Sommet du G20  : Poutine absent, la France attend un appel à une « logique de désescalade » en Ukraine

Emmanuel Macron est arrivé ce matin, en Indonésie, à Bali pour le sommet du G20, où les dirigeants des plus grandes économies mondiales, à l'exception notable de Vladimir Poutine, se réunissent mardi et mercredi. La France attend de ce sommet un appel à la Russie à entrer dans une « logique de désescalade » mais il faudra convaincre la Chine l'Inde et le pays hôte à prendre une position en ce sens.
Xi Jimping, qu'Emmanuel Macron doit rencontre mardi dans le cadre du sommet du G20, n'a jamais directement condamné la Russie de Vladimir Poutine apès son offensive en Ukraine.
Xi Jimping, qu'Emmanuel Macron doit rencontre mardi dans le cadre du sommet du G20, n'a jamais directement condamné la Russie de Vladimir Poutine apès son offensive en Ukraine. (Crédits : SPUTNIK)

Les dirigeants du G20 se réunissent mardi et mercredi pour la première fois depuis le début de l'offensive russe en Ukraine le 24 février. La France attend de ce sommet, selon l'Elysée, un appel à la Russie à entrer dans une « logique de désescalade ». Vladimir Poutine, le cas échéant, ne sera pas là pour l'entendre mais Sergueï Lavrov, son ministre des Affaires étrangères, présent sur place pourra lui faire un compte-rendu. Le Kremlin a justifié cette absence par des raisons « d'agenda » retenant Vladimir Poutine en Russie, sans toutefois préciser quel engagement l'empêchait de prendre part à l'un des plus importants sommets mondiaux.

Rien ne sera simple. Déjà, parce que le conflit en Ukraine n'est pas officiellement au menu du sommet. Ensuite, parce que les discussions s'annoncent ardues entre Occidentaux d'un côté et Chine, Inde et pays du Sud de l'autre qui, à l'instar du pays hôte, l'Indonésie, refusent de condamner directement la Russie. Mis au ban par les pays occidentaux, Vladimir Poutine privilégie en effet les liens avec ceux ayant des relations historiques avec la Russie ou qui partagent son rejet des Etats-Unis, plutôt que des discussions au sein d'instances internationales où Moscou est de plus en plus isolé. « Dans l'esprit de Poutine, refuser d'aller au G20 ne signifie pas que cela empêchera la Russie de développer des relations avec les pays neutres », souligne Tatiana Stanovaïa, qui dirige le centre d'analyse R.Politik.

Volodymyr Zelensky va prendre la parole à deux reprises

 « L'Ukraine sera le principal sujet abordé », souligne Fiodor Loukianov, politologue proche des cercles du pouvoir russe. Mais « que pourrait dire Vladimir Poutine ? Sa position est connue, elle ne changera pas, tout comme celle de l'autre camp », a-t-il dit à l'AFP. « A quoi bon y aller ? ».

L'homme fort de la Russie ne va même pas s'adresser au sommet par visioconférence alors que le président ukrainien Volodymyr Zelensky, dont le pays n'est pourtant pas membre du G20, doit s'exprimer à deux reprises. Reste que l'absence de Vladimir Poutine montre que Moscou « ne participe plus entièrement aux processus qui accaparent les principaux dirigeants internationaux », déplore le politologue Konstantin Kalatchev. Hormis le conflit en Ukraine, la Russie a été « déconnectée », souligne-t-il, des discussions sur les autres grandes problématiques.

Un entretien prévu entre Macron et Xi Jinping

Emmanuel Macron aura l'occasion d'évoquer directement ces sujets lors d'un entretien avec le président chinois Xi Jinping mardi matin. Il aura aussi des rencontres bilatérales avec le président indonésien Joko Widodo ainsi que les Premiers ministres indien Narendra Modi et australien Anthony Albanese. Il dînera par ailleurs dès son arrivée avec les présidents sud-africain Cyril Ramaphosa, argentin Alberto Fernandez, mexicain Andres Manuel Lopez Obrador ainsi que les dirigeants de trois pays non membres du G20, les présidents rwandais Paul Kagamé, sénégalais Macky Sall et le Premier ministre cambodgien Hun Sen.

Après le G20, Emmanuel Macron poursuivra une tournée diplomatique d'une semaine à Bangkok où il assistera au sommet du Forum de coopération économique Asie-Pacifique (Apec), avant de rejoindre Djerba en Tunisie pour un sommet de la Francophonie.  Au sommet de l'Apec, il mettra en avant l'ancrage et les ambitions stratégiques de la France en « Indopacifique ». Le chef de l'Etat a érigé en priorité stratégique cette vaste zone allant des côtes est-africaines aux côtes ouest-américaines et où la France compte de nombreux territoires et espaces maritimes.

(Avec AFP)

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