Il n'a pas obtenu l'investiture du Kuomintang (KMT), principal parti d'opposition de Taïwan. Le fondateur de Foxconn et milliardaire Terry Gou se présentera donc à l'élection présidentielle en tant qu'un indépendant. Pour rappel, Foxconn est le plus grand fabricant d'électronique sous contrat au monde. Il assemble des appareils pour de nombreuses entreprises, notamment pour Apple
« J'ai décidé de participer à l'élection présidentielle de 2024 et de présenter ma candidature », a déclaré lundi lors d'une conférence de presse le milliardaire.
L'élection présidentielle à Taïwan se déroulera en janvier 2024. « J'implore le peuple de Taïwan de m'accorder quatre ans, a-t-il ajouté. Je promets d'apporter la paix dans le détroit de Taïwan pour les cinquante prochaines années et d'instaurer les plus profonds fondements de confiance mutuelle entre les deux parties. »
« Je n'ai jamais été sous le contrôle (du Parti communiste chinois) »
Le milliardaire a promis qu'il « ne laisserait jamais Taïwan devenir la prochaine Ukraine » en référence à son invasion par la Russie. Interrogé sur ses liens avec le gouvernement chinois compte tenu des investissements massifs de Foxconn sur le continent, Terry Gou a rappelé qu'il n'était plus impliqué dans la gestion de l'entreprise depuis quatre ans.
« Je n'ai jamais été sous le contrôle (du Parti communiste chinois) », a-t-il précisé avant d'assurer : « Je ne serai pas menacé ». Terry Gou avait déclaré plus tôt cette année chercher à obtenir l'investiture du Kuomintang (KMT), principal parti d'opposition de Taïwan.
Le KMT, réputé plus proche de la Chine que le Parti démocratique progressiste (PDP) actuellement au pouvoir, lui a préféré un ancien chef de la police, Hou Yu-ih, aujourd'hui maire de la ville de New Taipei. Il faudra encore au patron de Foxconn, âgé de 72 ans, encore recueillir 290.000 signatures pour être éligible. L'annonce de Terry Gou n'est pas une surprise : le milliardaire n'a pas fait mystère de ses ambitions ces derniers mois en organisant plusieurs événements aux allures de campagne électorale à Taiwan.
Une élection sur fond de tensions avec la Chine
Le vice-président Lai Ching-te, indépendantiste et membre du Parti démocratique progressiste (PDP) de la présidente Tsai Ing-wen, qui ne peut pas se représenter à l'issue de son deuxième mandat, est actuellement le favori. La Chine, qui revendique l'île et voit sa candidature d'un mauvais œil a souligné mi-août, devoir prendre des « des mesures fermes et énergiques » contre Taïwan après sa visite à New York.
Le candidat se montre en effet plus ferme que l'actuelle présidente sur la question de l'indépendance de Taïwan, même s'il estime qu'il n'est pas nécessaire de la proclamer formellement car « l'île est déjà un pays souverain », selon lui. « L'apaisement ne peut pas acheter la paix », avait-il lancé en janvier, juste après son élection à la présidence du PDP. Il avait exhorté les Taïwanais à s'unir face à « l'expansion de l'autoritarisme de la Chine ».
Le géant asiatique voit avec mécontentement le rapprochement ces dernières années entre les autorités taïwanaises et certains pays occidentaux. Les Etats-Unis sont notamment en ligne de mire, l'Empire du Milieu percevant une menace à son intégrité territoriale, car ces rencontres apportent une forme de légitimité aux autorités taïwanaises. Le statut de Taïwan alimente régulièrement les tensions entre Pékin et Washington.
« La Chine s'oppose fermement à toute forme de contact officiel entre les Etats-Unis et Taïwan et s'oppose fermement au fait que des séparatistes militant pour l'indépendance de Taïwan puissent se rendre aux États-Unis », a rappelé le ministère chinois des Affaires étrangères.
« Les États-Unis et Taïwan, de connivence, autorisent William Lai à exercer des activités politiques aux États-Unis sous le prétexte d'un transit », ce qui « porte gravement atteinte à la souveraineté et à l'intégrité territoriale de la Chine ».
(Avec AFP)