords de part et d'autres s'annonce très délicat... S'ils veulent que les projets de lois survivent, les chefs démocrates doivent s'assurer du soutien aussi bien de leurs élus plus conservateurs que des plus progressistes, tout en maintenant celui des républicains centristes sur les infrastructures.

Dans ce sens, Chuck Schumer a prévu d'organiser les premiers votes de procédures sur les infrastructures dès le "retour" des sénateurs, qui sont partis jeudi soir en vacances parlementaires jusqu'au 12  juillet.

Il a du même coup annoncé qu'il comptait organiser "aussi vite que possible" l'autre vote sur un texte budgétaire de "réconciliation", sorte de véhicule législatif qui devrait permettre, in fine, d'adopter le second pan du programme Biden avec les seules voies démocrates.

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Commentaires 2
à écrit le 25/06/2021 à 12:55
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Un accord sur fond de désaccord... dire que Biden avait traité Trump de clown lors des débats télévisés c'est cocasse!

le 02/08/2021 à 17:05
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Bien entendu que Trump est un clown incompétent. Qu’est-ce qui est cocasse que les républicains n’aime pas les gens sauf les riches et les privilégiés un parti de conna.d par contre il a un accord pour le plan d’infrastructure classique. Mais pour le...

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