Selon sa présidente, Taïwan restera « libre pendant des générations »

Alors que se profilent à Taïwan les élections qui doivent désigner son successeur, Tsai Ing-wen, la présidente, qui ne ne peut se représenter à l'issue de ses deux mandats, a affirmé ce mardi que la démocratie avait prospéré sur l'île, malgré la pression croissante de la Chine et que son peuple resterait « libre pendant des générations ».
Tsai Ing-wen, présidente de Taïwan, passera la main en janvier prochain après avor effectué deux mandats.
Tsai Ing-wen, présidente de Taïwan, passera la main en janvier prochain après avor effectué deux mandats. (Crédits : TAIWAN PRESIDENTIAL OFFICE)

Avant de passer la main en janvier prochain après avoir effectué deux mandats, la présidente de Taïwan, Tsai Ing-wen, membre du parti démocratique progressiste PDP, s'est voulue particulièrement rassurante sur l'avenir de l'île que la Chine considère comme une province qu'elle n'a pas encore réussi à réunifier.

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« Le peuple taïwanais sera un peuple démocratique et libre pendant des générations », a-t-elle affirmé, lors d'un discours prononcé à l'occasion de la fête nationale. Avant d'affirmer qu'il était de son devoir de « sauvegarder [la] souveraineté nationale et le mode de vie démocratique et libre » des 23 millions d'habitants de Taïwan.

Un ton conciliant vis-à-vis de Pékin

Taïwan subit des pressions militaires et politiques accrues de la part de la Chine, Taipei enregistre quasi-quotidiennement des incursions d'avions de guerre chinois autour de l'île.

« Face à d'énormes pressions internes et externes, la démocratie taïwanaise s'est développée et a prospéré et nous en sommes sortis avec une résilience encore plus grande », a déclaré la présidente. « Protéger la démocratie taïwanaise, c'est protéger la valeur universelle de la démocratie ».

La responsable a également semblé adopter un ton conciliant avec Pékin, soulignant que Taïwan souhaitait « une coexistence pacifique, avec des interactions libres, sans restriction et sans contraintes entre les peuples de part et d'autre du détroit ». Tsai Ing-wen a également réaffirmé que la paix « est la seule option de l'autre côté du détroit ». Selon elle, « le maintien du statu quo, qui constitue le plus grand dénominateur commun pour toutes les parties, est la clé essentielle pour garantir la paix ».

La Chine ne saisit pas la main tendue

« La plus grande menace pour la paix et la stabilité dans le détroit de Taïwan est l'obstination du PDP pour l'indépendance, et leur collusion avec des forces extérieures pour l'obtenir et commettre des provocations », a rétorqué le porte-parole du ministère des Affaires étrangères Wang Wenbin. Pékin a intensifié ses menaces et les pressions politiques et économiques sur Taïwan depuis l'arrivée au pouvoir en 2016 de Tsai Ing-wen qui refuse toute prétention chinoise sur l'île.

Des élections nationales se tiendront en janvier. Lai Ching-te, le vice-président, est actuellement le favori du scrutin. Or, il s'est précédemment décrit comme un « indépendantiste taïwanais pragmatique ». Ses adversaires, Hou Yu-ih du parti Kuomintang, favorable à la Chine, et Ko Wen-je du parti du Peuple de Taïwan, plus petit, cherchent à promouvoir des liens plus étroits avec Pékin. Le fondateur de Foxconn, le milliardaire Terry Gou, est aussi candidat en tant qu'indépendant, avec la promesse d'apporter la paix avec la Chine.

Un dirigeant de parti pro-chinois inculpé

Par ailleurs, Lin Te-wang, président du Parti communiste du peuple taïwanais, a été inculpé début octobre pour violation de la « loi anti-infiltration » avec deux autres membres de son parti. Portée par le parti de la présidente taïwanaise, cette loi, qui vise la Chine, interdit aux forces étrangères « hostiles » de faire campagne, effectuer des donations à caractère politique, faire pression ou diffuser de fausses informations en rapport avec des élections. Lin Te-wang est soupçonné d'avoir reçu des fonds chinois afin de se présenter au poste de conseiller municipal de la ville de Tainan en 2018. Il aurait également donné de l'argent à un membre du parti pour qu'il se présente à une élection du conseil municipal en 2022, alors qu'il savait que Pékin « cherche à infiltrer les élections à Taïwan », ont déclaré les procureurs. Il aurait également accepté des voyages rémunérés en Chine.

Selon un sondage publié en juillet par le Conseil des affaires continentales de Taïwan, le principal organe de décision de Taïwan concernant la Chine, 87% des habitants de l'île sont pour le maintien du « statu quo », 4% souhaitent l'indépendance et 1% « l'unification » avec la Chine.

 (Avec AFP)

Commentaire 1
à écrit le 10/10/2023 à 13:58
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De quoi énerver les Chinois. Cependant, comment dénier le droit à une communauté de 25 millions d'habitants le droit à l'autodétermination sur une territoire indépendant de fait, puisqu'une île.

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