
Potentiellement catastrophiques, les conséquences du réchauffement climatique sur l'océan et la cryosphère (à savoir l'ensemble des éléments gelés à la surface de la planète) risquent aussi de coûter des sommes faramineuses à l'économie mondiale. Le rapport spécial publié mercredi par le Giec, le Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat de l'ONU, les évalue à 428 milliards de dollars par an d'ici 2050, "si les impacts humains sur les océans continuent avec la même vigueur".
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En 2100, en raison de l'accélération de l'ensemble des phénomènes qui impacteraient les mers, ces coûts pourraient même atteindre 1.979 milliards de dollars par an. En revanche, l'adoption de mesures visant à réduire ces impacts pourrait permettre d'économiser plus de 1.000 milliards de dollars par an d'ici à la fin du siècle, souligne le rapport, qui cite une étude publiée en 2013 aux Pays-Bas.
Entre 0,2 et 4,6% de la population mondiale affectée par les inondations
Ces coûts seraient liés à la dégradation de l'ensemble des services systémiques rendus par les océans aux humains. La baisse de la masse de poissons causée par la perte de biodiversité pourrait atteindre jusqu'à 24%, calcule par exemple le Giec. Mais le tourisme fait aussi partie des secteurs potentiellement affectés, ont souligné à plusieurs reprises les auteurs du rapport.
Plus spécifiquement, à cause de la montée des eaux, qui pourrait dépasser un mètre avant la fin du siècle, entre 0,2 et 4,6% de la population mondiale serait susceptible de subir des inondations côtières chaque année, si les mesures d'adaptation nécessaires ne sont pas adoptées. Cela causerait des pertes annuelles dont la moyenne dépasserait 0,3% du PIB mondial et pourrait atteindre 9,3%, relève encore le rapport, citant cette fois une étude américaine de 2014. Dans ce cas aussi, agir coûterait moins que l'inaction: investir dans les mesures d'adaptation nécessaires ferait baisser le nombre de personnes touchées comme les pertes de deux à trois fois.
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